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Trop de Canadiens n'ont pas assez d'économies

Près de la moitié des Canadiens n’ont pas assez d’argent pour couvrir leurs frais de subsistance pendant trois mois

Publié: 11 May 2015
Le revenu des Canadiens augmente peut-être, mais ils ne sont pas plus riches pour autant. « L’histoire de la richesse au Canada a été un long et lent processus vers un système à deux vitesses concernant les économies et la richesse des ménages », affirme le professeur David Rothwell, de l’École de travail social de l’Université McGill. Dans un article publié récemment dans la revue spécialisée Policy Options avec une collègue de l’université Carleton, il démontre que près de la moitié des ménages canadiens interrogés par Statistique Canada entre 1999 et 2012 n’ont pas assez d’avoirs financiers pour couvrir leurs frais de subsistance pendant trois mois.

Les professeurs David Rothwell et Jennifer Robson ont analysé les données recueillies par Statistique Canada dans le cadre de l’Enquête sur la sécurité financière suggérant que : 

  • 49 % de tous les Canadiens sont pauvres par manque d’avoirs. La pauvreté par manque d’avoirs signifie que les gens n’ont pas assez d’avoirs financiers (économies, prestations de retraite, accès aux prêts sur la valeur nette de la propriété, etc.) pour couvrir leurs frais de subsistance et les garder à l’abri de la pauvreté pendant au moins trois mois. Il s’agit d’un instrument de mesure conçu par les économistes américains Robert Haveman et Edward Wolf.

22 % des enfants canadiens âgés de 0 à 4 ans grandissent au sein d’un foyer qui ne dispose d’aucun coussin financier. Plus de 420 000 enfants grandissent dans une famille vivant dans une extrême pauvreté du point de vue de leurs avoirs financiers, ayant du mal à joindre les deux bouts ou à faire face à la moindre dépense imprévue.

  • Les Canadiens dont la richesse a le plus augmenté ne sont pas les plus fortunés (les 20 % les plus riches), mais plutôt les 20 % qui les suivent. La valeur nette moyenne de leur ménage a augmenté de plus de 88 %, passant de 268 631 $ en 1999 à 506 074 $ en 2012. 

« Rien pour aider les petits épargnants »

« Pour les revenus, nos politiques sont axée sur la redistribution aux plus pauvres, » affirme le professeur David Rothwell, de l’École de travail social de l’Université McGill. « Mais en matière d’avoirs, notre politique est d’encourager les mieux nantis à s’enrichir davantage sans égard à ceux qui se trouvent au bas de l’échelle de la richesse.»

« Nous disposons de politiques en matière d’épargne au Canada, mais ces politiques ne font pour ainsi dire rien pour aider les petits épargnants », affirme la professeure Jennifer Robson, de l’Université Carleton et coauteure de l’étude. « Pis encore, les règles régissant les prêts étudiants, les prestations provinciales d’aide sociale et les prestations aux aînés découragent véritablement l’épargne chez les Canadiens à faible revenu en récupérant ou en réduisant l’aide financière dont ils dépendent. »

 

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