Nouvelles

L’astrophysicienne Victoria Kaspi honorée par le CRSNG

Les chercheurs mcgillois Elena Bennett et Yasser Gidi aussi honorés
Publié: 16 February 2016

Par Chris Chipello, McGill Salle de Presse

Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) a octroyé cette année sa Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada à Victoria Kaspi, astrophysicienne à l’Université McGill, pour l’excellence de ses travaux de recherche et l’influence qu’ils exercent dans le monde scientifique. La professeure Kaspi est la première femme à recevoir la Médaille d’or Gerhard-Herzberg et l’une des plus jeunes lauréates de ce prix, le plus prestigieux du Conseil.

Les découvertes majeures réalisées tout au long de sa carrière par cette éminente chercheuse, spécialiste des étoiles à neutrons compactes à rotation rapide appelées pulsars, ont été soulignées par de nombreux prix et distinctions. La professeure Kaspi a notamment reçu le prix Killam 2015 du Conseil des arts du Canada, le prix Annie Jump Cannon de l’Union américaine d’astronomie, la Médaille Rutherford de la Société royale du Canada, ainsi que le prix Marie-Victorin, la plus haute distinction accordée à un scientifique par l’État québécois. Elle a en outre été élue au rang de membre de l’Académie américaine des arts et des sciences. Titulaire d’une Chaire de recherche du Canada et de la Chaire d’astrophysique et de cosmologie Lorne Trottier à l’Université McGill, Mme Kaspi est aussi directrice de l’Institut spatial de McGill.

Le lauréat de la Médaille Herzberg reçoit une subvention pouvant atteindre un million de dollars sur cinq ans, qu’il peut affecter à sa propre recherche universitaire ou encore destiner à des fins connexes, comme l’établissement de chaires portant son nom dans des universités canadiennes.

« La Médaille Herzberg représente un immense honneur et je suis ravie de recevoir cette distinction », a déclaré la professeure Kaspi. « La subvention qui accompagne ce prix servira à la formation de la prochaine génération de scientifiques qui œuvreront dans la recherche de pointe en astrophysique, notamment dans les domaines du calcul de haute performance et de la gestion de mégadonnées dans le cadre du projet de construction du nouveau télescope canadien CHIME qui nous permettra de mieux comprendre les origines de ce mystérieux phénomène que constituent les sursauts radioélectriques. »

Le CRSNG a également annoncé aujourd’hui qu’il octroyait une Bourse commémorative E.W.R Steacie à la professeure Elena Bennett, du Département des sciences des ressources naturelles et de l’École d’environnement de McGill. Chaque année, le CRSNG accorde jusqu’à six Bourses Steacie pour une période de deux ans. Ces bourses sont dotées d’une subvention de recherche de 250 000 $ visant à favoriser l’avancement professionnel de scientifiques et d’ingénieurs exceptionnels et prometteurs.

« Grâce à cette bourse, les membres de mon équipe et moi pourrons poursuivre nos recherches sur certains des problèmes mondiaux les plus pressants, notamment les stratégies permettant de nourrir 10 milliards de personnes sans détruire les systèmes qui entretiennent la vie sur la planète », se réjouit la professeure Bennett. « Ces questions sont particulièrement cruciales pour le Canada, où le bien-être des citoyens est directement tributaire de la durabilité des ressources naturelles. »

De plus, le doctorant Yasser Gidi, rattaché au laboratoire d’imagerie chimique du professeur Gonzalo Cosa, du Département de chimie, s’est vu octroyer le Prix de doctorat Gilles-Brassard pour la recherche interdisciplinaire.

