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Le « World Happiness Report » : un rayon de soleil dans la grisaille

La pandémie a favorisé la solidarité sociale et la bienveillance
Publié: 1 April 2022

En cette période éprouvante, l’édition 2022 du World Happiness Report met du baume au cœur. Ainsi, selon l’équipe internationale de chercheurs dont fait partie le Pr Christopher Barrington-Leigh, de l’Université McGill, la pandémie a été source de douleur et de souffrance, certes, mais elle a aussi favorisé la solidarité sociale et la bienveillance.

À l’heure où la maladie et la guerre font des ravages, il est plus important que jamais de rappeler que les êtres humains aspirent tous au bonheur et savent s’épauler dans les épreuves, soulignent les auteurs du Rapport. Le World Happiness Report, qui célèbre cette année son 10e anniversaire, est établi à partir d’enquêtes sur la perception que les répondants ont de leur vie, réalisées dans plus de 150 pays; en 2021, ce document a rejoint plus de neuf millions de personnes.

« La COVID-19 a déclenché la crise sanitaire la plus grave en plus d’un siècle, fait observer le Pr John Helliwell, de l’Université de la Colombie-Britannique. Après deux ans, nous pouvons mesurer non seulement l’importance de la bienveillance et de la confiance, mais également leur contribution au sentiment de bien-être pendant la pandémie. »

La bonté est généreuse

« En 2021, les trois actes de bonté recensés dans le sondage mondial de l’Institut Gallup ont connu une progression remarquable partout dans le monde, poursuit le Pr Helliwell. L’aide apportée à un inconnu, le bénévolat et les dons affichaient une forte hausse dans toutes les régions du monde, les taux dépassant de près de 25 % le niveau antérieur à la pandémie. Cet essor de la bienveillance, fort à propos lorsque vient le moment de porter secours à un inconnu, témoigne avec éloquence de l’esprit d’entraide qui anime l’être humain; ces actes de bonté apportent du bonheur tant à celui qui les reçoit qu’à celui qui les pose, en plus de constituer un bon exemple à suivre. »

La Finlande en tête, le Canada en recul

La Finlande trône au faîte du bonheur, décrochant pour la cinquième année de suite la palme du pays le plus heureux du monde. Cette année, elle a une bonne longueur d’avance sur les autres pays occupant les dix premières places. Le Danemark conserve sa deuxième place, tandis que l’Islande se hisse du quatrième rang occupé l’an dernier au troisième cette année. La Suisse arrive quatrième, suivie des Pays-Bas et du Luxembourg. Viennent ensuite la Suède, la Norvège, Israël et, en dixième place, la Nouvelle-Zélande. Les cinq pays suivants sont, dans l’ordre, l’Autriche, l’Australie, l’Irlande, l’Allemagne et le Canada. La chute est marquée pour le Canada, qui occupait le cinquième rang il y a dix ans.

« Cette tendance à la baisse n’est pas négligeable et est constante depuis des années. Si le Canada a déjà côtoyé les pays scandinaves dans ce palmarès du bonheur citoyen, il est aujourd’hui plus près des États-Unis », précise le Pr Christopher Barrington-Leigh.

Les autres pays classés dans les 20 premières places sont les États-Unis, au 16e rang (ils occupaient le 19e rang l’an dernier), le Royaume-Uni et la Tchéquie, toujours en 17e et 18e places, suivis de la Belgique au 19e rang et de la France au 20e, son rang le plus élevé à ce jour. Les trois pays s’étant élevés le plus sur l’échelle du bonheur sont la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie, et les trois ayant subi le recul le plus marqué sont le Liban, le Venezuela et l’Afghanistan.

  1. Finlande
  2. Danemark
  3. Islande
  4. Suisse
  5. Pays-Bas
  6. Luxembourg
  7. Suède
  8. Norvège
  9. Israël
  10. Nouvelle-Zélande
  11. Autriche
  12. Australie
  13. Irlande
  14. Allemagne
  15. Canada

Afghanistan : un conflit qui pèse lourd

Comme le souligne Jan-Emmanuel De Neve, directeur du Wellbeing Research Centre à l’Université d’Oxford, « les sociétés où sévissent conflits et extrême pauvreté se retrouvent au bas du classement; les Afghans, par exemple, attribuent un maigre 2,4 sur 10 à leur qualité de vie. Voilà un dur rappel des outrages tangibles et intangibles de la guerre pour ses nombreuses victimes ainsi que de l’importance capitale de la paix et de la stabilité pour le bien-être des populations humaines. »

La confiance, gage du bonheur citoyen

« Ce rapport sur le bonheur dans le monde jette un nouvel éclairage sur le progrès et le bien-être. Il nous renseigne sur la perception que des populations de diverses régions du monde ont de leur qualité de vie à un moment précis », indique le Pr Barrington‑Leigh. C’est là, estiment les chercheurs, une information importante pour l’adoption de politiques publiques axées sur le bonheur des populations.

Dans des versions antérieures de ce rapport, on s’est intéressé au lien entre la confiance envers les pouvoirs publics et les institutions, d’une part, et le bonheur, d’autre part. Les résultats démontrent que les sociétés dans lesquelles cette confiance est grande sont plus heureuses et plus résilientes face à des crises de toutes sortes.

Le Rapport

Le « World Happiness Report » est publié par le Réseau de solutions pour le développement durable et propulsé par les données issues d’un sondage mondial de l’Institut Gallup (Gallup World Poll).

Lecture : https://worldhappiness.report/

Vidéo : Introduction par le professeur Christopher Barrington-Leigh de l'Université McGill


L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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