Intelligence artificielle : la prochaine génération

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Véhicules autonomes, identification par reconnaissance faciale, robots conversationnels écrivant des romans à la manière de Joanne Kyger… Décidément, l’intelligence artificielle (ou IA) est en plein essor!

En 2019, le gouvernement du Canada a créé le Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle. À l’époque, le domaine comptait plus de 800 entreprises en activité au pays, et le nombre d’entreprises en démarrage y augmente d’environ 28 % par année. (Le gouvernement du Canada crée le Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle – Canada.ca)

Autrement dit, les entreprises adoptent de plus en plus des solutions fondées sur l’IA, ce qui multiplie les possibilités d’emploi dans le secteur.

Mais qui sont les gens qui travaillent dans ces entreprises? Reflètent-ils la diversité de la population? Selon un rapport de 2020 du Forum économique mondial sur les écarts de genres dans le monde, ce domaine florissant ne compte que 26 % de femmes.

Elisa Schaeffer, directrice des études, Domaine des technologies et de l’innovation de l’École d’éducation permanente (ÉÉP) de McGill et professeure agrégée en intelligence numérique appliquée, avance qu’il y a moyen de remédier à cette situation inégalitaire.

« Rien ne devrait empêcher une juste représentation des femmes dans l’IA, explique Elisa Schaeffer, mais je sais que c’est un problème. Il faut sensibiliser les esprits aux portes d’entrée dans le domaine. »

La formation est une de ces portes. Elle a été un tremplin important pour de nombreuses étudiantes de l’ÉÉP comme Raghad Al-Nouri et Marie-Noël Lepage.

Raghad Al-Nouri a grandi en Syrie, où elle a obtenu un baccalauréat en mathématiques de l’Université de Damas. Elle est arrivée au Canada en 2010 pour poursuivre ses études à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où elle a décroché une maîtrise en géométrie différentielle.

« À l’UQAM, j’étais la seule femme dans tout le département (parmi les étudiants et les professeurs), raconte-t-elle. Tout le monde était gentil et serviable, mais j’aurais quand même aimé qu’il y ait plus de femmes. J’étais fascinée par la géométrie complexe et je souhaitais entreprendre un doctorat dans la même branche, mais j’ai plutôt décidé d’en explorer les applications et de prendre une pause dans mes études. »

À l’époque, le mari de Raghad Al-Nouri était au doctorat en intelligence artificielle et apprentissage automatique à l’Université de Montréal. Le domaine a piqué sa curiosité, et elle a voulu en savoir plus sur l’apprentissage automatique. Le certificat de perfectionnement professionnel en science des données et apprentissage automatique de l’ÉÉP s’est révélé le moyen idéal d’entamer un nouveau parcours professionnel.

Après avoir décroché son diplôme de l’ÉÉP, elle a été engagée par une société de conseil en technologie. Elle y a travaillé deux ans comme scientifique et ingénieure de données sur des projets de données pour divers clients, dont Meta et la Banque Nationale du Canada.

« Travailler pour Meta a marqué un tournant important dans ma carrière, souligne-t-elle. J’ai rencontré de nombreuses difficultés, mais de belles occasions se sont aussi présentées à moi. »

Elle étudie actuellement au certificat de perfectionnement professionnel en intelligence artificielle appliquée de l’ÉÉP.

Marie-Noël Lepage est originaire de Sainte-Croix dans la région de Lotbinière, au Québec. Elle s’est installée à Montréal pour faire des études en actuariat et a décroché un baccalauréat de l’UQAM en 2006.

« J’ai choisi ce domaine, explique-t-elle, parce que j’étais fascinée par la complexité et la diversité inhérentes au programme, qui allie mathématiques, statistiques, probabilité, informatique, finance et économie. »

Les tâches manuelles et répétitives l’ennuyaient; elle a donc appris à automatiser ce genre de tâches à l’aide de bases de données comme celles qui utilisent le langage d’interrogation structuré et Visual Basic pour Applications. Au moyen de systèmes d’analyse statistique, elle a appris à manipuler de grandes bases de données pour mesurer quantitativement les principaux indicateurs de risque.

« J’ai une grande curiosité intellectuelle, continue-t-elle, et je voulais en savoir plus sur la programmation. J’ai suivi des cours sur le langage Python à l’UQAM et à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Dans mes recherches, j’ai fait la découverte de l’ÉÉP de McGill. »

Marie-Noël Lepage s’est inscrite au certificat de perfectionnement professionnel en science des données et apprentissage automatique de l’ÉÉP.

« Le programme conjugue mes deux passions : les mathématiques et l’informatique. J’ai acquis des connaissances en analyse et visualisation de données, ainsi qu’en apprentissage automatique. »

En 2022, pour aller encore plus loin dans l’apprentissage automatique, elle a entrepris un certificat de perfectionnement professionnel en intelligence artificielle appliquée de l’ÉÉP.

« J’aimerais miser sur la valorisation des données pour élaborer des modèles prédictifs à l’aide de méthodes d’apprentissage automatique et statistiques. »

Au sujet de son expérience dans un secteur à prédominance masculine et des obstacles potentiels pour les femmes en IA, Marie-Noël Lepage est catégorique :

« À mon avis, il n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes. Il existe bien sûr des différences physiologiques, mais les autres différences sont des stéréotypes véhiculés par notre culture et notre environnement. Par exemple, l’impression que les hommes sont plus habiles en science et ont un meilleur sens de l’orientation, ou que les femmes ont une plus grande sensibilité émotionnelle et jonglent plus facilement avec plusieurs tâches à la fois. »

« Je pense que le genre ne doit pas être considéré comme une caractéristique professionnelle, défend Elisa Schaeffer. C’est ce que je veux transmettre à ma classe. Nous avons notre place ici. Nous étudions et travaillons en IA parce que nous excellons, tout simplement. »

 

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