Essai clinique pour le diabète type 1 à HGJ et au CUSM
Un essai clinique historique sur une nouvelle thérapie combinée pour le diabète de type 1 débute à l'Hôpital général juif et au Centre universitaire de santé McGill
Des chercheurs de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif de Montréal et le Centre universitaire de santé McGill ont annoncé le début d’un essai clinique historique visant à rétablir le fonctionnement normal de la sécrétion d’insuline chez les personnes atteintes de diabète de type 1 de longue date. Le traitement combine le peptide INGAP (ExsulinMC), qui stimule la croissance des îlots pancréatiques sécréteurs d’insuline, et l’ustékinumab (SteleraMC), un médicament approuvé pour le traitement du psoriasis. C’est la première étude qui combine un agent de régénérescence des îlots pancréatiques spécifique et un traitement pour contrôler l’attaque auto-immune des îlots nouvellement formés. Le peptide INGAP est le résultat de recherches de pointe réalisées par le Dr Lawrence Rosenberg, professeur de chirurgie et de médecine à l’Université McGill et président directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre Ouest-de-l’Île-de-Montréal, et son collaborateur, le Dr Aaron I. Vinik, directeur de la recherche et titulaire de la chaire fondée de recherche sur le diabète Murray Waitzer de l’Eastern Virginia Medical School (EVM). Le Dr Vinik et ses collègues ont découvert le peptide spécifique INGAP après que le Dr Rosenberg ait démontré qu’une régénérescence des îlots pancréatiques pouvait être induite et ait isolé l’activité de régénérescence des îlots. L’étude est dirigée conjointement par le Dr Rosenberg et le Dr George Tsoukas, endocrinologue chevronné et professeur agrégé en médecine au Centre universitaire de santé McGill.
Le plan d’étude est basé sur des essais antérieurs portant sur le peptide INGAP seul, qui ont démontré une amélioration de la sécrétion d’insuline et du contrôle glycémique chez les patients atteints de diabète de type 1 et 2. L’ajout de l’ustékinumab, un inhibiteur de l’interleukine-12, est fondé sur les recherches du Dr Jerry Nadler, chef de la médecine et vice-doyen en recherche chez EVMS, qui ont démontré que l’effet de restauration des îlots pancréatiques du peptide INGAP était amplifié par l’ajout d’un autre inhibiteur de l’IL-12.
Diabète : un problème de santé mondiale
Le diabète est une maladie potentiellement mortelle qui s’est transformée en crise mondiale en matière de santé publique. Bien que moins fréquent que le diabète de type 2, le diabète de type 1 touche plus de 1,5 million de personnes en Amérique du Nord et sa prévalence continue aussi d’augmenter. Le diabète de type 1 se développe lorsque le système immunitaire détruit les cellules bêta dans les îlots pancréatiques. Les cellules bêta produisent l’insuline, l’hormone clé chargée de contrôler les taux de sucre dans le sang. Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 nécessitent un traitement à l’insuline pour survivre. Les personnes atteintes de diabète de type 2 présentent une résistance à l’insuline et une insuffisance dans la sécrétion d’insuline qui peut souvent nécessiter une insulinothérapie à mesure que la maladie progresse. Un diabète mal contrôlé peut entraîner de graves complications, y compris les maladies du cœur, la cécité, l’insuffisance rénale et la mort. Alors que de nombreux traitements ont été approuvés pour le diabète de type 2, aucun traitement n’a été approuvé spécifiquement pour le diabète de type 1. Les risques plus élevés d’hypoglycémie grave et de complications à long terme associées au diabète de type 1, qui commencent souvent durant l’enfance, dénotent l’un des besoins non comblés les plus importants pour une thérapie efficace parmi toutes les maladies chroniques.
Le Dr Rosenberg a commenté : « Je suis très heureux que mon établissement soit l’hôte de cette étude très importante Mes collègues et moi avons investi notre carrière à démontrer le potentiel et les moyens de rétablir la sécrétion normale d’insuline chez les personnes atteintes de diabète. Bien que notre étude soit petite, nous savons que le rétablissement d’une sécrétion importante d’insuline chez une seule personne avec cette thérapie combinée pourrait représenter une découverte majeure. » Le Dr Tsoukas a ajouté : « Je me sens privilégié de faire partie de ce programme unique en son genre. Bon nombre de mes patients aimeraient participer à cette étude. J’espère que ce genre de traitement deviendra accessible à tous mes patients dans un avenir prévisible. »
Une étude sans précédent
« C’est vraiment une étude historique », a déclaré Dr G. Alexander Fleming, fondateur et président d’Exsulin Corporation. « La plupart des efforts visant à concevoir des traitements pour le diabète de type 1 ont porté sur le contrôle de l’attaque auto-immune, ce qui en soi ne peut pas restaurer la sécrétion d’insuline. Quelques traitements ont été testés chez l’humain pour l’activité de régénérescence des îlots pancréatiques, mais seul le peptide INGAP a été spécialement conçu et testé à cette fin chez des patients. Il est clair que les deux sortes de traitement seront nécessaires pour guérir le diabète de type 1. »
Lisa Jansa, fondatrice et directrice générale d’Exsulin Corporation, a commenté : « Nous avons travaillé pendant des décennies pour soutenir le développement de médicaments, de produits biologiques et de dispositifs médicaux visant à contrôler la glycémie chez les diabétiques qui sont tous importants. Mais, nous croyons que c’est un traitement de régénérescence des îlots pancréatiques comme le peptide INGAP combiné à un traitement de protection des îlots qui mènera à des traitements ou des remèdes définitifs diabète de type 1. »
L’étude est menée par des établissements affiliés à l’Université McGill qui possède une longue tradition de recherche et de traitement du diabète. Exsulin Corporation fournit le médicament peptidique et un certain soutien financier et scientifique.