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Mois de la sensibilisation à l’AVC – Juin 2018

Publié: 14 June 2018

En 2018, une unité de soins primée comptera 10 nouveaux lits

 

Chaque année, environ 14 000 Canadiens meurent d’un accident vasculaire cérébral (AVC), ce qui en fait la troisième cause de décès au Canada.

Juin est le mois de la sensibilisation à l’AVC, occasion privilégiée pour le Neuro de mieux faire connaître les causes et les effets de cette affection ainsi que les traitements offerts à ceux qui en sont victimes.

La Faculté de médecine de l’Université Harvard a formulé sept recommandations pour prévenir l’AVC : abaisser sa tension artérielle, perdre du poids, faire plus d’exercice, ne consommer de l’alcool qu’avec modération, traiter la fibrillation auriculaire, maîtriser le diabète et cesser de fumer.

« Ceux qui connaissent les causes de l’AVC peuvent prendre les mesures nécessaires pour réduire le risque d’en subir un », souligne Rosa Sourial, infirmière clinicienne spécialisée qui travaille à l’Unité neurovasculaire primée du Neuro, l’un des deux centres de soins tertiaires des AVC à Montréal. « De plus, un patient qui reçoit le bon traitement le plus rapidement possible après la survenue d’un AVC augmente ses chances de bien se rétablir. »

Si vous croyez être victime d’un AVC ou reconnaissez les signes de l’AVC chez une personne de votre entourage, vous devez composer le 911 immédiatement. Vous trouverez sur le site Web de Canal Vie la description des signes de l’AVC.

Le personnel d’un centre de soins tertiaires doit faire preuve d’une extrême diligence pour traiter une personne atteinte d’un AVC aigu dans les 12 heures suivant son admission. Depuis que le Neuro a été désigné centre de soins tertiaires, il y a trois ans, son personnel a prodigué des soins immédiats à des centaines de patients.

Cette année, 10 nouveaux lits viendront s’ajouter à l’Unité neurovasculaire, qui en compte déjà 20 et qui cherche continuellement à améliorer ses services.

« Les victimes d’AVC, qui sont généralement faibles et présentent une paraplégie, ont davantage besoin d’aide et leur prise en charge nécessite plus d’équipement. C’est pourquoi nous avons reçu avec plaisir, récemment, un don privé qui a servi à l’achat de deux lève-personne fixés au plafond, appareils grâce auxquels il est plus facile pour les patients de sortir du lit et de bouger chaque jour, éléments essentiels de leur réadaptation », affirme Christine Bouchard, infirmière gestionnaire de l’Unité. « Un autre don a récemment servi à l’achat d’un fauteuil de gériatrie inclinable, qui permet de soutenir le torse du patient pour que ce dernier puisse être déplacé à l’extérieur de sa chambre. »

Le Neuro, lauréat d’un prix d’excellence

La réputation d’excellence du Neuro dans le traitement de l’AVC a récemment été reconnue par le groupe québécois Profession Santé, qui a remis à l’équipe de l’Unité neurovasculaire du Neuro son Prix Profession Santé 2017 dans la catégorie Équipe interprofessionnelle.

En annonçant les lauréats, Profession Santé a dit de l’Unité neurovasculaire : « Le secret de son succès : dévouement, enthousiasme, respect et professionnalisme. La communication entre les professionnels est au cœur de cette formule gagnante. »

Le communiqué louait également le mode de fonctionnement de l’équipe, soulignant que les membres de l’Unité se réunissent chaque matin pour échanger des renseignements importants et réviser les plans de réadaptation des patients en fonction de l’évolution de leur état.

