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Lancement d'une étude nationale sur la détection précoce du cancer des ovaires

Publié: 30 May 2006

Une équipe multidisciplinaire formée de chercheurs du Centre Universitaire de santé McGill (CUSM) et des universités de Laval, Sherbrooke, Québec, McGill, et Calgary a lancé une étude multicentrique pour l'identification précoce des femmes à risque de contracter le cancer de l'ovaire (CO).

L'étude qui porte le titre de « Détection plus précoce du cancer de l'ovaire » (DPCO – Detecting OVarian Cancer Earlier ou DOVE en anglais), est une initiative de la gynécologue oncologiste Lucy Gilbert du CUSM. Le Dr Gilbert et des gynécologues oncologistes, médecins de familles, gynécologues généralistes, mathématiciens, épidémiologistes et scientifiques de diverses régions du Canada combinent leur expertise médicale pour contrecarrer cette maladie. On considère le cancer de l'ovaire comme « le tueur silencieux », toutefois plusieurs études démontrent que les femmes atteintes présentent divers symptômes; malheureusement, comme ces indices sont vagues et peu spécifiques par nature, les femmes et leurs médecins ont tendance à les ignorer.

« Le cancer de l'ovaire est la quatrième cause de décès par cancer chez les femmes, et la forme la plus mortelle parmi les cancers gynécologiques » dit Dr Gilbert, chercheure principale de l'étude. « Les statistiques sont alarmantes, et nous avons besoin d'élaborer rapidement un outil d'évaluation fiable pour détecter cette affection plus tôt, au moment où elle est encore traitable (au stade 1). Nous avons le devoir de réussir pour les femmes, et l'équipe DPCO est décidée à travailler à atteindre cet objectif, » explique-t-elle.

Des 2400 femmes qui reçoivent chaque année un diagnostic de CO, 75% mourront de la maladie. Quatre Canadiennes meurent chaque jour du cancer de l'ovaire, parce que la plupart des diagnostics ne surviennent qu'aux stades avancés de la maladie (stades 2 et 3). Par contre, si le cancer est détecté plus tôt, au premier stade, plus de 80% survivent.

« Au moment où les patientes se présentent à nous avec le cancer de l'ovaire, plus de 60% ont déjà atteint les stades 3 et 4 — des stades très avancés de la maladie » constate le gynécologue oncologiste Prafull Ghatage du centre d'oncologie Tom Baker de Calgary. « Même avec des efforts héroïques en chirurgie, suivis des meilleurs cocktails de chimiothérapie disponibles, nous n'obtenons la survie à long terme que pour 20% des patientes. »

« Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique et U.S. Preventive Services Task Force ne recommande pas de mener de dépistage sans symptômes clairement définis ou reconnus, parce que cela entraîne des chirurgies majeures inutiles et comporte la possibilité de faire plus de mal que de bien » dit le Dr Michel Roy de l'Université Laval. « Dans le cadre de l'étude DPCO, nous travaillons avec des femmes qui présentent des indices positifs de CO, pour déterminer, parmi quelques 70 symptômes non-spécifiques, un profil clair d'une grappe de symptômes qui identifierait les femmes avec une forte probabilité d'être porteuses de la maladie » ajoute Roy, qui est président de Regroupement des Gynéco-Oncologues du Québec.

Dr Martin Dawes, directeur du Département de médecine familiale à McGill et directeur de la médecine familiale au CUSM explique : « Le défi pour les médecins qui voient les patientes en première ligne est de départager celles qui doivent faire l'objet d'une investigation d'urgence de celles pour qui ce n'est pas nécessaire. » L'étude DPCO est conçue pour garantir de plus que l'outil de prédiction que nous recommanderons aux médecins de famille et aux gynécologues généralistes permettra de cerner le cancer de l'ovaire avec le plus de précision possible, de façon que le système ne devienne pas engorgé par un trop grand nombre d'investigations, et qu'on ne tarde pas non plus à diagnostiquer un cancer chez une patiente. « La seule manière de vaincre cette maladie mortelle, c'est que les services de soins primaires, secondaires et tertiaires travaillent vraiment comme des partenaires, » insiste-t-il.

Les épidémiologistes Marie-Élise Parent de l'Institut Armand-Frappier de l'Université du Québec et James Hanley de l'Université McGill collaboreront à mettre au point l'outil prédictif et à le valider au travers de trois phases d'étude, de manière à cerner le profil du cancer de l'ovaire aussi précisément possible. « En Phase I, nous identifierons un profil de symptômes et élaborerons un outil diagnostique fiable pour détecter le cancer de l'ovaire. En Phase II, nous raffinerons et validerons cet outil, de sorte qu'en Phase III, nous serons capable d'amener l'outil dans la communauté et de l'appliquer pour identifier les femmes qui ont besoin d'une attention urgente à cause d'un CO présumé, » dit le Dr Duarte-Franco, coordonnateur de l'étude.

En plus d'identifier plus tôt des femmes porteuses du CO, l'étude DPCO permettra aux scientifiques de comparer d'importants échantillons de patientes souffrant du cancer avec des groupes de contrôle, ce qui permettra d'identifier non seulement les profils cliniques et symptômatiques des femmes atteintes de CO, mais aussi leurs profils au plan de la biologie moléculaire. Avec son équipe, le Dr Michel Tremblay, directeur du centre de recherche sur le cancer de McGill, travaillera à identifier des marqueurs génétiques et protéomiques qui permettraient de dépister les maladies avant même que les symptômes ne se manifestent.

Le Centre universitaire de santé McGill
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa recherche et de son enseignement. Il est issu de la fusion de cinq hôpitaux d'enseignement affiliés à la Faculté de médecine de l'Université McGill : l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital et l'Institut neurologiques de Montréal et l'Institut thoracique de Montréal. Misant sur le leadership médical acquis des hôpitaux fondateurs, le CUSM a pour objectif d'assurer aux patients des soins fondés sur les connaissances les plus avancées dans le domaine de la santé et de contribuer au progrès des connaissances.

Pour plus d'information sur l'étude DOVE, veuillez contacter Dr Eliane D. Franco à (514) 398-2278.

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