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Des chercheurs canadiens ouvrent une nouvelle voie dans la lutte contre la sclérose en plaques

La découverte du rôle de la calnexine dans la régulation de la barrière hématoencéphalique pourrait mener à la mise au point de nouveaux traitements contre la sclérose en plaques
Publié: 8 March 2018

Par Ross Neitz, Université de l’Alberta

Une découverte réalisée par des chercheurs de l’Université de l’Alberta et de l’Université McGill pourrait mener vers une nouvelle cible thérapeutique susceptible d’être utilisée pour la prévention des symptômes et de l’évolution de la sclérose en plaques.

En examinant des échantillons de tissus cérébraux humains, les chercheurs ont découvert fortuitement que le cerveau des personnes atteintes de sclérose en plaques présentait un taux extrêmement élevé d’une protéine appelée calnexine, comparativement au cerveau des personnes exemptes de la maladie. Lorsque les chercheurs ont testé la sensibilité des souris dépourvues de calnexine au modèle murin de la sclérose en plaques humaine, l’encéphalomyélite auto-immune expérimentale (EAE), ils ont découvert avec stupéfaction que ces souris étaient complètement résistantes à l’EAE.

On ignore ce qui cause la sclérose en plaques. Les symptômes peuvent être très différents d’une personne à l’autre, mais on observe généralement des troubles cognitifs, des étourdissements, des tremblements et de la fatigue. Ces problèmes sont causés par un type de leucocytes, les lymphocytes T, qui, après avoir été activés, franchissent la barrière hématoencéphalique et s’attaquent à la gaine de myéline qui protège les neurones du cerveau et de la moelle épinière, provoquant une réaction inflammatoire ainsi que des lésions au système nerveux central.

« Il se trouve que la calnexine intervient dans la régulation de la barrière hématoencéphalique, explique Marek Michalak, éminent professeur de biochimie à l’Université de l’Alberta. Cette structure agit généralement comme une cloison qui empêche les cellules et les substances de passer du sang au cerveau. En présence d’un taux trop élevé de calnexine, la barrière hématoencéphalique permet aux lymphocytes T de migrer vers le cerveau, où ils détruisent la gaine de myéline. »

Le Canada affiche l’un des plus hauts taux de sclérose en plaques du monde. On estime qu’un Canadien sur 340 vit avec cette maladie, pour laquelle il n’existe aucun traitement efficace.

« Nous croyons que cette découverte remarquable fait de la calnexine une cible importante pour la mise au point de traitements contre la sclérose en plaques, affirme Luis Agellon, professeur à l’École de diététique et de nutrition humaine de l’Université McGill. Il nous faut maintenant comprendre le rôle de cette protéine dans les cellules qui composent la barrière hématoencéphalique. Si nous savions exactement comment la calnexine intervient dans ce processus, nous pourrions trouver le moyen d’agir sur ce mécanisme afin d’induire une résistance à la sclérose en plaques. »

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L’étude “Calnexin is necessary for T cell transmigration into the central nervous system”, publiée dans la revue JCI Insight, a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada.

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