Cancer de l'ovaire: de nouvelles voies de traitement
Une nouvelle découverte qui jette la lumière sur la génétique des cellules responsables du cancer l’ovaire pourrait expliquer pourquoi certaines femmes survivent plus longtemps que d’autres à cette maladie mortelle. Une équipe multidisciplinaire dirigée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM), en collaboration avec l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif et le Centre de recherche de l’Université de Montréal, a identifié des mécanismes génétiques dans les tumeurs ovariennes qui permettent de différencier les patientes basé sur leur durée de vie suite à la première intervention chirurgicale. L’étude a été publiée dans la revue PLOS ONE.
Chaque année, 2 000 nouveaux cas de cancers de l’ovaire sont signalés au Canada, et 75 pour cent des femmes touchées vont décéder moins de cinq ans après avoir été diagnostiquées. Cette étude, conduite au Québec, s’est concentrée sur l’étude génétique du cancer ovarien séreux de haut grade – la forme la plus mortelle de ce type de cancer, qui est responsable de 90 pour cent des décès.
La majorité des femmes atteintes d’un cancer séreux de haut grade présentent des mutations du gène TP53. Ce gène est responsable de la production de la protéine p53 et agit comme le « gardien du génome » en régulant la division cellulaire, empêchant ainsi l’apparition de cancer. Les scientifiques savaient déjà qu’il existait deux types de tumeurs : dans certains cas, des mutations du gène TP53 occasionnaient une mutation de la protéine p53 et dans d’autres cas, il n’y avait pas de production de protéine.
En découvrant l’existence de ces dissimilitudes génétiques entre les deux types de cancers séreux de haut grade, l’équipe de chercheurs renforce l’idée que les différences biologiques entre ces cancers sont peut-être liées à la nature des mutations du gène TP53 et aux différents marqueurs génétiques. L’étude confirme également que les patientes chez qui la protéine p53 mutante a été produite survivent plus longtemps que celles qui ne l’ont pas.
« La biologie nous montre le chemin à suivre », s’enthousiasme la Dre Tonin. Cette découverte ouvre la voie à l’identification des mécanismes impliqués dans l’évolution du cancer, qui vont contribuer à l’élaboration de nouvelles thérapies et par conséquent, aider à réduire les taux de morbidité et de mortalité chez les femmes qui luttent contre la maladie. »
Cliquez ici pour accéder à l’étude en ligne :
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0045484
Financement
Ces travaux ont été financés par le Fonds de recherche du Québec-Santé (FRQS), l’Institut de recherche Terry Fox (IRTF), le Week-end pour vaincre les cancers féminins par l’entremise de l’Institut Lady Davis de recherches médicales à l’Hôpital général juif et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Partenaires de recherche
L’étude intitulée « The Genomic Landscape of TP53 and p53 Annotated High Grade Ovarian Serous Carcinomas from a Defined Founder Population Associated with Patient Outcome » a été coécrite par Paulina M. Wojnarowicz, Karen Gambaro et Ashley H. Birch de l’Université McGill, Kathleen Klein Oros de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif, Michael C.J. Quinn, Jason Madore et Manon de Ladurantaye du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), l’Institut du cancer de Montréal, Suzanna L. Arcand de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM), Kurosh Rahimi du CHUM, Diane M. Provencher du CRCHUM et de l’Université de Montréal, Anne-Marie Mes-Masson du CRCHUM et de l’Université de Montréal, Celia M.T. Greenwood du Centre du cancer Segal, l’Institut Lady Davis, l’hôpital général juif et l’Université McGill, et Patricia N. Tonin de l’IR CUSM et de l’Université McGill.
Liens utiles
- Institut de recherche du CUSM : muhc.ca/research
- Centre universitaire de santé McGill (CUSM) : muhc.ca
- Université McGill : mcgill.ca
- PLOS ONE : plosone.org