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Des scientifiques découvrent un gène responsable de l'épilepsie

Publié: 9 May 2002

Des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont identifié un gène responsable d'une forme courante d'épilepsie. La recherche, dirigée par Patrick Cossette, est une étude conjointe qui rassemble des chercheurs l'Université de Toronto et l'Université de Montréal. Les résultats de ces travaux seront publiés dans le numéro de juin de la revue Nature Genetics. Le chercheur principal en est le Dr  Guy Rouleau, neurologue au CUSM et professeur de neurologie et neurochirurgie à l'Université McGill.

L'étude du CUSM a analysé l'ADN de 14 membres d'une famille québécoise dont huit sont atteint d'épilepsie myoclonique juvénile (EMJ). Le Dr Rouleau est ses collaborateurs ont décelé, chez les membres de la famille atteints d'EMJ, une mutation dans un gène particulier : la sous-unité alpha 1 du récepteur GABAA. Ce gène n'avait subi aucune mutation chez les membres de la famille non atteints. « Le récepteur GABAA est important pour contrôler l'activité électrique dans le cerveau », explique le Dr Rouleau. « Nous avons déterminé que la mutation affecte la fonction du récepteur GABAA en causant une activité électrique anormale ».

L'épilepsie est un trouble invalidant chronique qui affecte les fonctions cérébrales. Il se caractérise par des convulsions causées par des décharges électriques excessives dans le cerveau. Ces convulsions, lorsqu'elles sont graves, peuvent endommager le cerveau et même causer la mort du patient. Environ un Canadien sur cent souffre d'épilepsie et chaque année au Canada, environ 3 200 enfants âgés de moins de dix ans sont diagnostiqués épileptiques. La plupart des patients souffrant d'épilepsie doivent être traités toute leur vie à l'aide de pharmacothérapies, dont certaines provoquent des effets secondaires.

« Les traitements contre l'épilepsie peuvent ne pas être efficaces chez tous ceux qui en sont atteints et la mise au point de nouvelles thérapies s'avère nécessaire. L'identification et la caractérisation des gènes responsables de l'épilepsie permettront de concevoir des médicaments à cible spécifiquement définie pour contrer cette maladie », affirme le Dr Rouleau.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le communiqué de presse ci-joint diffusé par Nature Genetics.

Renseignements :

Christine Zeindler
Coordinatrice des communications - Recherche
Services des communications du CUSM
Tél. : (514) 934-1934, poste 36419
Téléavertisseur : (514) 406-1577


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE NATURE RESEARCH JOURNALS

EN DATE DU 30 AVRIL 2002

 

**********NATURE GENETICS (http://genetics.nature.com)*********

DES SCIENTIFIQUES IDENTIFIENT UN GÈNE RESPONSABLE D'UNE FORME COURANTE D'ÉPILEPSIE

La revue Nature Genetics rapporte l'identification d'un gène responsable de l'épilepsie myoclonique juvénile (EMJ) — une première en ce qui a trait aux syndromes épileptiques « classiques ª. Par syndromes épileptiques classiques on sous-entend les troubles neurologiques courants affectant environ 0,4 % de la population, dont, parmi celle-ci, les personnes souffrant d'EMJ qui constituent approximativement un quart de ce pourcentage.

En raison de résultats d'études ayant démontré que certains gènes mutés étaient liés à des formes rares d'épilepsie, la variabilité des caractéristiques cliniques des formes épileptiques courantes ont retardé la recherche sur les bases génétiques de ces syndromes. Afin de contourner ce problème, le Dr Guy Rouleau et ses collègues ont identifié une famille canadienne-française toute particulière dans laquelle huit personnes souffrent du même ensemble de symptômes caractéristiques de l'EMJ.

Les chercheurs ont examiné de près chacun des 14 membres de cette famille et ont découvert des mutations identiques dans un gène bien connu — le GABRA — chez 8 des membres souffrant d'EMJ. Les 6 membres de la famille non atteints ne portaient pas la mutation. Ce gène code une sous-unité d'un canal chlorure (le récepteur GABAA) associé à la transmission des signaux entre les neurones. Les auteurs ont confirmé que la mutation modifie le fonctionnement du canal en démontrant la réduction de l'activité de la protéine mutée dans des cellules cultivées.

Précédemment, des études ont démontré que les mutations survenant dans une différente sous-unité du récepteur GABAA sont associées à diverses formes d'épilepsie accompagnées de convulsions provoquées par la fièvre. La présente étude, où le récepteur GABAA est impliqué dans une forme distincte et parmi les plus fréquentes d'épilepsie, laisse suggérer que cette molécule puisse être la cause centrale de ces syndromes. Il existe 16 sous-unités différentes contribuant au bon fonctionnement du récepteur GABAA dans le cerveau, le dépistage des mutations dans les familles pourrait donc générer de nouvelles connaissances en la matière.

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