Nouvelles

Pic important de réactions anaphylactiques dues aux noix chez les enfants pendant les fêtes

L’éducation et la sensibilisation peuvent contribuer à réduire le risque d’anaphylaxie
Publié: 5 October 2020

Une nouvelle étude portant sur le lien entre les réactions anaphylactiques dues aux arachides et aux noix chez les enfants et les vacances a révélé des pics à l’Halloween et à Pâques. Menée par une équipe de chercheurs de l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (HME-CUSM), l’étude révèle que la plupart des allergies étaient inconnues auparavant, ce qui appelle à une sensibilisation accrue.

« L’identification de certaines périodes associées à un risque accru d’anaphylaxie - une réaction allergique grave et potentiellement mortelle - pourrait aider à sensibiliser la communauté, à lui apporter son soutien et à la rendre plus vigilante », écrivent la Dre Melanie Leung, étudiante en médecine de 4e année à l’Université McGill et le Dr Moshe Ben-Shoshan, allergologue et immunologiste pédiatrique à l’HME-CUSM et scientifique à l’Institut de recherche du CUSM, avec des coauteurs. « Ces informations permettraient de déterminer le meilleur moment pour lancer des campagnes de sensibilisation du public afin de prévenir les réactions allergiques ».

Les chercheurs ont comparé l’anaphylaxie durant l’Halloween, Pâques, Noël, Diwali, le Nouvel An chinois et l’Aïd al-Adha.

Données de partout au pays

L’étude a porté sur 1 390 patients qui se sont rendus dans les services d’urgence pédiatriques participants entre 2011 et 2020 dans quatre provinces canadiennes : la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador. L’âge médian des patients était de 5,4 ans et 62 % d’entre eux étaient des garçons.

En ce qui concerne l’anaphylaxie provoquée par les arachides, on a constaté une augmentation de 85 % des cas quotidiens moyens pendant l’Halloween et une augmentation de 60 % à Pâques par rapport au reste de l’année. Pour l’anaphylaxie déclenchée par des noix non identifiées, il y a eu une augmentation de 70 % des cas pendant l’Halloween et Pâques par rapport au reste de l’année. Cependant, les chercheurs n’ont pas constaté d’augmentation à Noël, au festival Diwali, au Nouvel An chinois ou pendant l’Aïd al-Adha.

« La différence dans l’incidence de l’anaphylaxie entre les différentes fêtes peut être due au contexte social dans lequel chaque fête se déroule, selon Leung. À l’Halloween et à Pâques, les enfants reçoivent souvent des bonbons et autres friandises de personnes qui ne sont pas forcément au courant de leurs allergies. L’absence d’une telle association à Noël peut être due au fait que Noël est une fête plus intime entre les membres de la famille et les amis proches, qui sont plus vigilants quant à l’exposition aux allergènes ».

L’étiquetage canadien peut également être un facteur, car les emballages individuels de bonbons et de collations qui sont exemptés des exigences d’étiquetage énumérant les ingrédients sont populaires à l’Halloween et à Pâques.

L’éducation et la sensibilisation : essentiels pour réduire le risque

« Nos conclusions suggèrent que des outils éducatifs visant à accroître la vigilance quant à la présence d’allergènes potentiels sont nécessaires chez les enfants souffrant d’allergies alimentaires, leurs familles et les personnes non spécialisées qui interagissent avec les enfants souffrant d’allergies alimentaires. De nouvelles stratégies ciblant les intervalles associés à un risque élevé d’anaphylaxie sont nécessaires », affirme le Dr Ben-Shoshan.

À propos de l’étude

L’article « Risk of peanut- and tree-nut–induced anaphylaxis during Halloween, Easter and other cultural holidays in Canadian children », par Melanie Leung, Ann E. Clarke, Sofianne Gabrielli, Judy Morris, Jocelyn Gravel, Rodrick Lim, Edmond S. Chan, Ran D. Goldman, Paul Enarson, Andrew O’Keefe, Jennifer Gerdts BComm, Derek Chu, Julia Upton, Xun Zhang, Greg Shand et Moshe Ben-Shoshan a été publié dans la revue Canadian Medical Association Journal. Cette étude a été financée par la subvention GEN 10-203 de AllerGen Canada.

DOI: https://doi.org/10.1503/cmaj.200034

Résumé visuel : https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200034/tab-related-content

À propos de l’IR-CUSM

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) — dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS). ircusm.ca

https://rimuhc.ca/

L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

http://www.mcgill.ca/newsroom/fr
http://twitter.com/McGillU

Back to top