« Nous remercions le CRSNG d’avoir reconnu la valeur de ces trois chercheurs de haut niveau en leur décernant ces prix prestigieux », a affirmé la professeure Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université McGill. « Nous tenons à féliciter les professeures Kaspi et Bennett pour le leadership dont elles font preuve dans les domaines fascinants de l’astrophysique et de la science des systèmes terrestres. Félicitations également à M. Yasser Gidi, lauréat du Prix de doctorat Gilles-Brassard, pour ses travaux de recherche exceptionnels sur diverses maladies. »

Les trois prix seront remis aujourd’hui aux chercheurs à l’occasion d’une cérémonie spéciale à la résidence du gouverneur général du Canada, située à Rideau Hall, à Ottawa.

À propos des travaux de recherche de la professeure Victoria Kaspi

Victoria Kaspi est l’une des plus grandes spécialistes du monde des étoiles à neutrons, créées à la suite de l’effondrement d’étoiles massives dans la Voie lactée. À la fin de leur vie, les étoiles les plus massives deviennent des trous noirs, mais celles qui le sont moins laissent derrière elles des corps célestes dont la taille ne dépasse pas celle de la ville de Montréal, mais dont la densité est si grande qu’une seule cuillerée à thé de ces formations pèserait 100 millions de tonnes métriques.

La professeure Kaspi utilise les radiotélescopes et les télescopes à rayons X les plus gros et les plus puissants du monde pour étudier le comportement physique des étoiles à neutrons, des pulsars et des magnétars. Ses travaux novateurs sur l’évolution et la mort des étoiles et, ultimement, la nature même de la matière soumise à des conditions extrêmes font autorité dans le monde scientifique. Victoria Kaspi et son équipe ont réalisé d’importantes découvertes dans le domaine de l’astrophysique. Ils ont notamment confirmé, grâce à leurs observations, la théorie de la relativité générale d’Einstein et découvert le pulsar à la vitesse de rotation la plus rapide jamais observée. Enfin, leur découverte historique, en 2002, de puissantes émissions de rayons X à partir d’une énigmatique classe d’étoiles a essentiellement permis de doubler le nombre de magnétars connus au sein de notre galaxie.

 

À propos des travaux de recherche de la professeure Elena Bennett

La demande croissante d’aliments, de textiles et d’eau douce met à rude épreuve la capacité de Dame Nature à produire ces ressources et d’autres écoservices essentiels, situation inquiétante pour les populations mondiales et l’environnement.

Elena M. Bennett met au point des approches novatrices pour mesurer, cartographier et modéliser ces écoservices interconnectés afin d’assurer leur durabilité à long terme. Ses travaux fournissent des renseignements pratiques et des outils faciles à utiliser dont les gouvernements, les industries et les communautés ont besoin pour comprendre l’impact qu’ont leurs décisions en matière de planification sur les écosystèmes. Ces outils aident les gouvernements locaux à concevoir des plans d’aménagement du territoire qui, notamment, répondent aux besoins de développement et permettent de relier les forêts fragmentées afin de conserver la riche biodiversité des régions où elles se trouvent. Il devient alors possible d’obtenir un juste équilibre entre les besoins de l’humanité pour différents écoservices (p. ex., aliments, textiles, eau douce, loisirs et spiritualité) et la dépendance de cette dernière aux écosystèmes fonctionnels pour l’obtention de ces services à l’avenir.

 

À propos des travaux de recherche de M. Yasser Gidi

Yasser Gidi a conçu une plateforme monomoléculaire novatrice qui rend possible l’observation et l’étude des protéines qui permettent à des virus pouvant menacer le pronostic vital, comme celui de l’hépatite C et le VIH, de se reproduire et de subir des mutations qui, souvent, leur confèrent une pharmacorésistance. Il réalise de véritables « films » de mécanismes biologiques individuels en action, grâce auxquels il souhaite comprendre le mode de reproduction des virus et la façon dont ils réagissent aux médicaments. Ses travaux pourraient permettre de mettre au point de nouvelles façons d’étudier les mécanismes viraux en général, mais aussi les fondements moléculaires des virus, ouvrant ainsi la voie à des traitements plus efficaces contre l’hépatite C et l’infection à VIH.

 

Back to top