Le mot de la doyenne : L’apprentissage continu « cogénérationnel »

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Les dernières années ont été tumultueuses et synonymes de changement et de résilience pour tout le monde. La pandémie et la conjoncture mondiale, notamment caractérisée par l’accélération des changements climatiques et la guerre, continuent de faire des ravages. La civilisation l’emportera, mais non sans revoir de fond en comble les façons de vivre, de travailler et d’interagir. Les changements climatiques en sont une éloquente démonstration : les générations sont fondamentalement liées les unes aux autres. Les actions de l’une, en enseignement comme dans n’importe quel domaine, ont un impact profond sur les générations suivantes comme sur les précédentes. Aujourd’hui moins que jamais il ne faut sous-estimer l’importance et le pouvoir d’une réflexion commune, intergénérationnelle.

Nous devons trouver des façons de mettre à profit notre intergénérationalité, ou plutôt nos aptitudes cogénérationnelles. Par exemple, dans les dernières années à l’Université McGill, une modeste initiative nommée Intergenerational McGill a vu le jour, favorisant un véritable apprentissage intergénérationnel en mettant en relation des membres plus âgés de l’écosystème de McGill, comme ceux de la Communauté d’apprentissage continue de McGill (CACM) de l’École d’éducation permanente, avec des étudiantes et étudiants de tous les cycles de différentes facultés et disciplines.

Tout comme les défis d’aujourd’hui nécessitent davantage de collaboration interdisciplinaire, le monde moderne nécessite que l’on solidifie les liens entre les générations. Et comme nous vivons et travaillons plus vieux qu’avant, les frontières entre les générations s’estompent quelque peu, et ainsi les besoins et intérêts se chevauchent et transcendent les conflits intergénérationnels.

Ce phénomène donne lieu à ce que certains appellent les cogénérations : des groupes d’individus de diverses générations qui coexistent étroitement. Nous sommes, sans contredit et de nombreuses façons, interdépendants. D’un côté, les générations précédentes dépendent des revenus générés par les générations plus jeunes pour assurer la stabilité des pensions de retraite et d’aide sociale. De l’autre, les nouvelles générations doivent connaître les accomplissements réalisés et les obstacles surmontés par les générations précédentes. C’est important, l’histoire! Beaucoup de familles et de communautés comptent sur la sagesse et l’aide de leurs aînés, qu’il s’agisse de société, de santé, de spiritualité ou de l’éducation des enfants. De nombreuses initiatives communautaires et universitaires œuvrent pour favoriser et renforcer ces échanges entre générations.

Le terme cogénération fait référence, dans son sens technique, à la production de multiples formes d’énergie (thermique, électrique, etc.) à partir d’une seule source (selon le magazine Scientific American du 26 juin 2008). Ce n’est donc pas un nouveau mot, mais on lui trouve maintenant de nouvelles applications en matière d’apprentissage continu. Comme nous sommes de plus en plus nombreux à être touchés par l’inflation et le ralentissement économique, il sera de plus en plus urgent de s’unir, entre générations, pour trouver de nouvelles façons d’assurer la durabilité de nos moyens d’existence, quel que soit notre âge.

L’apprentissage cogénérationnel nous ouvre tout un monde de production et de partage de connaissances. Là où l’on perçoit l’apprentissage continu comme une progression purement linéaire, l’apprentissage cogénérationnel amène des apprenants à différentes étapes de leur vie à interagir directement et à échanger leurs connaissances et leurs expériences. On peut donc voir l’apprentissage en tant que tel comme la source unique produisant des connaissances sur plusieurs axes du continuum.

Ce sont là des occasions sans limites d’unir les forces de plusieurs générations afin de changer le monde pour celles qui viendront.

 

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