Égalité de la femme

Si McGill n’a pas été le premier établissement universitaire canadien à admettre les femmes — cette distinction appartient à l’Université Mount Allison en 1862 —, elle a néanmoins fondé la McGill Normal School en 1857, offrant aux femmes de Montréal la toute première formation professionnelle en langue anglaise. (Cette école allait devenir la Faculté des sciences de l’éducation.) Dès le début des années 1870, McGill offrait déjà des cours de niveau universitaire en arts et en sciences aux membres de la Montreal Ladies’ Educational Association.

Donald A. Smith
En 1884, grâce à une dotation de 120 000 dollars octroyée par Donald A. Smith (devenu plus tard Lord Strathcona) à condition que McGill ouvre ses programmes de diplôme universitaire aux étudiantes, les femmes ont finalement été admises en classe. Cette dotation a par ailleurs permis de financer la création du Royal Victoria College, un pensionnat pour étudiantes. Par la suite, McGill a su rapidement instaurer sa tradition d’aligner de puissantes équipes sportives féminines, notamment avec la fondation de clubs de tennis. (En fait, 33 ans plus tard, l’équipe de basketball féminin de McGill allait battre celle de l’Université Queen’s dans le cadre du premier événement sportif interuniversitaire opposant deux équipes féminines au Canada.)

Maude Abbott
La première cohorte féminine de McGill a été diplômée en 1888 : Eliza Cross, Martha Murphy, Blanche Evans, la major de promotion Gracie Ritchie (invitée à prononcer le discours d’adieu), Jane Palmer, Alice Murray, Georgina Hunter et Donalda McFee. Au nombre des pionnières mcgilloises remarquables, mentionnons :

  • Maude Abbott, B.A. 1890, qui s’est consacrée à la recherche et a rédigé l’Atlas of Congenital Cardiac Disease, un ouvrage inédit qui allait constituer une ressource essentielle pour les chirurgiens;
  • Carrie Derrick, B.A. 1890, qui, en 1912, a été la première femme au Canada à décrocher un poste de professeure titulaire au Département de sciences végétales (botanique);
  • Harriet Brooks, B. Sc. 1901, la première physicienne nucléaire au Canada; 
  • Annie Macleod, la première étudiante de McGill titulaire d’un doctorat (1910);
  • Annie MacDonald Langstaff, LL. D. 1914, la première Québécoise diplômée en droit;

Carrie Derrick

  • Jessie Boyd Scriver, M.D. C.M. 1922, la première femme pédiatre montréalaise;
  • Claire Kirkland-Casgrain, B. CL. 1950 et LL. D., 1997, la première femme élue à l’Assemblée nationale du Québec, où elle a siégé de 1966 à 1973;
  • Marianne Florence Scott, B. A. 1949 et B. Bibl. 1952, la première femme à occuper le poste d’administratrice générale de la Bibliothèque nationale du Canada, de 1984 à 1999.

Diplômée d’un autre établissement, Idola Saint-Jean enseigne les études françaises à l’Université McGill alors qu’elle fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec (1927), qui joue un rôle clé à l’appui du droit de suffrage que les femmes obtiennent en 1944. De nos jours, la Fédération des femmes du Québec souligne ses réalisations en attribuant le prix Idola St-Jean aux femmes qui ont contribué de façon marquante à l’essor des Québécoises. 

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