Le caractère interdisciplinaire de l’équipe de l’Unité neurovasculaire est l’un des facteurs clés de sa réussite, grâce auquel les patients ayant subi un AVC peuvent se rétablir le plus rapidement et le mieux possible. L’équipe d’une trentaine de personnes est notamment composée de la Dre Jeanne Teitelbaum, neurologue, de l’infirmière gestionnaire Christine Bouchard, de l’infirmière gestionnaire adjointe Rosa Sourial, de la physiothérapeute Alison Jacobson, de l’ergothérapeute Virginie Tousignant, de l’orthophoniste Kalena Franco, de la nutritionniste Roxana Nedelcu, des travailleuses sociales Jennyfer Garcia Cruz et Christina Kalavritinos ainsi que de la Dre Maria Del Pilar Cortes Nino, neuroradiologue. Pilier de l’Unité neurovasculaire depuis de nombreuses années, l’éminente neuroradiologue Donatella Tampieri quittera Montréal cette année afin de mettre sur pied un département semblable à l’Université Queen’s, à Kingston, en Ontario.        

« La Dre Tampieri a participé à la naissance de notre programme neurovasculaire », souligne la Dre Teitelbaum. « Elle a travaillé sans relâche, souvent bien après ses longues journées de travail, pour concrétiser ce projet. Sans ses efforts inlassables, le programme neurovasculaire n’aurait jamais vu le jour. Elle est vraiment remarquable. »

Innovation et créativité

Au Neuro, la réadaptation d’un patient qui a subi un AVC commence sans délai.

« Plus la réadaptation commence rapidement, plus les connexions neuronales ont des chances de se rétablir. C’est pourquoi dès le lendemain de l’AVC, les aspects ludiques de la réadaptation entrent en jeu », affirme Rosa Sourial.

Les patients sont ainsi exposés à la musicothérapie, à la dansothérapie et, depuis peu, à la zoothérapie, puisqu’ils reçoivent la visite de chiens des plus affectueux.

« Nous avons reçu une jeune femme qui avait subi une grave hémorragie frontale et qui restait couchée, immobile, sans exprimer d’émotion », se rappelle la Dre Teitelbaum. « Nous sommes entrés dans sa chambre en faisant jouer de la musique et elle s’est mise à frapper sur le xylophone en souriant. Cette expérience a été un moment décisif de sa réadaptation. À partir de cet instant, elle est sortie de son isolement et s’est mise à aller mieux. »

La Dre Teitelbaum et ses collègues ont découvert que la musicothérapie et la dansothérapie pouvaient se révéler très utiles pour aider les patients à retrouver leur capacité à bouger et à parler.

« Certains patients qui ne pouvaient plus parler se sont mis à chanter et ont ainsi recouvré la parole », souligne la Dre Teitelbaum.

« Vous devriez voir leur visage lorsqu’ils entendent de la musique qu’ils aiment – on voit tout de suite le changement », affirme Christine Bouchard. « Même les membres de leur famille se mettent à danser. »

Les séances de musicothérapie sont maintenant offertes bénévolement par une dizaine d’étudiants de McGill qui suivent une courte séance de formation avant de participer au programme.

« Nous avons remarqué que la musique et la danse ont des effets bénéfiques sur le moral et l’humeur des patients, qui participent et communiquent davantage », souligne Rosa Sourial. « Tout le monde est heureux, et ce, sans effets secondaires. Après les séances de musicothérapie, de nombreux patients nous disent "Je vais me rétablir" ».

L’idéal, selon la Dre Teitelbaum, serait d’embaucher un ludothérapeute à temps plein.

En mai, le Neuro a lancé son premier programme de zoothérapie depuis sa création, il y a 84 ans, en accueillant deux chiens qui ont rendu visite aux patients de l’Unité neurovasculaire. L’Unité espère que ces visiteurs à quatre pattes viendront toutes les semaines réconforter ses patients.

« Lorsque j’ai demandé à une jeune patiente si elle aimerait recevoir la visite d’un chien, elle a tout de suite écarquillé les yeux », se rappelle Christine Bouchard.

La recherche sur la thrombectomie

La thrombectomie est une intervention chirurgicale pendant laquelle on administre un médicament appelé fibrinolytique afin de dissoudre un caillot de sang dans le cerveau. Les membres de l’Unité neurovasculaire participent activement à la recherche dans ce domaine en mettant à l’essai de nouveaux médicaments.

