Nouvelles

L'Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM ouvre le premier Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline au Canada

Publié: 27 April 2005

Une partie de sucre souligne symboliquement l'inauguration du Centre consacré aux enfants atteints du diabète de type 1.

L'Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du Centre universitaire de santé McGill ouvre le premier Centre de thérapie par pompe à insuline au Canada. La mission du nouveau Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline est de traiter les enfants souffrant de diabète de type 1 qui utilisent la pompe à insuline et de promouvoir cette thérapie auprès de tous les jeunes diabétiques auxquels elle convient.

L'équipe pluridisciplinaire du Centre est composée d'endocrinologues ainsi que d'une infirmière et d'une diététiste spécialisées en diabète.

Depuis 2000, année où la pompe à insuline a été introduite chez ses premiers patients, l'HME est à l'avant-garde tant au plan des recommandations d'usage de la thérapie par pompe à insuline au Québec et qu'à celui de son utilisation effective. Les patients usagers de la pompe à insuline représentent maintenant environ 12 % des patients diabétiques de l'HME et leur nombre est en hausse.

« La croissance de la demande à l'égard de la thérapie par pompe à insuline épuisait les ressources limitées de l'Hôpital et nos formateurs en diabète consacraient de plus en plus de temps aux usagers des pompes à insuline »,” dit le Dr Laurent Legault, chef de la Clinique du diabète au Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline de l'HME. « D'autres centres font appel à notre expertise, pour la formation de leurs professionnels de la santé et pour des consultations auprès de patients de l'extérieur de la Clinique. Fournir de tels services à cette population, en plus des services à nos propres patients, excédait la capacité de l'équipe. Nous sommes maintenant prêts à ouvrir un centre autonome, le Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline, où seront concentrées ces activités. En plus de prodiguer les soins cliniques, nous prévoyons effectuer de la recherche sur des dimensions comme la satisfaction à l'égard du traitement, les mesures du contrôle métabolique et les effets de la pompe à insuline sur la qualité de vie de l'usager et de sa famille. Jusqu'ici, il s'est fait très de peu de recherche de cette nature sur la population pédiatrique. »

Mais pourquoi une inauguration à la tire d'érable?

L'HME souhaitait souligner l'inauguration du Centre avec une tradition typiquement québécoise, qui évoque la possibilité de contrôler le diabète tout en mangeant des aliments qui mettent ce contrôle à l'épreuve. La « partie de sucre » fête aussi l'amélioration de la qualité de vie que cette thérapie procure aux enfants diabétiques et à leur famille. C'est en effet le travail acharné des parents, lesquels suppléent en quelque sorte un pancréas déficient, qui permet à ces enfants de contrôler leur diabète et de profiter pleinement des plaisirs de l'enfance.

Bon nombre de personnes pensent encore que le sucre est interdit aux diabétiques. L'enfant diabétique traité aux injections d'insuline doit tenter d'intégrer les douceurs et les repas de fête dans un régime structuré de repas et de collations. Si l'événement ou le régal exceptionnel ne s'intègre pas à l'horaire préétabli de ses repas, il devra peut-être ajouter une injection d'insuline, ce que la plupart trouvent désagréable, ou encore accepter une hyperglycémie ultérieure. En analysant sa glycémie et en estimant le contenu glucidique d'une gâterie comme la tire d'érable, par exemple, l'enfant qui utilise la pompe à insuline peut calculer la dose appropriée d'insuline, la prendre sans injection supplémentaire et maintenir un bon contrôle glycémique.

Le Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline voit le jour grâce à des dons privés

Le lancement du Centre pédiatrique de thérapie par pompe à insuline a été rendu possible grâce à des dons totalisant 250 000 $ des donateurs suivants : la Fondation de la famille J.W. McConnell, la Fondation de la famille Oringer, Medtronic du Canada Ltée, Novo Nordisk, Lifescan, Smiths Medical Canada Ltd, Disetronic Medical Systems, Inc. et Bayer. Ces dons assureront le fonctionnement du Centre pour environ 24 mois. L'HME compte que le gouvernement du Québec financera par la suite de manière permanente la poursuite des activités du Centre.

-30-

NOTE D'INFORMATION — QU'EST-CE QUE LE DIABÈTE?

Il existe trois types de diabète :

  1. le diabète de type 1
  2. le diabète de type 2
  3. et le diabète gestationnel.

On estime qu'environ deux millions de Canadiens souffrent du diabète, dont 10 % du diabète de type 1 (au nombre desquels 30 000 adultes). Au Québec, de 2 000 à 2 500 enfants sont atteints du diabète de type 1.

Le diabète est une maladie dans laquelle l'organisme ne peut stocker et utiliser correctement l'énergie contenue dans les aliments. La source d'énergie nécessaire à l'organisme est le glucose. Le glucose provient des aliments contenant des glucides, comme le pain, les céréales, les pâtes, le riz, les pommes de terre, les fruits, le lait, les sucreries et certains légumes. Pour convertir le glucose en énergie, nous avons besoin d'insuline, produite par le pancréas. Le diabète de type 1 se manifeste lorsque le pancréas ne produit plus suffisamment ou plus du tout d'insuline. Quand la sécrétion de l'insuline est insuffisante ou stoppe, le glucose s'accumule dans le sang au lieu d'être transformé en énergie. Il s'ensuit une élévation des taux de glucose dans le sang. Dans ce cas, les personnes diabétiques peuvent :

  • Ressentir de la fatigue
  • Avoir soif
  • Uriner souvent
  • Avoir faim
  • Avoir des sautes d'humeur

Elles peuvent aussi :

  • Perdre du poids
  • Avoir une vision brouillée
  • Contracter des infections

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune et n'est pas causé par une consommation excessive de sucre. Ses causes ne sont pas encore complètement élucidées.

