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Prévenir l’automutilation grâce au soutien en ligne

Publié: 2 April 2012

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=anfOJMs7uC8

Pour télécharger des extraits d’entrevue (en anglais)

Un nouveau site Web offre aide et information pour le traitement de l’automutilation

Afin de répondre au besoin pressant de services de soutien en ligne axés sur le rétablissement et destinés aux personnes qui souffrent d’automutilation, Nancy Heath, professeure à l’Université McGill, et Stephen Lewis, professeur adjoint à l’Université de Guelph, ont créé un site Web, Self-injury Outreach and Support (SiOS),

Des études ont révélé qu’entre 14 et 24 pour cent des adolescents et des jeunes adultes se sont automutilés au moins une fois dans leur vie, précise la professeure Heath. Environ le quart d’entre eux l’ont fait plus d’une fois, et plus de la moitié n’en ont jamais parlé à un adulte ou à un professionnel en santé mentale. L’automutilation est un acte délibéré, sans intention suicidaire, qui vise à détruire ses propres tissus corporels et qui exclut les tatouages et les perçages. Le plus souvent, la personne s’inflige des coupures, des brûlures ou des coups.

L’année dernière, les professeurs Lewis et Heath, ainsi que leur équipe de chercheurs, ont étudié pour la première fois une pratique alarmante, et de plus en plus répandue chez les adolescents, qui consiste à afficher sur YouTube des vidéos d’automutilation. Cette étude a révélé que les médias sociaux peuvent donner l’impression que l’automutilation est un moyen acceptable de composer avec la détresse et qu’elle suscite un sentiment d’appartenance et de solidarité chez ceux qui regardent et affichent ces vidéos. Les créateurs de SiOS ont également constaté que de nombreuses vidéos d’automutilation sont regardées des millions de fois par des internautes de partout sur la planète. Leurs travaux ont d’autre part démontré qu’Internet est un moyen très efficace d’entrer en contact avec ceux qui s’infligent volontairement des blessures, et de leur offrir des ressources pouvant les aider.

Les résultats de cette étude ont incité des représentants de YouTube à consulter les professeurs Heath et Lewis afin de trouver des solutions qui permettraient de faciliter l’accès à de l’information et à du matériel éducatif destinés aux internautes susceptibles de poser des gestes d’automutilation, ainsi qu’à leurs amis, leurs partenaires et leurs proches qui visitent YouTube. « Cette consultation m’a permis de constater que les représentants de YouTube sont prêts à collaborer avec nous afin de s’assurer que les internautes qui regardent des vidéos d’automutilation sur ce site ont accès à des ressources et à des services de soutien qui favorisent l’adoption de comportements sains », affirme la professeure Heath.

SiOS propose des ressources et des services de soutien actualisés, axés sur le rétablissement et étayés par la recherche. Ce site offre aussi des guides de meilleures pratiques téléchargeables à l’intention des spécialistes qui travaillent auprès de personnes qui s’infligent volontairement des blessures, dont les intervenants en milieu scolaire et les professionnels de la santé. SiOS met également des guides à la disposition des parents de jeunes qui pratiquent l’automutilation et des personnes aux prises avec ce problème.

« Malheureusement, parmi les personnes qui souffrent d’automutilation, un grand nombre ne cherche pas à obtenir de l’aide. Toutefois, grâce à Internet, nous pouvons les joindre et, ultimement, les aider. En outre, comme Internet est accessible partout dans le monde, notre site Web de sensibilisation peut être consulté par des internautes des quatre coins de la planète. C’est pourquoi nous croyons que cette initiative pourrait avoir une portée considérable », estime la professeure Heath.

SiOS, un projet révolutionnaire, est la première initiative d’envergure internationale qui offre des services de soutien et des ressources aux personnes qui s’automutilent, à leurs proches, à leur partenaire, à leurs amis, ainsi qu’aux intervenants en milieu scolaire, aux professionnels de la santé et aux spécialistes en santé mentale.

Cette étude a été financée en partie par les organismes suivants :

Prix James McGill pour la recherche

Conseil de recherches en sciences humaines du Canada

 

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