Stage à la Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies à Genève: Shona Moreau

Stagiaire au sein de l'équipe des droits de la personne à la Mission permanente du Canada à Genève

A propos de moi

Je m’appelle Shona et je suis actuellement étudiante en première année à la Faculté de droit de l'Université McGill. Cet été, de mai à juillet, j'ai eu l'occasion de travailler comme agente politique junior à la Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse. Grâce à cette opportunité, je souhaitais mettre à profit ma formation universitaire antérieure (ma licence en études des conflits et des droits de l'homme) ainsi que mon expérience professionnelle dans le service public et au parlement, pour m'engager dans les questions de droit humanitaire et de diplomatie numérique au niveau international. Mon objectif à travers ce stage était d'apprendre davantage sur les négociations, les mécanismes et les aspects diplomatiques du droit humanitaire et des droits de l'homme.

Aperçu de la Mission permanente du Canada à Genève

La Mission permanente du Canada auprès des Nations Unies (la Mission) défend les intérêts du Canada aux Nations Unies et au Conseil des droits de l'homme ainsi qu'auprès d'autres organisations internationales à Genève, comme la Conférence des Nations Unies sur le désarmement, l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation internationale du travail. La partie de la Mission consacrée aux Nations Unies comprend plusieurs départements, dont les suivants : Droits de l'homme, Affaires humanitaires, Désarmement et Santé. La Mission compte également une importante division qui se consacre exclusivement à la représentation du Canada à l'Organisation mondiale du commerce.

Comme une ambassade, la Mission s'engage dans une coopération bilatérale et multilatérale avec les autres États membres qui ont une représentation permanente à Genève afin d'élaborer, de faire respecter et de surveiller les normes internationales dans le domaine des droits de la personne, du droit humanitaire et du droit international, du désarmement, des droits des autochtones, de la santé et du travail. La Mission fait ensuite rapport au siège d'Affaires mondiales Canada à Ottawa, ainsi qu'aux autres ambassades canadiennes dans le monde.

L'organe le plus important à Genève est le Conseil des droits de l'homme (CDH), un organe des Nations Unies chargé de promouvoir les droits de l'homme dans le monde, qui tient des sessions de trois semaines en mars, juin et septembre de chaque année. L'équipe des droits de l'homme de la Mission représente le Canada aux sessions du CDH, en dirigeant, négociant et co-parrainant des résolutions (en particulier la résolution sur la violence à l'égard des femmes en juin), en exprimant les préoccupations du Canada lors des sessions plénières et en s'engageant auprès des ONG sur des questions clés.

Mon stage

Général

En tant que stagiaire au sein de l'équipe des droits de l'homme à la Mission, j'ai passé un moment incroyable à découvrir tout le travail qui se fait à Genève. Le travail qui m'a été confié était essentiellement de nature diplomatique et portait principalement sur les situations humanitaires. En dehors des principaux événements qui ont lieu au pendant l'été, comme le "Universal Periodic Review" (UPR) et la session du Conseil des droits de l'homme (CDH), j'ai assisté à de nombreuses autres conférences auxquelles le Canada devait être représenté. Ces réunions sont organisées par des organisations intergouvernementales et des agences de l'ONU, comme le PNUD, le Haut Commissariat aux droits de l'homme et divers groupes de travail, ainsi que par des ONG, comme Amnesty International, Save the Children et l'Association pour la prévention de la torture.

Activités détaillées 

Pendant les deux premières semaines de mai, après mon arrivée, j'ai été étroitement impliquée dans le travail sur le UPR et dans l'apprentissage de la structure complexe de tous les acteurs ici à Genève. L'UPR est un mécanisme du Conseil des droits de l'homme (CDH) visant à améliorer la situation des droits de l'homme sur le terrain dans chacun des États membres de l'ONU. Dans le cadre de ce mécanisme, la situation des droits de l'homme de tous les États membres de l'ONU est examinée tous les 5 ans. Au cours de la session d'examen de chaque État membre, tous les autres États font des recommandations orales et écrites. J'ai été chargée d'exprimer les recommandations du Canada pour Palau, les Seychelles et la Sierra Leone, et de rédiger des rapports pour l'Estonie, le Niger, Palau, le Paraguay, les Seychelles, la Sierra Leone et la Somalie, qui ont été distribués à Ottawa, à d'autres missions canadiennes et à des intervenants. Pendant mon court séjour ici, j'ai également apporté un soutien ad hoc à l'équipe de l'OMS en créant des rapports de situation sur le COVID19 à distribuer au sein du gouvernement fédéral.