« De nombreuses études réalisées au cours des dernières années ont démontré qu’une intervention visant à retirer le caillot est une bonne chose si elle est réalisée sans tarder », affirme la Dre Teitelbaum. « Dans ces cas, on peut observer des bienfaits remarquables dès que le médicament est administré. Certains patients peuvent même obtenir leur congé deux jours plus tard. »

Alteplase est un fibrinolytique utilisé couramment dans les thrombectomies et la prise en charge des patients ayant subi une crise cardiaque ou présentant d’autres troubles de la coagulation. Pour être efficace, Alteplase doit être administré dans les quatre heures et demie suivant la survenue d’un AVC.

« Le Neuro participe à un essai clinique sur un nouveau médicament appelé Tenecteplase », souligne la Dre Teitelbaum. « Les cardiologues le trouvent efficace chez les patients ayant subi une crise cardiaque. Son administration est plus facile que celle d’Alteplase et il provoque moins de saignements. Nous obtenons également de bons résultats dans les cas d’AVC. »

Chris Pack, chercheur principal à l’Unité de recherche sur les circuits neuronaux dont les travaux portent sur les déficiences visuelles, dirige une autre étude réalisée au Neuro à laquelle participent des patients victimes d’AVC. Il a conçu des tests permettant de déterminer quels sont les territoires cérébraux en jeu dans les pertes visuelles attribuables aux AVC.

L’AVC en bref

Un AVC peut se produire lorsque la circulation sanguine dans le cerveau est perturbée. L’AVC ischémique, caractérisé par une brève interruption de la circulation sanguine, est le type d’AVC le plus courant. Il existe également des AVC hémorragiques, beaucoup plus graves, causés par la rupture d’un vaisseau sanguin cérébral.

On appelle « accidents ischémiques transitoires » (AIT) les mini-AVC, dont les effets sont négligeables, mais qu’il faut néanmoins prendre au sérieux puisqu’une personne qui a eu un AIT est cinq fois plus susceptible de subir un AVC au cours des deux années suivantes.

L’étendue des dommages dépend de la durée de l’AVC et de la région du cerveau touchée. C’est pourquoi il est essentiel qu’une victime d’AVC reçoive des soins médicaux le plus rapidement possible. Ainsi, l’administration d’un traitement médicamenteux dans les trois ou quatre heures qui suivent la survenue d’un AVC peut limiter considérablement l’étendue des dommages au cerveau.

Une personne qui a subi un léger AVC peut s’attendre à se rétablir complètement, mais les AVC plus graves peuvent laisser d’importantes séquelles. Ainsi, les victimes sont parfois incapables de parler, de lire, d’écrire, de se souvenir de certains événements ou de se déplacer normalement.

Voici les principaux signes d’alarme d’un AVC : faiblesse, problèmes d’élocution ou de vision, maux de tête intenses, et étourdissements entraînant une perte d’équilibre. Si ces symptômes se manifestent, la consultation d’un médecin s’impose.

Le principal facteur de risque d’AVC est l’hypertension, qui touche un Canadien sur cinq.

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro – est un établissement de calibre mondial voué à la recherche sur le cerveau et aux soins neurologiques de pointe. Depuis sa création, en 1934, par le célèbre neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro est devenu le plus grand établissement de recherche et de soins cliniques spécialisé en neurosciences au Canada, et l’un des plus importants sur la scène internationale. L’intégration harmonieuse de la recherche, des soins aux patients et de la formation par les plus grands spécialistes du monde contribue à positionner le Neuro comme un centre d’excellence unique pour l’avancement des connaissances sur les troubles du système nerveux et leur traitement. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde à adopter sans réserve le concept de la science ouverte en créant l’Institut de science ouverte Tanenbaum. L’Institut neurologique de Montréal est un institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill. L’Hôpital neurologique de Montréal fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill.

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