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Au cas où vous l'auriez manqué : Bilan de la recherche en 2023

Voici une rétrospective de dix grands reportages sur la recherche en 2023
Publié: 21 December 2023

 

À la recherche de signes de vie extraterrestre au sein de notre système solaire 

Les scientifiques sont depuis longtemps captivés par la possibilité de découvrir des signes de vie extraterrestre dans l’Univers. Quelques-uns des plus grands télescopes du monde sont pointés vers des galaxies et des systèmes stellaires lointains. Pourtant, certains pensent qu’il est fort probable que la vie pourrait être détectée bien plus près de la planète bleue. Dans le cadre d’une nouvelle collaboration avec une scientifique du Laboratoire de recherche sur la propulsion de la NASA, la professeure Nagissa Mahmoudi du Département des sciences de la Terre et des planètes étudie des biosignatures potentielles sur deux lunes de notre système solaire. 

Comment le vapotage affecte-t-il les poumons ? 

Le vapotage chez les adolescents est en hausse, avec des rapports faisant état d'une augmentation rapide de son utilisation en Amérique du Nord.  Si certains considèrent le vapotage comme un outil utile pour le sevrage tabagique, une nouvelle étude de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) vient étayer les préoccupations croissantes de la santé publique quant aux conséquences néfastes potentielles sur la santé. Les chercheurs ont découvert que l'inhalation de cigarettes électroniques peut provoquer des changements cellulaires et moléculaires qui pourraient avoir des effets potentiellement dommageables sur les poumons à long terme. Ils ont exposé des souris à l'équivalent de 60 bouffées d'un Juul aromatisé à la mangue (une marque de cigarette électronique populaire auprès des jeunes et des jeunes adultes) par jour pendant quatre semaines. Ils ont constaté que même une faible exposition aux aérosols du Juul avait des impacts significatifs.  

Réduire la fatigue et les erreurs chez les infirmières travaillant de nuit 

Selon une étude menée par l’Université McGill, les infirmières qu’on expose à 40 minutes de lumière vive avant leur quart de nuit se sentent moins fatiguées et font moins d’erreurs au travail. Aussi, elles dorment mieux après leur quart de travail. « Les professionnels de la santé connaissent des niveaux de fatigue très importants en raison du manque de personnel, des horaires difficiles et de la surcharge de travail. Par ailleurs, on estime qu’en Amérique du Nord, le coût annuel des erreurs médicales s’élève à des dizaines de milliards de dollars », explique Jay Olson, auteur principal de l’étude récemment parue dans Sleep Health, titulaire d’un doctorat à l’Université McGill et chercheur postdoctoral à l’Université de Toronto. 

Lutte contre l’extrémisme violent au Québec 

Au Canada, l’extrémisme violent est considéré comme un problème de santé publique pour lequel des programmes de prévention s’imposent, et la montée de la violence attribuable aux mouvements d’extrême droite est devenue un enjeu de sécurité nationale. C’est dans ce contexte qu’Ottawa s’efforce de ramener au pays et de réinsérer dans la société des femmes détenues en Syrie parce qu’elles s’étaient jointes à l’État islamique. Une étude met en lumière la nécessité de créer des services spécialisés axés sur l’évaluation et le traitement des personnes radicalisées atteintes de troubles de santé mentale et dont la détresse risquerait de s’exprimer par un comportement violent. L’étude a été menée par une équipe de recherche de Montréal, dont fait partie Cécile Rousseau, professeure à l’Université McGill et membre de l’Équipe clinique de polarisation du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui s’intéresse aux moyens de combattre l’extrémisme violent.  

Quelles zones le Canada devrait-il protéger pour sauver les espèces menacées d'extinction ? 

Lors de la récente conférence COP 15 qui s'est tenue à Montréal, le Canada s'est engagé à protéger 30 % de son territoire d'ici à 2030, mais quelles sont les zones les plus cruciales à protéger pour les espèces en péril telles que les tortues ponctuées ? Dans une nouvelle étude publiée dans les « Proceedings of the Royal Society », des chercheuses de l'Université McGill ont superposé des cartes d'espèces en péril pour trouver des points chauds où de nombreuses espèces vivent ensemble. Ils ont constaté que les points chauds se chevauchent souvent. Par exemple, plus de la moitié des points chauds pour les oiseaux en péril sont également des points chauds pour les insectes en péril. Une de ces zones de 100 kilomètres carrés pourrait contenir plus de 130 espèces en danger. 

