Le développement durable figure en tête de liste des priorités chez les étudiants et les chercheurs mcgillois.
Il est donc fort à propos que l’une des initiatives phares des célébrations du Bicentenaire de l’Université ait été un défi visant à transformer les idées des étudiants en projets novateurs aux retombées concrètes.
Lancé à l’été 2020, le défi étudiant du Bicentenaire sur le développement durable, connu sous le nom d’impact200, avait pour objectif de réunir des McGillois ayant à cœur le développement durable de notre planète.
Les équipes d’étudiants et de récents diplômés ont bénéficié du mentorat de diplômés et d’employés mcgillois durant la réalisation de leur projet. Inspiré d’un des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies, chaque projet ciblait un enjeu local ou mondial en matière de développement durable. Ces objectifs portent notamment sur la santé et le bien-être, ou encore la lutte contre les changements climatiques ou la faim.
Au printemps dernier, après l’étude des 44 projets soumis, le jury a sélectionné 10 équipes finalistes. Chacune a reçu 5 000 $ et l’aide d’experts pour mettre au point une démonstration de faisabilité au cours de l’été. Les étudiants ont ensuite présenté leur projet aux juges à la fin de novembre.
Un contact facilité entre donateurs d’aliments et bénéficiaires
Une cérémonie virtuelle de remise de prix, tenue sous les auspices du Bureau du Bicentenaire, est venue clore le concours en beauté le 2 décembre dernier.
Le grand prix de 10 000 $ a été décerné à l’équipe MiniWaste, dont la plateforme FoodMap aidera les petites banques alimentaires montréalaises à entrer directement en contact avec les donateurs d’aliments et les bénéficiaires. Cette initiative à but non lucratif a été mise sur pied par deux doctorantes en chimie, Xining Chen et Zi Wang ainsi qu’un diplômé en génie chimique, Zhe Li, également chef dans un restaurant.
Zhe avait remarqué que les restaurants devaient parfois jeter des denrées périssables parfaitement comestibles parce que leur quantité n’était pas assez importante pour un distributeur de dons alimentaires.
« Les banques alimentaires n’ont pas les ressources nécessaires pour se doter d’un système de gestion des stocks », explique Xining Chen, membre de l’équipe.
Pour un bien-être durable
La deuxième place est allée à l’équipe MentaLingual, qui a créé une application amusante et éducative reposant sur les travaux les plus récents en sciences du comportement pour aider l’utilisateur à mieux comprendre sa propre intelligence émotionnelle et à favoriser la santé émotionnelle de son entourage. « Nous croyons que la promotion d’un bien-être durable sur le plan humain, émotionnel et social peut aussi contribuer à la durabilité de notre monde », précise la PDG de MentaLingual, Emily Chen, qui a obtenu l’an dernier son baccalauréat spécialisé en géographie urbaine et en sciences cognitives.
Deux équipes se sont partagé la troisième place : CoolHealth et unEarth. L’équipe CoolHealth travaille à la conception d’un réfrigérateur solaire mobile offrant aux cliniques des localités rurales de l’Afrique subsaharienne un dispositif de refroidissement durable pour leurs vaccins. Quant à elle, l’équipe unEarth propose une plateforme pour initier les jeunes de 9 à 13 ans à l’approche systémique en environnement, selon laquelle tous les écosystèmes sont interreliés. L’environnement interactif invitera les jeunes à explorer trois écosystèmes en français, en anglais ou en espagnol : le fleuve Saint-Laurent, le récif mésoaméricain et la forêt amazonienne.
Les membres de la communauté mcgilloise et du grand public ont également voté pour leur projet préféré. Ils ont jeté leur dévolu sur l’équipe Algo, dont l’appareil en cours d’élaboration servira à retirer de grandes quantités de fleurs d’eau toxiques des plans d’eau et à les transformer en biomasse et en biocarburant.
Nous vous invitons à visionner cette courte vidéo pour en savoir davantage sur l’initiative Algo :
Une participation étudiante essentielle
Les étudiants ont joué un rôle clé dans le Défi impact200, tout comme dans d’autres initiatives de développement durable sur le campus. Soulignons ici que le Fonds des projets durables, créé en 2009 dans le cadre d’un partenariat entre des associations étudiantes de McGill et l’Université, est le fonds le plus important du genre au Canada.
Ainsi, le nom « impact200 » a été proposé par un comité consultatif étudiant, qui a collaboré avec plusieurs intervenants mcgillois, dont le Pôle des systèmes de développement durable de l’Université McGill. Les membres du Pôle ont suggéré d’utiliser les objectifs de développement durable de l’ONU comme cadre pour le Défi impact200. Les étudiants ont, à leur tour, eu l’idée d’utiliser les objectifs de développement durable pour catégoriser les équipes et les mentors, ce qui a aidé à jumeler les étudiants avec les bons experts.
Grâce à cette approche, des étudiants d’une grande variété de disciplines ont pu formuler des propositions. « Nous tenions à ce que les gens sachent qu’ils pouvaient participer, peu importe leur champ d’études », indique Ellen Ferguson, vice-présidente du marketing et des communications pour le comité consultatif étudiant. « Nous tentions de “vendre l’idée” dans différentes facultés, d’attirer des groupes diversifiés et de faire savoir aux gens que le défi ne s’adressait pas uniquement aux étudiants en environnement, mais bien à l’ensemble de la population étudiante. »
Leurs efforts ont porté leurs fruits. « Les équipes sont très diversifiées, et c’est ce que nous souhaitions », fait remarquer Michelle Pelletier, étudiante de troisième année en génie civil et membre du comité consultatif.
Prochaines étapes
Plusieurs facultés ont collaboré au Défi impact200, de même que des groupes comme le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat de McGill et le Bureau du développement durable de McGill.
« Quel plaisir ça a été de voir vos idées prendre vie au cours de la dernière année », a déclaré François Miller, directeur général du développement durable de McGill, en s’adressant aux finalistes lors de la soirée de remise des prix, le 2 décembre. « Les démonstrations de faisabilité présentées aujourd’hui témoignent de la grande créativité, de la passion et de l’audace de nos étudiants. »
Les 10 finalistes auront tous la chance de travailler avec le Centre Dobson pour déterminer les prochaines étapes de leur projet.
« Les universités ont toujours été des agents de changement importants dans notre société », a dit aux équipes finalistes la Pre Elena Bennett, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science de la durabilité. « Je suis très impressionnée par le formidable travail que vous avez réalisé et je suis impatiente de voir ce que vous accomplirez dans les années à venir. »
– Neale McDevitt a contribué au présent article