Concilier travail à temps partiel et carrière : c'est possible
Professeure Mary Dean Lee
Selon une étude menée conjointement par les universités McGill et de l'État du Michigan, les professionnels et les gestionnaires travaillant à temps partiel peuvent faire progresser leur carrière et bénéficier de hausses salariales continues.
On peut lire dans l'étude, intitulée Crafting Lives that Work: A Six-Year Retrospective on Reduced Load Work in the Careers and Lives of Professionals and Managers, que les employeurs qui aménagent des horaires à temps partiel se disent en mesure de fidéliser les employés les plus talentueux. Les données issues du rapport ont été présentées aujourd'hui dans le cadre d'un point de presse tenu au National Press Club à Washington D.C.
« Même dans le cas de postes en entreprise très exigeants, le travail à temps partiel s'avère une voie viable menant à une carrière réussie et à une vie personnelle et familiale satisfaisante », a indiqué Mary Dean Lee, professeure de comportement organisationnel à l'Université McGill.
Lawrence Stalder est conseiller en gestion pour la société Grant Thornton à Calgary. En 1996, alors à l'emploi de la firme Ernst & Young, il a opté pour un horaire à temps partiel de quatre jours afin de lui permettre de se consacrer davantage à sa famille et d'assumer des responsabilités au sein d'organismes de bienfaisance. Depuis, il a changé d'employeur à deux reprises tout en maintenant un horaire réduit. « Cette flexibilité m'a permis d'accomplir mon souhait de redonner à la communauté et de répondre aux besoins de mes parents âgés et de mes jeunes enfants, tout en poursuivant ma carrière », a-t-il expliqué.
Une charge de travail réduite est définie comme un horaire allégé, comparativement à celui d'un poste à plein temps, soit trois ou quatre jours plutôt que cinq jours par semaine, et selon un salaire établi en conséquence.
L'étude indique que près de la moitié des participants à l'étude travaillant à temps partiel avaient maintenu un horaire similaire six ans plus tard. De plus, chez la majorité de ceux qui, après cette période, ne travaillaient plus à temps partiel, la préférence penchait vers une charge de travail réduite.
Au départ, 87 répondants occupant un poste à charge de travail réduite ont pris part aux entrevues entre 1996 et 1998, indiquant comment ils étaient parvenus à un tel arrangement avec leur employeur. En 2002 et 2003, 91 pour cent d'entre eux ont participé à des entrevues de suivi. Les participants étaient employés au sein de diverses sociétés au Canada et aux États-Unis, dans divers domaines dont les services financiers, le secteur manufacturier, les télécommunications, les biens de consommation, les services professionnels et de gestion ainsi que le milieu touristique.
« Dans la plupart des organisations, six ans après la conclusion de la première étape de l'étude, soit les postes à charge de travail réduite avaient été sensiblement maintenus au même niveau, soit leur adoption était plus répandue », a précisé Ellen Ernst Kossek, professeure de ressources humaines à l'Université de l'État du Michigan. « Nous avons découvert que lorsque les salaires étaient ajustés en fonction du volume de travail, les employés à temps partiel touchaient des salaires équivalents à ceux occupant un poste à temps complet. »
Par ailleurs, l'étude a démontré que le succès des aménagements d'horaire de travail réduits reposait sur la flexibilité, tant de la part de l'employé que de l'employeur.
Beth Morris est directrice du groupe Chimie, fabrication et gestion du contrôle au sein de la société pharmaceutique Eli Lilly à Indianapolis. En 1994, elle devenait la première gestionnaire de l'entreprise à adopter un horaire à temps partiel. Bien qu'elle ait repris un horaire à temps plein en 1998, elle souhaite diminuer sa charge de travail dans un proche avenir.
Au moment où Beth a réintégré un poste à temps complet, son mari, également employé par la même entreprise, a modifié son horaire à quatre jours. « Eli Lilly propose des horaires de travail flexibles, permettant d'allouer du temps pour répondre à la fois aux exigences familiales et professionnelles », a souligné Beth Morris.
La version anglaise du rapport complet est disponible au bas de cette page.
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La réalisation de cette étude a été rendue possible grâce au financement de la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif visant à répondre aux besoins des milieux de travail, de la main-d'œuvre et des familles.
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