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Elsy Zavarce, nouvelle membre du CRIEM

Publié: 5 December 2023

Portait de Christopher TrudeauElsy Zavarce est doctorante à l'Université Concordia au département d'éducation artistique, ainsi qu'une artiste visuelle qui travaille sur le sens de la communauté et l'environnement bâti via des interventions artistiques socialement engagées. Sa recherche est appuyée par le CRSH et le Prix Elspeth McConnell pour les stages en arts plastiques 2022. Comme nouvelle membre du CRIEM, nous lui avons posé quelques questions.

 

Votre recherche aborde des questions relatives aux communautés, à l'art socialement engagé et à l'environnement bâti. Comment articulez-vous tous ces sujets en un objet de recherche ?
Le quartier Griffintown est un cas exceptionnel pour articuler tous ces sujets. Je considère Griffintown comme un espace où je peux développer des interventions artistiques et inviter les gens à réfléchir au passé, au présent et à l'avenir. J'invite la communauté de Griffintown ; je l'invite à réfléchir au quartier et à la manière de construire la communauté elle-même, par le biais d'interventions artistiques socialement engagées. Ma proposition pour mon doctorat consiste en un total de trois interventions : une d'une institution (soit la Fonderie Darling), une sur l'espace urbain (le Horse Palace), et enfin, un appel ouvert aux idées, à l'art et au design pour réfléchir au passé, au présent et à l'avenir de Griffintown.

Griffintown est un exemple de la transformation rapide de la ville, mais il a encore le potentiel d'être un espace dont l'histoire peut être sauvée et où le passé, le présent et l'avenir peuvent s'entremêler. Mais c'est un défi ! C'est un quartier difficile en raison de sa transformation rapide ; il manque les commodités et les services communautaires qui desservent habituellement les quartiers, tels que les parcs et les écoles. Il est déconnecté de toutes les traditions des quartiers de Montréal. C'est un défi et une invitation à repenser le développement. Il existe de précieux atouts historiques que nous pouvons encore sauver. J'invite les communautés à réfléchir avec moi, c'est mon idée en tant que chercheuse, artiste et médiatrice culturelle.

 

Qu'est-ce qui vous a amené à étudier ce sujet ?
Cette question est très personnelle. J'ai déménagé à Montréal en 2019, comme migrante forcée. J'ai dû quitter mon pays en raison de la situation qui y régnait, mais j'ai eu l'occasion de recommencer à Montréal. En 2019, j'ai commencé un doctorat en éducation artistique. Lorsque la pandémie a commencé, j'ai dû changer de sujet de thèse. À ce moment-là, j'ai ressenti un besoin d'appartenance et de communauté. Cette question personnelle est devenue un nouveau sujet de thèse.

 

Vous vous intéressez particulièrement à Griffintown. Pourquoi Griffintown ?
En 2015, mon enfant a commencé à vivre ici à Griffintown et je suis tout à fait tombée amoureuse du quartier, dès le début. Je suis tombée amoureuse des couches d'histoire de Griffintown et j'ai tout de suite compris que vivre à Griffintown allait être intéressant. Mais je n'avais pas réalisé à quel point la transformation allait être rapide. Il s'agissait déjà d'un quartier contesté, avec une histoire étonnante, mais aussi un sentiment d'avenir.

Bien sûr, j'ai eu des conversations avec des voisins qui pensaient que Griffintown constitue la dernière occasion de faire un bon et beau développement, mais je n'ai jamais perdu espoir ! Je pense que nous pouvons améliorer ce que nous avons, et nous avons quelques joyaux historiques. C'est une nouvelle communauté. C'est un défi de développer une nouvelle communauté dans une région qui se développe si rapidement et qui compte de nombreux nouveaux venus, comme moi.

 

Vous avez effectué trois interventions. Pouvez-vous me parler de ces interventions ?
La première était à la Fonderie Darling, où j'ai proposé une série d'ateliers de photographie avec la communauté. Nous nous sommes promenés de la Fonderie Darling au Silo #5 et nous avons discuté de l'histoire et de l'architecture. Ensuite, nous avons visité l'exposition des 20 ans de la Fonderie, y compris son sous-sol. Les participants ont été invités à prendre des photos et des notes et nous avons eu une petite conversation à ce sujet. Cinq ateliers différents ont été organisés.

La deuxième intervention a eu lieu au printemps dernier. Nous nous sommes retrouvés à l'extérieur, à la Place publique, un nouvel endroit à Griffintown, en face de la Fonderie Darling. J'ai invité la communauté à marcher jusqu'au Horse Palace. Nous avons donc dressé la carte de la communauté. L'idée était de s'engager dans le sensoriel et l'historique et de partager nos perceptions. Nous avons réalisé une carte collective. C'était une façon intéressante de connaître les perceptions et les conversations des participants et des participantes. J'ai fait trois promenades. La dernière portait sur l'avenir de Griffintown. Les participants ont commencé à réfléchir à différentes choses, ce qui a conduit à la troisième intervention.

La troisième intervention est un appel ouvert lié à l'art, au design ou aux idées. J'ai fait cela tout l'été et cela m'a permis de rencontrer des amis et la communauté. Chaque participation est l'occasion d'en apprendre beaucoup sur le lieu, sur la façon dont les gens voient le lieu, mais aussi sur l'avenir et sur ce que nous pouvons faire pour rendre le développement rapide de Griffintown plus humain.

 

Comment pensez-vous que le CIRM vous aidera dans votre recherche ?
Nous partageons les mêmes intérêts pour Montréal, les quartiers et les communautés. Je pense que vous avez beaucoup de ressources. J'espère pouvoir connecter mes projets avec vous et les différent.e.s chercheur.se.s. L'aspect multidisciplinaire est très important ; j'aime suivre tous les fils, je suis très curieuse ! De plus, je suis sûre que vous allez soutenir et faire de la publicité pour mes projets !

 

En quelques mots, comment décririez-vous la ville de Montréal à un non-Montréalais ?
C'est une ville compacte, où tout est connecté en moins de 20 minutes ! De plus, on peut voir les périodes historiques en très peu de temps. C'est extraordinaire ! J'adore ça. Et j'aime qu'il y ait une piste cyclable qui mène à tous mes endroits préférés. Et la montagne, c'est génial !

 

Selon vous, qu'est-ce qu'une journée parfaite à Montréal ?
Les journées parfaites sont celles du printemps et de l'été, lorsque je prends mon vélo pour aller pique-niquer avec des amis et que nous pouvons ensuite nous rendre à un événement artistique.


Votre quartier préféré ?
Griffintown, évidemment !

Les 3 symboles de Montréal ?
Le Mont Royal, le Musée des Beaux-Arts et la Chapelle Notre-Dame de Bon-Secours.

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