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Mai est le mois de sensibilisation à la sclérose en plaques

Publié: 10 May 2012

Qu’est-ce que la sclérose en plaques (SP)?


• La SP attaque des zones du cerveau et de la moelle épinière. Les symptômes typiques sont une fatigue extrême, des problèmes d’ordre visuel et sensoriel, la perte de l’équilibre et, à terme, la perte du contrôle musculaire menant à la paralysie.
• Le Canada a un des taux nationaux les plus élevés au monde – environ 1100 nouveaux cas chaque année. Des 50 000 Canadiens qui souffrent de SP, plus d’un sur cinq vit au Québec.
• La SP est l’une des maladies neurologiques les plus répandues chez les jeunes Canadiens. Des enfants de deux ans peuvent contracter la SP, mais la maladie se manifeste en général dans la fleur de l’âge, entre 15 et 40 ans.
• Les femmes risquent deux fois plus que les hommes de contracter la SP.
• La cause de la SP reste inconnue. Des données scientifiques indiquent qu’un élément majeur est une maladie auto-immune affectant la myéline, une substance qui gaine les axones, ces minces brins propageant les signaux entre les cellules nerveuses du cerveau.
• La SP a plusieurs formes :
1. La SP cyclique dès sa survenue : cette forme la plus répandue est marquée par de vives poussées des symptômes que suivent des périodes de rémission de durée variable, n’empêchant nullement la progression de la maladie avec le temps.
2. La SP progressive primaire : forme la plus rare caractérisée par l’aggravation constante des symptômes dès leur apparition et une absence de rémission.
3. La SP progressive secondaire : cette forme se manifeste chez une personne atteinte de SP cyclique. À terme, les symptômes continuent de progresser sans rémission.
• Certains médicaments peuvent aider temporairement à contrôler les symptômes ou à prolonger les périodes de rémission.
• La SP peut être décelée à un stade précoce grâce à l’IRM qui révèle les lésions cicatricielles typiques de la maladie dans le système nerveux.

Le Neuro – La recherche de première ligne sur la SP

La SP et les enfants

Le Dr Amit Bar-Or du Neuro et la Dre Tanuja Chitnis de l’Université Harvard ont publié des données montrant que des bébés ayant certaines caractéristiques physiologiques pourraient être plus à risque de souffrir de SP. Dans le cadre d’une étude comparative de sujets témoins, ils concluent que l’apparition de la SP pédiatrique est associée à un périmètre crânien plus petit, à un volume cérébral plus petit ainsi qu’à un volume plus petit du thalamus du cerveau.

La SP peut survenir à un très jeune âge. La SP pédiatrique est de plus en plus reconnue comme un trouble qui nécessite une étude distincte. Les chercheurs n’ont qu’une compréhension limitée des mécanismes pathogènes qui causent la SP à se développer et à progresser chez les enfants et les adolescents. Le fait que la SP pédiatrique soit rare pourrait signifier que le système immunitaire et le système nerveux central de l’enfant ont des qualités particulières qui font obstacle à la SP. Mais les chercheurs ne peuvent dire si la SP se manifeste chez les enfants pour les mêmes raisons à l’origine de son apparition chez l’adulte. Découvrir pourquoi certaines jeunes personnes développent la SP serait très utile, d'autant que les enfants sont plus à risque d’en souffrir s’ils ont eu une des formes du syndrome démyélinisant aigu.


La SP et le sommeil

Les plaintes liées au sommeil sont fréquemment associées à la SP, mais il existe peu de données objectives sur les troubles du sommeil et leur relation avec les symptômes de patients. Certaines conclusions révélatrices ont été faites dans une rare étude scientifique de la SP et du sommeil par la Dre Daria Trojan et ses collègues du Neuro, ainsi que des collègues de la Division des soins respiratoires et de la Clinique du sommeil du Centre universitaire de santé McGill, et de l’Unité de l’épidémiologie respiratoire et de l’Unité de recherche clinique.

Les chercheurs ont découvert que le trouble du sommeil le plus fréquent chez les personnes atteintes de SP est un trouble respiratoire appelé syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS). Les chercheurs ont eu recours à la polysomnographie (ou étude complète du sommeil) pour diagnostiquer le SAOS et ont ensuite évalué la relation entre la fatigue et le SAOS. La polysomnographie utilise des électrodes pour enregistrer les changements biophysiologiques qui surviennent durant le sommeil – l’activité du cerveau et des muscles, le rythme cardiaque et le profil respiratoire.

L’étude montre une association notable entre la fatigue et le SAOS chez les personnes atteintes de SP. Elle révèle aussi que la perturbation du sommeil liée à la respiration est probablement responsable de l’augmentation de la fatigue chez les personnes atteintes de SP. Des sujets ayant la SP avaient en général un sommeil plus fragmenté que les sujets témoins, sans doute parce qu’ils ont un seuil d'éveil plus bas. Ainsi, les troubles respiratoires seraient plus susceptibles de tirer les patients de leur sommeil.

