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Identification du gène associé à l’anévrisme intracrânien au sein de la population canadienne-française

Publié: 31 October 2016

Des chercheurs ont identifié un gène chez la population canadienne-française qui prédispose au développement d’un anévrisme intracrânien (AI). Cette affection neurologique peut être mortelle et est responsable d’environ 500 000 décès par année à l’échelle mondiale, dont la moitié chez des personnes de moins de 50 ans.

En recourant à l’analyse génétique, l’équipe de chercheurs a découvert de rares variations d’un gène, le RNF213, existant plus fréquemment chez les sujets du groupe de victimes d’un AI que ceux du groupe témoin. Les sujets du groupe de patients et du groupe témoin étaient issus de familles canadiennes-françaises. 

L’étude a paru dans l’American Journal of Human Genetics le 13 octobre. 

Les chercheurs savaient déjà que l’AI est héréditaire. Une étude datant de 1996 avait révélé que 29,8 pour cent des patients canadiens-français victimes d’un AI comptaient dans leur famille un membre qui en avait souffert, un pourcentage plus élevé qu’au sein de la population générale. Cela semble indiquer que le lien génétique de l’AI chez les Canadiens-Français est plus fort que la moyenne. Le gène ou les gènes responsables de cette transmissibilité héréditaire accrue demeurent, toutefois, un mystère. 

L’équipe de chercheurs, dont 13 de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, a séquencé l’exome pour identifier le RNF213 comme gène suspect dans un groupe de patients constitué de 26 sujets de six familles touchées par l’AI. Les chercheurs ont ensuite effectué le séquençage du RNF213 dans un plus grand groupe témoin de 189 sujets, ce qui a permis de découvrir 14 variantes du gène, particulières au groupe de patients canadiens-français, dont au moins deux ont des fonctions susceptibles d’accroître le risque de l’AI. 

L’anévrisme intracrânien est une dilatation, ou un ballonnement, d’un vaisseau sanguin du cerveau que cause une faiblesse dans la paroi artérielle. Les variantes du RNF213 pourraient jouer un rôle dans le développement de parois artérielles faibles en affectant l’apport d’énergie dans ces cellules. 

Dix pour cent des sujets du groupe de patients avaient au moins une des variations rares et potentiellement redoutables du RNF213, un pourcentage plus élevé que chez les sujets du groupe témoin, et ce, par une marge statistiquement significative. Il semble donc que si le RNF213 n’est pas le seul facteur en cause dans l’AI, il contribue à en accroître le risque. 

Fait intéressant, il appert que le RNF213 est aussi associé au syndrome de moyamoya (SMM), une affection qui entraîne le rétrécissement de vaisseaux sanguins dans le cerveau, et par conséquent la formation de vaisseaux anormaux pour compenser l’apport insuffisant de sang. Cette maladie se trouve presque exclusivement en Asie de l’Est. La présente étude et l’association antérieure du RNF213 au SMM étayent la théorie selon laquelle le gène joue un rôle dans le développement des vaisseaux sanguins, mais a aussi un lien avec différentes maladies vasculaires cérébrales dans diverses populations.  

À l’échelle mondiale, la prévalence de l’AI est d’un à trois pour cent. Cette affection comporte des conséquences graves, en particulier lors de la rupture d’un anévrisme, qui cause une hémorragie sous-arachnoïdienne. Dans un tel cas, de 30 à 45 pour cent des patients meurent en dedans de 30 jours. Bien que l’on sache que des facteurs comme le tabagisme et l’hypertension accroissent le risque, les scientifiques continuent de chercher des gènes qui prédisposent à l’AI. 

« L’identification du RNF213 comme gène associé à l’anévrisme intracrânien jette une lumière nouvelle sur ses origines génétiques », a indiqué Sirui Zhou, doctorante à l’Institut neurologique de Montréal et à l’Université de Montréal. « Les chercheurs peuvent désormais se concentrer sur le mécanisme par lequel le RNF213 affecte le développement des vaisseaux sanguins. »

Cette recherche a été subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada. 

Le Neuro
L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro – est une destination de renommée mondiale en recherche sur le cerveau et en soins neurologiques de pointe. Depuis sa fondation en 1934 par le célèbre neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro est devenu le chef de file du domaine au Canada et un des plus grands centres spécialisés au monde. L’interaction étroite entre la recherche, les soins et la formation de spécialistes d’exception renforce le rayonnement du Neuro dans l’étude et le traitement des troubles du système nerveux. L’Institut neurologique de Montréal est un institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill. L’Hôpital neurologique de Montréal fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Pour tout renseignement, veuillez consulter www.theneuro.ca

 

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