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Des fossiles témoignent d’une existence d’écosystèmes complexes bien plus précoce qu’on le croyait

Cette découverte remet en question notre appréciation de la vitesse à laquelle la vie a repris ses droits après la plus importante extinction de masse de l’histoire de la planète
Publié: 27 February 2023

Il y a environ 250 millions d’années, l’extinction massive du Permien-Trias a entraîné la disparition de plus de 80 % des espèces de la planète. Selon les scientifiques, la vie sur Terre aurait été dominée par des espèces simples pendant les quelque 10 millions d’années qui ont suivi ce cataclysme, les écosystèmes complexes n’étant apparus que plus tard. Cette théorie de longue date est cependant remise en question par une équipe de recherche internationale, dont font partie des scientifiques de l’Université McGill et de l’Université du Québec à Montréal.

Un écosystème marin fossilisé

Pendant longtemps, les scientifiques se sont appuyés sur les données géochimiques permettant d’évaluer les conditions océaniques de l’époque pour présumer qu’un environnement marin brûlant, résultat d’un changement climatique catastrophique, avait empêché le développement d’une vie complexe après l’extinction de masse. Or, la découverte de fossiles datant de 250,8 millions d’années dans la province de Guizhou, en Chine, donne à penser qu’il y avait des écosystèmes complexes sur Terre à peine un million d’années après l’extinction de masse du Permien-Trias, ce qui est beaucoup plus tôt que le croyaient les scientifiques.

« Les fossiles de la province de Guizhou témoignent d’un écosystème marin riche de diverses espèces qui formaient une chaîne alimentaire complexe composée de végétaux, de poissons osseux, de poissons à nageoires rayonnées, de crabes, de homards, de crevettes et de mollusques. Au total, notre équipe a découvert 12 classes d’organismes et a même trouvé des excréments fossilisés, qui donnent des indices sur le régime alimentaire de ces animaux anciens », explique Morgann Perrot, anciennement chercheuse postdoctorale à l’Université McGill, aujourd’hui chercheuse à l’Université du Québec à Montréal.

Une théorie de longue date remise en question

Auparavant, on croyait qu’il faudrait entre cinq et dix millions d’années pour qu’un écosystème se complexifie après une extinction. Toutefois, en procédant à une datation radiométrique de la roche sur les lieux de la découverte, l’équipe de recherche a constaté que les spécimens de la province de Guizhou avaient évolué beaucoup plus rapidement.

« Cette découverte a des répercussions sur notre appréciation de la vitesse à laquelle la vie peut s’adapter après une crise extrême. Il nous faudra également réévaluer les conditions océaniques du début du Trias », précise la chercheuse spécialisée en sciences de la terre et en géochronologie.

L’étude

L’article « A Mesozoic fossil lagerstätte from 250.8 million years ago shows a modern-type marine ecosystem », par Xu Dai, Joshua Davies, Zhiwei Yuan, Arnaud Brayard, Maria Ovtcharova, Guanghui Xu, Xiaokang Liu, Christopher Smith, Carrie Schweitzer, Mingtao Li, Morgann Perrot, Shouyi Jiang, Luyi Miao, Yiran Cao, Jia Yan, Ruoyu Bai, Fengyu Wang, Wei Guo, Huyue Song, Li Tian, Jacopo Dal Corso, Yuting Liu, Daoliang Chu et Haijun Song, a été publié dans la revue Science.


L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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