Cela dit, d’après d’autres études, la fatigue en cas de SP peut aussi être liée à d’autres facteurs. Des chercheurs ont mis en lumière une relation entre la fatigue liée à la SP et une réduction du métabolisme du glucose dans le cerveau, ou une perte de neurones et la dégénérescence axonale. Les personnes atteintes de SP peuvent ressentir de la fatigue parce que des parties de leur système nerveux central essaient de compenser excessivement  les symptômes de la SP.


Le Réseau stopSP

Le Dr Jack Antel, neurologue du Neuro, est le directeur scientifique du réseau de recherche et de formation stopSP. Ce programme national de 20 millions de dollars est subventionné par la Fondation de la Société canadienne de la sclérose en plaques. En 2009, stopSP a établi cinq centres de formation collaborative dans des établissements universitaires et de santé du Canada.

Les cinq centres organisent des ateliers et des conférences sur la SP et favorisent les transferts relatifs à la recherche, ainsi que les programmes de stagiaires et de mentorat. En contribuant aux programmes nationaux de SP, stopSP aide à créer un réseau national intégré de stagiaires et de chercheurs.

Le centre stopSP Québec-Ottawa comprend l’Université McGill, l’Université d’Ottawa, l’Université Laval et les universités de Montréal, du Québec et de Sherbrooke, ainsi que des hôpitaux affiliés et cliniques de traitement de la SP. Parmi les membres du comité exécutif figure le Pr Louis Collins du Centre d’imagerie cérébrale McConnell du Neuro.

La première clinique de SP au Canada

La clinique de SP du Neuro est la plus ancienne au Canada. On y traite chaque année quelque deux mille patients.

Dirigée par le Dr Yves Lapierre, la clinique de SP compte une équipe multidisciplinaire de neurologues, de personnel infirmier spécialisé, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et de travailleurs sociaux. Leur approche pluridisciplinaire est la meilleure façon d’aider les patients atteints de mobilité réduite, ainsi que leurs proches à composer avec les besoins de ceux qui leur sont chers.

Les patients peuvent prendre part à d’importants essais cliniques de nouveaux médicaments que réalise l’Unité de recherche clinique du Neuro.

Plus de 50 membres du personnel du Neuro mènent des études en laboratoire et cliniques liées à la SP. Ils s’aident de la technologie scientifique la plus pointue au monde, comme des appareils d’imagerie cérébrale et des outils de biologie cellulaire, pour étudier la maladie de tous les angles et à tous les stades. Les spécialistes des sciences fondamentales et les médecins cliniciens du Neuro collaborent étroitement pour matérialiser la recherche en thérapies cliniques.

Chercheurs en SP du Neuro

Dr Yves Lapierre, directeur de la clinique de SP. Neurologue, Dr Lapierre mène des essais cliniques sur des médicaments pour la SP et conçoit des programmes de prescription de médicaments de manière à prévenir les rechutes.

Dr Jack Antel, neurologue, examine les cellules nerveuses et immunitaires humaines pour comprendre le rôle de leurs interactions dans la SP. Il étudie le rôle de cellules gliales dans le système nerveux, ainsi que les variables qui contribuent à la remyélinisation.

Dr Douglas Arnold, neurologue.  Au moyen des dernières techniques d’imagerie, le Dr Arnold diagnostique et suit les lésions de SP dans le cerveau et analyse l’efficacité des thérapies.

Dr Amit Bar-Or, neurologue et immunologiste, étudie les propriétés des cellules immunitaires, les cellules souches et leurs interactions avec les cellules nerveuses. Il dirige le programme de thérapeutique expérimentale du Neuro qui concrétise les observations de la science fondamentale en développement de nouvelles thérapies pour la SP.

Alyson Fournier, Ph. D., chercheuse scientifique, étudie la nature de la lésion des cellules nerveuses.  Elle tente de trouver le moyen de réparer les cellules nerveuses endommagées par la SP.

Tim Kennedy, Ph. D., chercheur scientifique, étudie la formation de la myéline durant le développement des cellules nerveuses et le maintien de son intégrité dans le cerveau à maturité.  Ses travaux visent à favoriser la remyélinisation.


L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal
Le Neuro est un centre médical universitaire spécialisé en neurosciences. À la fois institut de recherche et d'enseignement de l’Université McGill, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Fondé en 1934 par l’éminent Dr Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommée internationale pour son intégration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spécialisée.  Le personnel du Neuro est reconnu mondialement pour son expertise en neurosciences cellulaire et moléculaire, en imagerie cérébrale, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l'étude et le traitement de l'épilepsie, de la sclérose en plaques et de troubles neuromusculaires.  Pour tout renseignement, veuillez consulter leneuro.com.

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