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L’Institut NÉOMED s’associe à l’Université McGill dans la recherche de petites molécules inhibitrices d’une nouvelle cible thérapeutique en oncologie : la protéine CUX1

Publié: 3 May 2018

L’Institut NÉOMED a annoncé aujourd’hui la conclusion d’un accord de partenariat en développement avec l’Université McGill. Kemal Payza, directeur de projet principal à l’Institut NÉOMED, travaillera en collaboration avec Alain Nepveu, professeur au Centre de recherche sur le cancer Goodman ainsi qu’aux départements d’oncologie, de biochimie et de médecine de l’Université McGill, afin de découvrir de nouvelles petites molécules thérapeutiques inhibitrices de la cible protéique CUX1 (Cut-Like Homeobox 1).

« Je suis enchanté de l’ajout de ce nouveau projet de découverte de médicament dans le portefeuille de NÉOMED, et c’est avec enthousiasme que j’envisage de collaborer avec le professeur Nepveu à la poursuite de cet objectif emballant. Le professeur Nepveu est un expert réputé de la fonction de réparation de l’ADN de la protéine CUX1, mécanisme dont la survie des cellules cancéreuses induites par les oncogènes RAS est hautement tributaire. Compte tenu de l’absence de traitement contre les tumeurs induites par les oncogènes RAS, ce projet de recherche est très important », explique M. Payza.

« Cette collaboration université-entreprise établie avec l’Institut NÉOMED nous permettra de tirer rapidement parti de notre compréhension des processus biologiques associés à cette importante cible protéique pour mettre au point des candidats médicaments de type petites molécules. Un médicament capable d’entraver la participation de la protéine CUX1 à la réparation de l’ADN pourrait servir au traitement de nombreux types de cancer qui produisent un excès de radicaux libres suite à la mutation d’un gène RAS ou de tout oncogène qui active la voie RAS; on observe cette activation dans 59 % des cas de cancer pancréatique et environ 30 % de l’ensemble des cas de cancer chez l’humain », ajoute le professeur Nepveu.

« Cette collaboration illustre, une fois de plus, la capacité de NÉOMED à remplir sa mission, soit favoriser l’innovation et l’excellence universitaires en tirant profit de son expérience et de son expertise dans la mise au point de médicaments. Nous nous réjouissons à l’idée de collaborer avec des experts de renommée mondiale tels le professeur Alain Nepveu et Zubaidah Ramdzan, et de voir leurs connaissances scientifiques servir à la création d’options thérapeutiques au sein de l’écosystème canadien », conclut Donald Olds, président et chef de la direction de l’Institut NÉOMED.

Protéine CUX1

L’activation de la voie RAS dans les cellules cancéreuses entraîne une hausse de la production de radicaux libres (aussi appelés molécules d'oxygène instables), ce qui a pour effet d’altérer l’ADN par oxydation. À la longue, ces lésions finissent par déclencher la sénescence cellulaire. Or, les cellules cancéreuses peuvent s’adapter à ces lésions oxydatives de l’ADN en exprimant davantage la protéine CUX1, qui stimule deux enzymes qui réparent les bases oxydées de l’ADN. Nous avons constaté que l’inhibition de la protéine CUX1 cause la mort de tous les types de cellules cancéreuses qui produisent un excès de radicaux libres. Nous pensons donc que des molécules capables d’empêcher la protéine CUX1 de stimuler ces enzymes de réparation de l’ADN procureraient des bienfaits thérapeutiques aux patients atteints d’un cancer induit par les oncogènes RAS. L’inhibition directe des enzymes qui réparent les bases oxydées de l’ADN cause de graves effets indésirables, parce que ces enzymes accomplissent des fonctions essentielles à la survie des cellules normales. Or, la protéine CUX1 ne joue pas un rôle important dans les cellules normales.  Cette protéine ne devient indispensable que dans les situations de stress oxydatif, soit dans les cellules cancéreuses qui produisent un excès de radicaux libres ou à la suite d'un traitement anticancéreux qui cause des dommages à l'ADN. Dès lors, nous entrevoyons une large fenêtre thérapeutique pour les molécules qui inhibent la capacité de CUX1 à stimuler les enzymes de réparation de l'ADN: ces molécules pourront efficacement éliminer les cellules cancéreuses qui produisent des radicaux libres sans causer des dommages aux cellules normales.

Centre de recherche sur le cancer Goodman

Situé dans le Complexe des sciences de la vie de l’Université McGill, le Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman (CRCG) est un pôle de recherche de pointe sur le cancer qui attire de brillants chercheurs des quatre coins du monde. Établi en 1978, le CRCG (à l’époque le Centre du cancer McGill) réalise des percées scientifiques qui permettent d’étudier le cancer aussi bien sur le plan du génome qu’aux niveaux cellulaire et moléculaire, afin de mieux comprendre ses mécanismes d’évolution, de propagation et de résistance aux traitements. Le Centre compte actuellement 27 équipes de recherche, un personnel de recherche hautement qualifié, des plateformes technologiques de pointe et plus de 200 stagiaires. Les activités menées au CRCG, première ligne de défense contre le cancer, sont axées sur la recherche fondamentale et visent à comprendre pourquoi certains cancers résistent aux traitements afin de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux traitements.

Institut NÉOMED 

L’Institut NÉOMED est un organisme canadien de R&D sans but lucratif, innovant et prospère, dont la mission est de favoriser et d’accélérer la commercialisation des découvertes dans le domaine des sciences de la vie. Dans cette optique, l’Institut NÉOMED est composé de deux divisions complémentaires :

  • NÉOMED Thérapeutiques collabore avec des centres universitaires du Canada et d’ailleurs ainsi qu’avec des instituts de recherche canadiens afin de faire avancer des découvertes prometteuses par le financement et le développement de ces programmes jusqu’à ce qu’ils puissent susciter l’intérêt de partenaires ou qu’ils constituent une base solide pour la création d’une nouvelle compagnie. Tous les profits sont alors réinvestis dans de nouveaux projets.
  • Le centre d’innovation NÉOMED est à la tête d’un écosystème en sciences de la vie de calibre mondial à Montréal, au Québec. À ce jour, le centre d’innovation NÉOMED héberge 30 compagnies du secteur des sciences de la vie, employant plus de 350 personnes réparties dans deux établissements de R&D à la fine pointe de la technologie dotés de laboratoires entièrement équipés occupant une superficie de plus de 200 000 pieds carrés. Les compagnies hébergées bénéficient d’un modèle de services partagés (chimie analytique, pharmacologie in vivo, etc.) qui nourrit une culture entrepreneuriale de collaboration et d’innovation scientifique.

L’Institut NÉOMED est financé conjointement par des partenaires de l’industrie pharmaceutique, par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec et par les Réseaux de centres d’excellence (RCE) du Canada, de même que par les revenus découlant de l’octroi de licences ou de la vente de projets issus de leur portefeuille de recherche et de l’exploitation de leurs installations.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez visiter www.neomed.ca.

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