Nouvelle méthode de préservation de la fertilité des jeunes femmes atteintes de cancer
Dans un rapport publié récemment dans la revue The Lancet, des médecins du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) exposent une nouvelle façon de préserver la fertilité des femmes appelées à subir de la chimiothérapie. D'application rapide, cette méthode ne fait pas appel à la chirurgie ni à la stimulation hormonale des ovaires.
« Notre technique consiste à prélever des ovocytes immatures des ovaires de la femme et à les amener à maturité par une méthode appelée maturation in vitro (MIV). Elle a donné de bons résultats auprès de huit patientes atteintes de cancer », dit le Dr Seang-Lin Tan, chef de l'obstétrique et de la gynécologie à l'Université McGill et directeur du Centre de la reproduction McGill. « Nous avons pu recueillir immédiatement un certain nombre d'ovocytes sains sans retarder la chimiothérapie. »
La technique la plus facile pour préserver la fertilité des jeunes femmes atteintes de cancer est la fécondation in vitro (FIV) et la congélation de l'embryon. « Toutefois, elle n'est disponible que pour les adultes qui ont un partenaire, dit le Dr Tan. De plus, souvent on ne dispose pas du délai suffisant pour amorcer un cycle de FIV avant le début de la chimiothérapie et les médicaments pour la fertilité par FIV ne doivent pas être administrés dans le cas de certains cancers. »
Une autre technique de préservation de la fertilité féminine consiste à prélever du tissu ovarien, à le congeler et à le réimplanter une fois que la patiente a terminé la chimiothérapie. Cependant, cette technique nécessite une intervention chirurgicale et ne s'est pas montrée très efficace.
« Notre technique ne fait appel ni à l'hormonothérapie ni à la chirurgie. On devrait offrir aux femmes atteintes de cancer, pour préserver leur fertilité, la ponction des ovocytes immatures et la congélation des ovocytes ou de l'embryon avant le début de leur traitement contre le cancer », conclut le Dr Tan.