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Les Canadiens vieillissent bien et en santé, mais…

La plus grande étude canadienne sur le vieillissement publie ses premières données recueillies auprès de 50 000 participants
Publié: 31 May 2018

Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un appel pour savoir si on veut participer à une étude sur le vieillissement pour les 20 prochaines années de notre vie.  C’est ce que 50,000 Canadiens âgés de 45 à 85 ans ont pourtant accepté de faire en prenant part à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), qui réunit plus de 160 chercheurs à travers le pays. Il s’agit de l’une des études les plus vastes et exhaustives jamais menée, sur la santé et le bien-être d’une population vieillissante d’un pays.  

L’ÉLCV, qui est dirigée par l’Université McMaster et qui compte des joueurs clé au Québec comme l’Institut de recherche du Centre universitaire de sante McGill (IR-CUSM) et le Centre de recherche sur le  vieillissement affilié à l’Université Sherbrooke, a publié un premier rapport sur les aspects physiques, psychologiques et sociaux associés au vieillissement.

« Nous sommes heureux de publier ces premières données, ça a été une long voyage », dit Christina Wolfson, co-chercheuse principale de l’ÉLCV, qui est aussi scientifique à l'IR-CUSM et professeure aux départements de médecine et d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l'Université McGill. « Cette étude est unique, non seulement parce qu'elle allie les aspects sociaux et psychologiques ainsi que les facteurs de santé associés à la vieillesse, mais parce qu’elle compte des participants aussi jeunes que 45 ans. »

Quelques-uns des points saillants et des observations du  Rapport de l’ÉLCV sur la santé et le vieillissement au Canada sont :

• 95 % des aînés canadiens jugent que leur santé mentale est excellente, très bonne ou bonne;

•les femmes rapportent les sentiments de solitude et d’isolement social plus souvent que les hommes, et il y a une corrélation notable entre le sentiment de solitude et la prévalence de la dépression chez les aînés canadiens;

• 44 % des aînés canadiens rapportent prodiguer un certain niveau de soins à d’autres personnes, et que c’est chez les personnes âgées de 55 à 64 ans qu’on retrouve la plus forte proportion d’aidants (près de 50 % d’entre elles);

• Près de 5 % des Canadiens âgés de 45 à 85 ans déclarent avoir fait une chute au cours des 12 derniers mois. Les femmes ont plus souvent été victimes d’une chute que les hommes.

Lancée en 2010, l’ÉLCV est une plateforme de recherche qui collecte des données et des échantillons biologiques afin de les rendre disponibles à la communauté de recherche au Canada et à l’international.

« Le succès national que connaitra l’étude va dépendre  de l'utilisation de cet outil, véritable mine d’or de données sur la santé et le vieillissement, par la communauté scientifique », explique la professeure Wolfson, qui dirige l’un des sites participant à la collecte de données pour l’ÉLCV, à l'IR-CUSM, à Montréal.

Le site de Montréal suit près de 3000 participants aux trois ans. Les membres de l’équipe de recherche leur rend  d'abord visite chez eux pour poser un large éventail de questions sur des sujets allant de leur vie professionnelle à la mémoire, à la mobilité ou à la solitude et même jusqu’à leurs habitudes alimentaires.

L’IR-CUSM abrite également le Centre d'analyse statistique où l'équipe de la professeure Wolfson évalue la qualité et la fiabilité des données et les organise de façon à pouvoir les transmettre aux chercheurs.

 « Je suis toujours étonnée de voir combien de participants ont accepté de s'inscrire à cette étude pour nous aider à recueillir des données, même si cela ne leur sera pas directement utile. Ils savent qu'ils en retireront très peu, mais ils participent toujours avec enthousiasme. C'est de l'altruisme pur et sans eux, nous ne serions pas en mesure de mener nos recherches », conclut la chercheuse.


Liens utiles

Communiqué de presse national

Points clés

Rapport de l'ÉLCV sur la santé et le vieillissement au Canada

Le rapport complet fait ressortir les résultats liés, entres autres, à la santé physique et mentale, à la solitude et à l’isolement social, à la prestation et à l’obtention de soins, au transport et à la mobilité, au travail et à la retraite, à la fonction physique, à l’incapacité et aux chutes, au vieillissement des personnes homosexuelles et bisexuelles, et au mode de vie et au comportement.

Le financement pour l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) a été octroyé par le gouvernement du Canada, par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Le financement et le soutien pour le Rapport de l’ÉLCV sur la santé et le vieillissement au Canada proviennent de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et d’Emploi et Développement social Canada (EDSC).

L’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV)
L’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement est une importante plateforme de recherche nationale qui suit plus de 50 000 hommes et femmes, pendant 20 ans ou jusqu’à leur décès. Ces personnes étaient âgées de 45 à 85 ans au moment de leur recrutement, qui a commencé en 2010. Les projets de recherche et les collaborations en cours qui utilisent les données de l’ÉLCV sont issus des domaines de la santé biologique, de la santé clinique, de la santé sociale et de la santé des populations. Ils ont pour but de comprendre les conséquences de différents facteurs sur le maintien de la santé physique et mentale, de même que sur le développement de maladies et d’incapacités au fil du vieillissement. Pour en savoir plus sur l’ÉLCV, visitez www.clsa-elcv.ca/fr.

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