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LOVE : le jeu comme solution pour briser le cycle de la violence

La stratégie ludique de l’organisme de jeunesse LOVE remet en question les approches cliniques conventionnelles de santé mentale dans une étude de l’Université McGill
Four young people stand side-by-side smiling and blowing bubbles
Publié: 5 February 2024

Au Canada, seul un enfant sur cinq qui présente des enjeux de santé mentale reçoit les services dont il a besoin. En effet, des programmes cliniques et psychiatriques efficaces sont offerts, mais les listes d’attente sont longues et les coûts, prohibitifs. Or, une étude à laquelle participent des scientifiques de l’Université McGill pointe vers une solution aux résultats inspirants pour combler ce fossé : un programme communautaire à faible coût.

On le sait, les enfants exposés à de la violence connaîtront un risque accru de revivre un épisode de violence, que ce soit à titre d’agresseur, de survivant ou de témoin. Afin de briser ce cycle, l’organisme LOVE (Québec) a mis sur pied un programme parascolaire destiné aux jeunes qui ont été victimes de violence. Fait intéressant, les participants à une étude antérieure sur ce programme ont rapporté une diminution de l’ordre de 80 % de la présence de la violence dans leur vie et une baisse du décrochage scolaire, en plus d’une hausse globale de leur bien-être.

Afin de comprendre comment on arrive à de tels résultats, une équipe de recherche de l’Université McGill, de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université de Sherbrooke s’est penchée en 2018 et 2019 sur le programme d’art-médias offert par l’organisme LOVE dans deux écoles secondaires en milieu urbain du Québec. Ce programme proposait notamment des activités de photographie, d’écriture et de poésie.

Les activités ludiques, le remède « miracle » ?

Les résultats indiquent qu’il est essentiel d’adopter une approche ludique pour encourager les jeunes à s’ouvrir sur leurs expériences de vie difficiles.

« La dimension ludique conférée au programme par le personnel de LOVE est importante », explique Franco Carnevale, professeur à l’École des sciences infirmières Ingram de l’Université McGill et chercheur principal de l’étude. « Il en résulte une formidable approche non clinique de la promotion de la santé mentale et du bien-être qui aide les jeunes, sans leur donner l’impression d’être des patients ».

L’équipe suggère qu’en réduisant les niveaux de stress, les activités ludiques déclenchent un cycle positif et créent un espace sécuritaire où les jeunes peuvent se montrer vulnérables – et s’exprimer.

Ces conclusions s’appuient sur la précédente étude sur le programme parascolaire d’art-médias de l’organisme LOVE réalisée par l’équipe de recherche. À la lumière du nombre croissant de données, il est clair qu’un examen poussé s’impose. Nous devons nous pencher sur le déploiement de programmes communautaires abordables et voir s’ils peuvent inciter les jeunes ayant un parcours difficile à faire entendre leur voix.

« Nous devons placer le bien-être des jeunes au centre de la santé publique. C’est une priorité qui demande un soutien gouvernemental plus dynamique et une mobilisation à plus grande échelle, soutient le Pr Carnevale. L’organisme LOVE propose un modèle porteur qui pourrait être le remède “miracle” à certains des problèmes de santé mentale que vivent les jeunes. »

L’étude

L’étude « Time to be free: Playful agency in LOVE’s in-school programme for at-risk youth », par Hausfather, N., Montreuil, M., Ménard, J. et Carnevale, F. a été publiée dans Children and Society.

À propos de l’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé à l’international, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiant(e)s, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiant(e)s originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiant(e)s internationaux(-ales) représentant 30 % de sa population étudiante. Plus de la moitié des étudiant(e)s de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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