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Les commotions modifient le cerveau

Publié: 22 November 2010

De nouvelles normes pour protéger votre cerveau

Le nombre élevé de commotions dans les sports de contact et le risque de lésion cérébrale traumatique sont une source majeure de préoccupation. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro de l’Université McGill, du CUSM, de l’Université de Montréal, du Toronto Rehabilitation Institute et de l’Université de Toronto compare les dernières recherches et les tests d’évaluation et présente de nouvelles recommandations cliniques pour la prévention, le diagnostic, le traitement et les décisions de retour au jeu, au travail ou en classe que prennent les athlètes victimes de commotions.

On enregistre chaque année trois millions de commotions liées aux sports aux États-Unis et chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, les commotions figurent maintenant au deuxième rang, derrière les accidents d'automobile, des causes principales des traumatismes crâniens (source : Center for Disease Control). Le hockey sur glace est le sport comportant le risque le plus élevé de subir une commotion (soit 20 % de toutes les blessures); le rugby, le football et le soccer suivent.  Les symptômes de la commotion comprennent les étourdissements, les maux de tête, la vision trouble ou double, l’anxiété, la dépression, les déficits d’attention, les problèmes de mémoire et un ralentissement psychomoteur. Ces symptômes se dissipent en général en une semaine, mais chez une proportion importante d’athlètes, ils durent plus de trois mois.

Des tests neuropsychologiques qui tiennent compte de variables comme le nombre de commotions précédentes et des symptômes n’arrivent pas à déceler des changements dans les fonctions cérébrales, ni à guider les décisions de retour au jeu. De nouvelles techniques comme les potentiels évoqués cognitifs (PÉC) et l’IRMf fonctionnelle se révèlent plus sensibles que des tests sur le comportement pour déceler des dysfonctionnements cérébraux à la suite d’une commotion.  Ces tests évaluent l’activité de neurones intervenant dans des tâches cognitives et comportementales. Le PÉC utilise l’électroencéphalographie (EEG), une technique non effractive, pour enregistrer l’activité électrique d’un groupe de neurones dans une région particulière du cerveau associée à une tâche cognitive. L’IRMf mesure les changements dans l’oxygénation du sang qui sont liés à l’activité des cellules nerveuses dans une région cérébrale donnée durant une tâche cognitive.

« Les PÉC et l’IRMf fournissent des marqueurs sensibles du dysfonctionnement précoce et tardif du cerveau après une commotion liée à un sport », dit le Pr Alain Ptito, neuropsychologue au Neuro et chercheur principal.  « Jusqu’à maintenant, on pensait que l’absence de symptômes pendant quelques jours et une performance neuropsychologique normale traduisaient un rétablissement complet du cerveau. En fait, les changements observés dans les PÉC et en IRMf se constatent non seulement pendant la phase aiguë (soit moins de trois mois) après la commotion, mais parfois plusieurs semaines ou des années plus tard, ce qui porte à croire que le dysfonctionnement, même qualifié de léger, peut persister. Cela indique que l’absence de symptômes n’est pas forcément un marqueur absolu d’un rétablissement complet du cerveau. »

Ces constatations ont d’importantes implications cliniques : si les symptômes doivent guider les décisions de retour au jeu, des mesures objectives devraient être considérées pour une meilleure prise en charge. Les décisions de retour au jeu sont très importantes, car les symptômes post-commotion non résolus augmentent le risque de subir d’autres commotions plus graves et de souffrir de symptômes prolongés.

Les PÉC et l’IRMf peuvent contribuer de façon importante à comprendre les conséquences d’une commotion liée au sport sur les fonctions du cerveau, peuvent aider à évaluer la durée du rétablissement et peuvent contribuer à la prise de décision de retour au jeu. On espère que des études complémentaires sur les corrélations cliniques des PÉC et de l’IRMf seront effectuées, pour que ces techniques fassent systématiquement partie de l’évaluation des commotions. La présente étude a été publiée dans The Physician and Sportsmedicine USA.

À propos de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal

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