Nouvelles

Une percée en chimie verte parmi les meilleures découvertes de 2010

Publié: 7 January 2011

Fruit de travaux menés par les chercheurs de l’Université McGill Chao-Jun Li, Audrey Moores et leurs collègues, un catalyseur nanotechnologique qui permet à l’industrie de réduire l’utilisation de métaux lourds, coûteux et toxiques de manière durable sur le plan environnemental, simplement à l’aide de nanoparticules magnétiques, a été classé au palmarès des dix meilleures découvertes de 2010 publié par la revue Québec Science.

Le magazine, qui fait paraître la liste des découvertes primées dans le numéro de février, invite les lecteurs à voter, d’ici le 25 février, pour la meilleure découverte de 2010, en se rendant à l’adresse suivante : www.cybersciences.com.

Les catalyseurs sont des substances qui favorisent et provoquent des réactions chimiques. Bien que les chimistes connaissent depuis longtemps les impacts écologiques et économiques des catalyseurs chimiques traditionnels et qu’ils fassent de réels efforts pour réutiliser leurs matériaux, il est habituellement difficile de séparer les produits chimiques catalyseurs du produit fini. La découverte de l’équipe élimine complètement ce processus chimique.
Professeur au Département de chimie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en chimie biologique et verte, monsieur Li compare le nouveau catalyseur à « un aimant qu’on utilise pour retirer les produits chimiques ». Cette technologie – le nanomagnétisme – met en jeu les nanoparticules d’un simple aimant de fer. Les nanoparticules mesurent entre 1 et 100 nanomètres (un cheveu a une largeur d’environ 80 000 nanomètres). En lui-même, le catalyseur n’entraîne qu’une faible incidence sur le plan chimique et peut être recyclé efficacement. En termes d’applications pratiques, la méthode peut déjà servir à générer les réactions nécessaires, par exemple, dans la recherche pharmaceutique, et pourrait ultérieurement servir à provoquer les réactions souhaitées lors d’activités de recherche dans d’autres industries et domaines. La découverte a été publiée le 18 janvier 2010 dans Highlights in Chemical Science, dans un article rédigé par Chao-Jun Li, Audrey Moores, Tieqiang Zeng, Wen-Wen Chen, Ciprian M. Cirtiu, et Gonghua Song.

Monsieur Li est reconnu à l’échelle mondiale comme un éminent pionnier de la chimie verte, une démarche scientifique inédite qui tente d’éviter l’utilisation de solvants toxiques à base de produits pétrochimiques, pour les remplacer par des substances basiques. Plus de 97 pour cent de l’ensemble des produits que nous utilisons entraîne au moins une réaction chimique. L’avenir de l’industrie chimique – évaluée à un trillion de dollars – ainsi que celui de l’économie globale et de la santé des écosystèmes et des populations mondiales est tributaire de notre capacité à trouver des solutions durables en remplacement de l’utilisation chimique. Reconnue comme un chef de file mondial dans ce domaine, l’Université McGill compte 25 chercheurs clés, 117 étudiants aux cycles supérieurs et plus de 15 boursiers de recherche postdoctorale qui s’attachent à trouver des moyens de réduire la toxicité des processus chimiques. Les travaux novateurs menés par la collectivité mcgilloise dans le domaine de la chimie verte remontent aux années 1960, alors que les expressions « produits chimiques issus de ressources renouvelables » et « produits chimiques non polluants » étaient utilisées.

Bien avant que ce concept ne soit reconnu comme un intérêt de recherche universitaire, la chimie verte était une priorité pour les chercheurs de l’Université McGill.

Back to top