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Joëlle Pineau reçoit une bourse commémorative E.W.R. Steacie

L’intelligence artificielle pour mieux traiter le cancer et les maladies cardiaques
Publié: 1 May 2018

Par Meaghan Thurston

Joëlle Pineau n’a jamais rêvé de faire carrière en médecine. Aujourd’hui professeure agrégée à l’École d’informatique de l’Université McGill, elle est pourtant la cheville ouvrière de travaux de recherche prometteurs sur le recours à l’intelligence artificielle pour mieux traiter le cancer et les maladies cardiaques.

Plus précisément, la Pre Pineau et ses collègues des départements de Physique médicale et de Génie biomédical de l’Université McGill tentent d’améliorer la dose de radiothérapie adaptative en associant la modélisation computationnelle à la mise en culture de cellules et à l’utilisation de modèles animaux de carcinogenèse. Si l’on en juge par les premiers résultats obtenus, ce travail concerté permettra de personnaliser plus rapidement la stratégie thérapeutique. Bientôt, les chercheurs ajouteront à leur arsenal des données d’imagerie afin d’enrichir leur base d’informations sur la maladie du patient et sa progression.

Souhaitant soutenir la Pre Pineau sur la voie de l’innovation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) lui a décerné aujourd’hui l’une des 6 prestigieuses Bourses commémoratives E.W.R Steacie. Les boursiers Steacie reçoivent une subvention de 250 000 $ sur deux ans et son dégagés de toute charge d’enseignement et d’administration. Ils peuvent donc se consacrer entièrement à la recherche.

« C’est un immense honneur pour moi de recevoir une bourse Steacie », confie Joëlle Pineau. « À l’aube du bicentenaire de McGill, mon équipe et moi sommes résolus à tirer pleinement parti du potentiel inimaginable de l’intelligence artificielle pour résoudre des problèmes cliniques et aider les patients. »

Sciences fondamentales et appliquées : une belle complémentarité

Joëlle Pineau est l’une des spécialistes de l’apprentissage par renforcement à l’Université McGill, soit la mise au point de programmes capables d’agir avec prévoyance en se fondant sur l’expérience. Cette sous-discipline de l’apprentissage machine est en train de se tailler une place de choix à McGill. La Pre Pineau souhaite concevoir un modèle mathématique phare pouvant prendre en compte un ensemble de critères de santé chez un sujet : antécédents médicaux, profil génétique, résultats de laboratoire, documents d’imagerie et interventions antérieures. Elle s’intéressera également aux méthodes de communication.

Dans cette optique, les deux tiers des étudiants de son laboratoire travaillent à des modèles mathématiques fondamentaux. « La recherche fondamentale côtoie la recherche appliquée, si bien que les départements collaborent les uns avec les autres », fait observer la chercheuse. « En ce qui me concerne, la recherche appliquée m’aide à concevoir des modèles mathématiques véritablement axés sur la pratique. »

Joëlle Pineau estime que toute idée mérite qu’on s’y attarde, mais qu’au bout du compte, seules la robustesse et la fiabilité des données comptent. « L’intelligence artificielle est l’utilisation de données pour la mise au jour de modèles; si vos données ne sont pas reproductibles, les résultats ne seront pas concluants », prévient-elle. « Au fond, le travail d’un chercheur en intelligence artificielle ressemble beaucoup à celui d’un planificateur financier : il se livre à un examen objectif des données, puis décide de la meilleure conduite à tenir. »

Grâce au soutien du CRSNG, les travaux de Joëlle Pineau pourraient révolutionner la médecine personnalisée. « Nous remercions le Conseil d’appuyer la recherche novatrice, notamment les travaux de la Pre Pineau en apprentissage par renforcement », se réjouit Martha Crago, vice-principale, Recherche et innovation. « Nous félicitons la Pre Pineau pour cet honneur fort mérité, qui souligne son apport au progrès de l’intelligence artificielle, tant en milieu universitaire que dans le secteur privé. »

Joëlle Pineau, qui dirige le laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Facebook (FAIR) à Montréal, demeurera en poste tout en menant à bien son mandat de boursière E.W.R Steacie.

Le 1er mai 2018, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada a salué les lauréats de ses six prix nationaux : Prix Synergie pour l’innovation, Prix de doctorat Gilles-Brassard du CRSNG pour la recherche interdisciplinaire, Bourses commémoratives E.W.R. Steacie, Prix Brockhouse du Canada pour la recherche interdisciplinaire en sciences et en génie, Prix John-C.-Polanyi du CRSNG et Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada. La cérémonie de remise des prix s’est déroulée à Rideau Hall, résidence de la gouverneure générale du Canada à Ottawa.

Pour en savoir davantage sur la Bourse commémorative E.W.R. Steacie, cliquer ici.

PHOTO :  Martin Lipman/NSERC

 

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