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Un professeur de McGill aide la Chine à ouvrir son économie au marché mondial

Publié: 7 February 2001

C’est en 1980, à peine deux ans après avoir décidé de «s’ouvrir au monde extérieur», que le gouvernement chinois a sollicité l’aide de M. Sam Noumoff, professeur de sciences politiques à l’Université McGill, qui a eu l’honneur insigne de donner des conférences dans les écoles du parti communiste chinois aux niveaux local, municipal, provincial et national. M. Noumoff a été l’un des premiers collaborateurs de la revue Canadian Business Review (antenne du Conference Board du Canada) à s’intéresser aux possibilités du marché chinois. Le gouvernement chinois lui a demandé de traiter, dans le cadre d’un cycle de conférences, de l’expérience des autres pays qui ont eu à absorber des investissements étrangers et des leçons que la Chine pouvait en tirer pour l’élaboration de son propre plan stratégique. M. Noumoff a depuis effectué 7 tournées de conférences dans toute la Chine pour exposer les résultats de ses recherches.

En 1985, il a invité à McGill le directeur adjoint de la Commission économique d’État, M. Zhu Rongji, qui est par la suite devenu maire de Shanghai, vice-premier ministre et enfin président du Conseil d’État. M. Zhu Rongji et M. Noumoff se sont rencontrés à plusieurs reprises au Canada et en Chine; c’est à la suite de l’une de ces rencontres qu’il a été convenu que les recherches de M. Noumoff porteraient désormais principalement sur le transfert de technologies.

Comment la Chine peut-elle à la fois intégrer rapidement le marché mondial des technologies - ce qui exige normalement le recours à des experts étrangers - et développer ses propres infrastructures technologiques? M. Noumoff propose quelques études de cas pour éclairer cette question. La Chine pourrait certes acquérir une solution clés en main auprès d’une grande multinationale, mais le coût en serait prohibitif. De plus, une société étrangère tentera sans doute de restreindre le transfert des technologies essentielles et de limiter l’exportation du produit fini. La Chine a acquis un potentiel technologique propre dans certains domaines de production et pourra à terme réaliser les percées nécessaires pour se hisser aux niveaux internationaux actuels. Il lui faudra cependant un certain temps pour y parvenir et il se peut alors que de nouveaux cycles de vie de produits aient rendu désuètes les normes actuelles.

Quelle est, en pareil cas, la meilleure solution à adopter? Les recherches actuelles de M. Noumoff portent principalement sur le développement d’un modèle de «capital de risque» conforme aux principes d’une économie de marché socialiste, ce qui n’est pas une tâche facile. L’un des facteurs décisifs de succès qu’il a définis est la très grande confiance qui doit exister entre l’intervenant étranger et les Chinois. Chaque partie doit avoir confiance en l’autre durant les négociations portant sur les aspects techniques du projet, mais surtout, chacune doit être persuadée de collaborer à la réalisation d’un objectif commun en se montrant respectueuse des différences culturelles, linguistiques et politiques. Si elle est fructueuse, cette démarche permet à la Chine d’acquérir des technologies étrangères dès les premiers stades de leur développement et à ses chercheurs et ingénieurs d’assimiler les activités de recherche-développement liées au processus et d’acquérir les compétences nécessaires pour innover.

En 1999, M. Noumoff a été nommé conseiller en matière de développement économique auprès de Fuling et de Jiulongpo, deux villes satellites de Chong Qing (province de Szu-ch’uan), où ses travaux portent principalement sur les technologies du secteur de l’environnement.

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