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Le point sur le C-difficile

Publié: 22 October 2004

Le Dr Vivian Loo, directrice Prévention des infections du CUSM vient de confirmer les appréhensions que les employés, les médecins en prévention et en microbiologie avaient depuis longtemps : les souches de Clostridium difficile observées au CUSM et ailleurs au Québec sont les mêmes que celles qui ont causé les épidémies aux États-Unis.

Des essais réalisés au Centers for Disease Control d'Atlanta sur des échantillons envoyés par le Dr Loo révèlent que la souche à l'origine de l'épidémie comporte une toxine supplémentaire appelée « toxine binaire ». Une partie du gène qui contrôle les toxines A et B normalement produites par le C-difficile est aussi absente de la souche analysée. Cette absence de gène impliquerait une augmentation de la production de toxines. Ces deux facteurs pourraient expliquer la virulence de certains cas. Le Dr Loo signale que l'identification de ces souches en particulier constitue une étape importante dans la compréhension du problème et la mise au point de mesures définies pour combattre l'agent pathogène.

Au CUSM, au cours des quatre dernières périodes depuis juin, le nombre de cas de C-difficile a diminué considérablement pour atteindre 13 par 1000 admissions. (Dans les hôpitaux canadiens, la moyenne est de 5 à 10 cas par 1000.) Il y a eu une variation saisonnière à la baisse cet été, sans doute à cause de la diminution du recours aux antibiotiques, et nous avons mis sur pied un certain nombre de mesures pour combattre l'épidémie à savoir :

  • On a intensifié l'entretien ménager
  • On a réduit le nombre de patients par chambre dans les unités qui ont connu des épidémies persistantes
  • On effectue un suivi rigoureux de l'administration des antibiotiques
  • Un plus grand nombre d'appareils sont réservés à l'usage exclusif des patients
  • Des tests de diagnostic du C-difficile sont offerts sur une base journalière
  • Les patients présentant des symptômes sont immédiatement placés en isolement et les traitements sont amorcés avant même que le diagnostic ne soit confirmé
  • Tous les patients des unités de soins intensifs font l'objet de l'ensemble des précautions d'isolement
  • Les patients qui arrivent ou qui ont leur congé de l'hôpital reçoivent des dépliants d'information
  • On a mis sur pied des consultations de suivi à l'intention des patients qui ont eu leur congé, dans les cliniques de prévention des infections de l'HRV et de l'HGM
  • Des spécialistes en prévention des infections assurent un soutien quotidiennement dans les services affectés

Même si la tendance à la baisse est encourageante, le Dr Loo maintient qu'il nous faut continuer d'appliquer les mesures de prévention avec vigilance. Avec la venue de l'hiver, les mois à venir seront un véritable test pour évaluer si le nombre de cas demeurera plus bas.

(Réimpression à partir du bulletin des employés du CUSM, l'édition du 14 octobre 2004)

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