Les gènes expliquent pourquoi les hommes et les femmes présentent des symptômes de dépression différents 

La dépression est généralement considérée comme plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, les femmes étant deux fois plus susceptibles d'être diagnostiquées que les hommes. Une nouvelle étude sexospécifique de l'université McGill a révélé qu'il existe des différences entre les gènes masculins et féminins et leur lien avec la dépression. Dans une étude portant sur plus de 270 000 personnes, les chercheurs ont constaté que les méthodes de prédiction spécifiques au sexe étaient plus précises pour prévoir le risque génétique de dépression d'un individu que les méthodes de prédiction qui ne spécifiaient pas le sexe. Les chercheurs ont trouvé 11 zones d'ADN liées à la dépression chez les femmes, et une seule zone chez les hommes. Ils ont également constaté que la dépression était spécifiquement liée aux maladies métaboliques chez les femmes, un aspect important à prendre en compte dans le traitement des femmes souffrant de dépression.  

La science derrière le synchronisme musical 

La musique réunit les gens et leur fait vivre des expériences collectives. De la musique d’orchestre aux spectateurs tapant des mains, la synchronisation est à la base de toutes les interactions musicales. Mais qu’est-ce qui explique notre capacité à synchroniser notre rythme à celui d’une autre personne ou d’un groupe? Caroline Palmer, professeure à l’Université McGill, et son collègue Alexander Demos, professeur à l’Université de l’Illinois à Chicago, ont recours aux mathématiques et aux théories sociales afin de mieux comprendre comment les musiciens et les musiciennes arrivent à synchroniser leur musique en groupe. « La synchronisation est la tendance qu’ont les humains à agir au même rythme que les autres. Elle est souvent nécessaire à la survie et peut avoir une incidence sur notre perception de nos relations avec les autres membres d’un groupe. En effet, des recherches ont montré que des gens avaient une attitude plus altruiste lorsqu’ils participaient à des comportements rythmiques synchrones, notamment lorsqu’ils tapaient des mains, faisaient de la musique, dansaient, marchaient et jouaient des percussions », explique la Pre Palmer, 

Les médias numériques : un facteur de risque de psychose chez les jeunes adultes? 

Au Canada, les jeunes adultes se servent de leur téléphone intelligent pendant plusieurs heures par jour en moyenne. Beaucoup passent de TikTok à Netflix à Instagram et ne déposent leur appareil que pour s’emparer d’une manette de jeu vidéo. De plus en plus d’études se penchent sur les risques de la surutilisation des médias numériques, ainsi que sur les avantages d’une utilisation modérée de ces médias, sur le plan de la santé mentale. Une étude récente menée par l’Université McGill auprès de 425 Québécois et Québécoises de 18 à 25 ans sur une période de six mois révèle que les jeunes qui connaissent des épisodes psychotiques fréquents consacrent beaucoup de temps aux médias numériques. Cependant, le temps passé sur les médias numériques n’aurait pas d’incidence sur la fréquence des épisodes psychotiques, selon Vincent Paquin, auteur principal de l’étude et résident en psychiatrie de l’Université McGill. 

Évaluer les conséquences imprévues d’une formation neurochirurgicale assistée par l’IA 

Les simulateurs de réalité virtuelle permettent aux apprenants d’améliorer rapidement leurs compétences techniques sans aucun risque pour les patients. Les étudiants en médecine peuvent ainsi s’exercer lors d’interventions complexes en neurochirurgie avant d’utiliser un scalpel sur un vrai patient. Associés à l’intelligence artificielle, ces tuteurs informatisés offrent un retour d’information personnalisé, comme le ferait un instructeur humain. Ils détectent les points à améliorer et font des suggestions à l’étudiant sur la manière d’atteindre la performance d’un expert. Toutefois, l’enseignement humain reste indispensable pour déceler et contrebalancer les changements de comportements, involontaires et parfois négatifs, des neurochirurgiens après une formation virtuelle par l’IA. Une nouvelle étude du Centre de simulation neurochirurgicale et d’apprentissage de l’intelligence artificielle du Neuro (Institut-hôpital neurologique de Montréal) de l’Université McGill vient de le démontrer. 

La science à la rescousse d’un monde en manque d’empathie 

Notre monde est marqué par de profondes divisions et d’importants bouleversements sociaux. Aussi, notre besoin d’empathie est-il plus grand que jamais.Or, la science permet de croire que lorsqu’il s’agit de susciter l’empathie, le rôle de l’imagination est plus déterminant que nous le croyions. En effet, une nouvelle étude dirigée par une équipe de recherche de l’Université McGill révèle l’influence qu’exercent les différentes formes d’empathie sur notre volonté d’aider autrui. « L’empathie, soit la capacité de comprendre la situation d’une autre personne, joue un rôle essentiel dans la manifestation des comportements prosociaux. Nous savons que l’empathie n’est pas unidimensionnelle et peut s’éprouver de façons très différentes; on peut notamment ressentir de la détresse personnelle comme de la compassion pour l’autre », explique Signy Sheldon, professeure de psychologie à l’Université McGill et coautrice de l’étude. 

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