Le diabète est-il une maladie grave?
Oui. Le diabète est la cause principale de la cécité chez l'adulte, des maladies du rein et des cardiopathies. Le risque de développer ces complications s'accroît avec la durée du diabète et le mauvais contrôle de la glycémie. Les enfants, en particulier les enfants en bas âge, sont considérés à risque élevé de complications à long terme du diabète, du fait qu'ils vivront longtemps avec la maladie et que les thérapies classiques (par ex., les injections d'insuline) n'assurent souvent pas un contrôle optimal à cette population.

Comment traiter le diabète?
Les personnes souffrant du diabète de type 1 doivent remplacer l'insuline pancréatique déficiente par des injections, à raison de deux ou plus par jour. Cette thérapie ne guérit pas le diabète, mais le traite. Les personnes diabétiques doivent de plus vérifier leur glycémie au moins quatre fois par jour et suivre une planification des repas régulière, qui adapte la dose d'insuline à la glycémie, à la prise alimentaire et à l'activité. Malgré ces précautions, un grand nombre de personnes connaissent des fluctuations du taux de sucre dans le sang, ce taux descendant trop bas ou montant trop haut.

De bonnes nouvelles
Dans le cas où les personnes diabétiques parviennent à maintenir leur glycémie dans la fourchette prescrite par le médecin, elles peuvent jouir d'une vie longue et en santé.

Qu'est-ce que la thérapie par pompe à insuline?
La thérapie par pompe à insuline est une forme intensive de thérapie du diabète qui vise à améliorer le contrôle de la glycémie. Elle fait appel à une pompe externe, fonctionnant à piles, de la taille d'un téléavertisseur. La pompe délivre en permanence de l'insuline à action rapide sous la peau par une tubulure appelée cathéter. Le cathéter est inséré à l'aide d'une petite aiguille, qui peut être retirée, laissant le cathéter en place sous la peau. Le cathéter est changé aux deux ou trois jours.

La pompe préprogrammée libère automatiquement de l'insuline selon un débit régulier, variant le jour et la nuit en fonction des besoins individuels en insuline. Une dose ou bolus d'insuline est administré au moment des repas et des collations selon le calcul des glucides qui seront consommés (bolus de repas) ou lorsque le taux de glucose sanguin est élevé entre les repas (bolus de correction). Cette programmation est commandée manuellement en actionnant divers boutons de la pompe au moment voulu.

Les avantages de la thérapie par pompe à insuline
Les études ont établi qu'un bon contrôle du glucose est associé à une baisse importante du risque de complications à long terme du diabète. Toutefois, l'amélioration du contrôle glycémique entraîne souvent un danger plus élevé d'hypoglycémie, risque à court terme celui-là. Les études sur l'adulte et sur l'enfant ont bien démontré que la thérapie par pompe à insuline peut produire un meilleur contrôle glycémique que la thérapie classique des injections d'insuline, et que ce contrôle amélioré s'accompagne souvent d'un risque moindre d'hypoglycémie. L'hypoglycémie a de graves conséquences chez les enfants diabétiques, notamment les crises d'épilepsie. Bien utilisée, la thérapie par pompe à insuline constitue un traitement qui s'apparente le plus possible et avec le maximum de sécurité au contrôle glycémique du sujet non diabétique.

La thérapie par pompe à insuline présente aussi un autre avantage important, celui d'une flexibilité accrue du régime de vie. Cette dimension est appréciable pour tous, mais l'est particulièrement pour les enfants et les adolescents dont les horaires d'activités et de repas peuvent varier énormément d'un jour à l'autre, ou d'une saison à l'autre. L'usager de la pompe retrouve sa spontanéité, car il peut décider au pied levé son activité et son horaire. Il ne passe plus son temps les yeux rivés sur l'heure, à prévoir la prochaine injection ou le prochain repas. De leur côté, les parents ont moins de stress lorsque l'enfant a un petit appétit ou lorsqu'un enfant malade refuse de manger.

POURQUOI LA POMPE À INSULINE N'EST-ELLE PAS INDIQUÉE POUR TOUS?
La pompe à insuline coûte environ 6 000 $ (sa durée de vie est de l'ordre de huit ans) et les fournitures correspondantes s'élèvent à 3 250 $ par an. Malheureusement, à l'heure actuelle, le régime public d'assurance-maladie ne couvre pas les coûts des pompes à insuline. Ils sont admissibles auprès de certains assureurs privés, mais au cas par cas.

Si elle présente des avantages, la pompe à insuline n'est pas indiquée pour toutes les personnes diabétiques. Elle donne de bons résultats chez les personnes fortement motivées qui comprennent bien le diabète et qui consentent à porter un dispositif médical 24 heures par jour.

Back to top