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Le Centre universitaire de santé McGill réalise le premier implant au canada d'une pompe cardiaque de longue durée.

Publié: 12 March 2002

Cette procédure sauvera la vie de centaines de patients souffrant d'insuffance cardiaque

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est fier d'annoncer qu'il a réalisé le premier implant au Canada d'une pompe cardiaque de longue durée pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque. Le Dr Renzo Cecere, directeur chirurgical du Centre d'insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque de l'Hôpital Royal Victoria du CUSM, a implanté à la mi-février un système d'assistance ventriculaire gauche (LVAS) chez un patient de 61 ans.

« C'est le jour et la nuit! Avant l'opération, le patient avait une très piètre qualité de vie. Il ne pouvait pratiquement pas quitter la maison », a dit le Dr Renzo Cecere. « Aujourd'hui, il se sent en pleine forme. »

L'Hôpital Royal Victoria du CUSM participe à une étude expérimentale approuvée par Santé Canada, sous le nom d'INTrEPID. L'étude vise à faire l'essai de l'usage à long terme du LVAS Novacor® de la World Heart Corporation chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque qui ne peuvent recevoir une greffe. Santé Canada a autorisé le CUSM à implanter cinq dispositifs d'assistance ventriculaire gauche de longue durée. Un dispositif LVAS est une pompe électronique qui fournit une assistance circulatoire en prenant en charge presque tout le travail du ventricule gauche du coeur.

À l'heure actuelle, Santé Canada a approuvé l'usage des LVAS exclusivement chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque terminale en attente d'une greffe du coeur. Jusqu'ici, le CUSM a implanté 16 LVAS en attente de greffe.

« Il s'agit là potentiellement d'une révolution dans la gestion de l'insuffisance cardiaque terminale. Un grand nombre de patients ne sont pas candidats à des greffes du coeur et, dans ces cas, il n'existait pas d'options de survie à long terme », a déclaré le Dr Cecere. « Aujourd'hui, l'expérimentation du LVAS en attente de greffe nous persuade que nous pouvons offrir à ces patients une meilleure qualité de vie et une survie prolongée grâce au système d'assistance ventriculaire gauche de longue durée. »

De 3 000 à 4 000 Canadiens souffrant d'insuffisance cardiaque terminale pourraient bénéficier d'une greffe du coeur, mais il n'y a que 200 coeurs disponibles chaque année. Au Québec, 40 greffes sont réalisées chaque année et on estime qu'entre 100 et 150 patients de plus pourraient profiter d'une autre forme de thérapie, comme le LVAS de longue durée. Certains patients ne sont pas candidats à la greffe du coeur parce qu'ils ont d'autres maladies, comme le diabète, ou pour d'autres raisons de santé qui rendent difficile de trouver le coeur approprié.

« Le facteur qui nous limite est de trouver comment nous paierons ces procédures de survie », a dit le Dr Cecere. « Le gouvernement doit régler la question du financement. »

Chaque opération d'implantation d'un dispositif d'assistance ventriculaire gauche coûte environ 100 000 $. L'option du LVAS en attente de greffe devient progressivement une norme de traitement chez certains patients qui souffrent d'une maladie cardiaque terminale. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec envisage la possibilité de financer cette approche.

Il est trop tôt pour compiler des statistiques, mais le Dr Cecere estime qu'à long terme, les implants de LVAS pourraient représenter des économies pour le système de santé en réduisant le nombre d'admissions à l'hôpital de patients atteints d'insuffisance cardiaque.

« Je suis extrêmement optimiste. Nous sommes dans une période de transition », a déclaré le Dr Cecere. « Nous avons beaucoup appris des procédures d'assistance en attente de greffe et nous examinons maintenant la viabilité de l'usage de longue durée. Cette évolution nous conduira vers des pompes cardiaques de plus en plus perfectionnées, plus petites, plus silencieuses et plus confortables. »

Les médecins qui souhaiteraient référer des patients doivent appeler la ligne d'information sur les essais cliniques canadiens d'INTrEPID au (613) 226-4278, poste 2002.

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