Mon plus grand projet a été de préparer et de participer avec l'équipe des droits de l'homme de la mission, pour représenter le Canada aux sessions du CDH en juin. Notre mission consistait à négocier, à participer et à co-parrainer des résolutions au nom du Canada. Pendant la session du Conseil des droits de l'homme, ma tâche consistait à soutenir la rédaction de la résolution permanente au nom du Canada sur la violence contre les femmes et les filles, ainsi qu'à négocier deux résolutions au nom du Canada (c.-à-d. la résolution sur l'éducation du Portugal et la résolution sur l'éducation des filles des Émirats arabes unis et du Royaume-Uni).

Moments mémorables

À date, plusieurs moments mémorables ressortent de mon stage, comme l'occasion de parler au nom du Canada dans la salle du Conseil (en ligne) pendant le UPR, devant des centaines de représentants d'États, lors de mon quatrième jour de travail. Mais ce qui m'a le plus marqué, ce sont les multiples occasions où j'ai pu m'entretenir personnellement avec des défenseurs des droits de l'homme du monde entier, sur des questions telles que la situation au Venezuela, les violations des droits de l'homme en Cisjordanie ou à la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan. La rencontre avec l'ambassadeur Norton ainsi qu'avec divers juristes humanitaires a également renforcé ma conviction et mon désir de poursuivre une carrière dans le droit international et les droits de l'homme.

Défis

Shona holding a cup of coffee
En raison du décalage horaire entre Maniwaki (QC, Canada) et Genève (Suisse), Shona a dû participer à des réunions à 3 heures du matin.
En termes de défis, le format en ligne et le décalage horaire ont bien sûr entraîné un certain sentiment d'isolement et de solitude, d'autant plus que l'équipe des droits de l'homme n'a pas de réunions hebdomadaires régulières. Ma supérieure directe est cependant restée en contact permanent avec moi et m'a même aidé à entrer en contact avec des personnes qui m'intéressent, ce qui est très apprécié. L'apprentissage de la "gov speak" a également été une courbe d'apprentissage, mais le fait de pouvoir se référer à des documents antérieurs a été inestimable. Pour résoudre ce problème, j'ai commencé à programmer des pauses café avec des personnes du réseau genevois pour en savoir plus sur leur travail et/ou sur ce qui est à l'ordre du jour de leur section cette semaine-là. De cette façon, j'ai pu ouvrir de manière proactive mon réseau à Genève et me sentir plus connectée à l'environnement, même à distance.

La logistique

L'opportunité elle-même était disponible grâce au précieux Réseau des bureaux des stages de McGill. Mon stage a été crédité par McGill et supervisé par le professeur Nandini Ramanujam (directeur des programmes du Centre des droits de la personne et du pluralisme juridique). Mon travail a été financé par la bourse de stage de la Faculté des arts. Le réseau, le crédit et le financement ont permis de rendre ce stage financièrement viable. J'espère construire une carrière dans le domaine du droit humanitaire, et ce stage correspond à tous mes intérêts, mais d'habitude, je n'aurais pas les moyens d'accepter un tel stage non rémunéré. Le financement de la Faculté des Arts m'a permis d'acquérir une expérience pratique et un réseau pour de futures opportunités en toute sécurité financière.

Réflexions Finales

Je suis incroyablement reconnaissante pour tout le soutien que j'ai obtenu dans la poursuite de cette opportunité incroyable. L'expérience pratique que j'ai acquise au cours de ce stage sera appliquée tout au long de mes études de droit. De plus, grâce à ce stage, j'ai acquis un intérêt accru pour les droits humanitaires et je suis déterminée à y faire carrière.

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