Le palmarès de Brian Mulroney est le meilleur en un demi-siècle
Dans une étude actualisée des premiers ministres du Canada depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, deux professeurs de lUniversité McGill en viennent à la conclusion que Brian Mulroney possède le meilleur palmarès économique depuis un demi-siècle.
Dans létude originale menée en 1993, léconomiste Tom Velk et lhistorien A.R. Riggs déclaraient que le palmarès de Brian Mulroney était le meilleur depuis que Louis St-Laurent avait présidé au boom économique de laprès-guerre, et que "la différence entre St-Laurent et Mulroney était infime".
La nouvelle étude englobe les années de Jean Chrétien et selon les auteurs, "bien que M. Chrétien soit toujours au pouvoir et que son palmarès soit incomplet, lorsquon examine de près tous les chiffres, les réalisations de M. Chrétien ne sont pas suffisantes. M. Mulroney reste lhomme à battre".
Les chercheurs font reposer leurs conclusions sur une note composée de 18 éléments du "taux dappauvrissement", conçue par léconomiste Arthur Oakun, et peaufinée par léconomiste Robert Barro. Sous sa forme classique, le taux dappauvrissement représente la somme de deux taux, le taux dinflation et le taux de chômage. MM. Barro, Velk et Riggs y ajoutent dautres variables, comme les taux dintérêt et de change, les impôts et les déficits, la répartition des revenus, la croissance et la productivité.
Les deux études comparent les réalisations économiques de six premiers ministres de laprès-guerre, MM. Louis St-Laurent, John Diefenbaker, Lester B. Pearson, Pierre Trudeau, Brian Mulroney et Jean Chrétien. Les études passent sous silence les mandats de Joe Clark, John Turner et Kim Campbell qui nont duré que quelques mois au lieu de plusieurs années et qui nont pas laissé dempreintes sur léconomie, selon MM. Velk et Riggs.
Parlant de leurs travaux, les auteurs déclarent que leur méthodologie "peut expliquer pourquoi Jean Chrétien se classe derrière Brian Mulroney en dépit de la disparition du déficit et de la baisse du taux de chômage. Notre évaluation repose sur les réalisations dun premier ministre compte tenu de la conjoncture dont il a hérité, sur lorientation du changement sous son mandat, sur ses réalisations par rapport à dautres dirigeants américains contemporains et sur lécart durable entre ses politiques fructueuses et celles du passé".
M. Chrétien, soutiennent-ils, "a hérité dune économie dont les fondements étaient solides (faible taux dinflation, taux dintérêt bas, moindre part gouvernementale de léconomie globale, dollar relativement fort et vigueur des échanges commerciaux)".
Lune des mesures du leadership économique, selon MM. Velk et Riggs, consiste à déterminer si "un dirigeant a amélioré la situation dont il a hérité de ladministration précédente et sil fait mieux que ses homologues dautres pays".
Lorsque létude est actualisée pour inclure le mandat de Jean Chrétien et compte tenu de la situation dont il a hérité, les professeurs de McGill affirment : "le rang de Brian Mulroney reste inchangé -- Jean Chrétien se classe indéniablement derrière lui, bon dernier dans le classement, même derrière Trudeau".
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