Recherche sur le cancer : 10 ans de découvertes au Complexe des sciences de la vie

Avant la création du CSV, les chercheurs en cancérologie mcgillois étaient dispersés. « Le regroupement des chercheurs au sein du Complexe a eu un effet transformateur », explique la professeure d’oncologie et de biochimie Morag Park, directrice du Centre de recherche sur le cancer Goodman (CRCG). Avant l’ouverture du CSV, la Pre Park avait ses locaux à l’Hôpital Royal Victoria. « Il s’agissait de rassembler les gens et de mettre sur pied des plateformes à la fine pointe de la technologie, pour nous permettre de réaliser ce qui était impossible jusque-là. »

Pre Morag Park
Les plateformes de recherche, dotées d’équipement d’imagerie et de microscopie et d’installations animalières ultramodernes, forment le cœur du CSV. La plateforme de métabolomique, unique en son genre, est essentielle aux travaux du CRCG en oncométabolisme, une discipline qui « explore comment le métabolisme des cellules cancéreuses diffère des cellules normales, et comment exploiter ces différences pour trouver le talon d’Achille des cellules cancéreuses », explique la Pre Park. « La plateforme de métabolomique est la seule au Canada qui permet d’étudier l’oncométabolisme dans des modèles in vivo. »

Les plateformes du CSV ont aussi changé la donne sur le plan du recrutement. « Le calibre exceptionnel des installations et de l’environnement de recherche du CRCG et du CSV est ce qui nous permet de recruter les plus grands talents. Nos laboratoires à aire ouverte sont formidables pour les étudiants et nous aident à recruter de jeunes chercheurs principaux », explique la Pre Park, en ajoutant que ce

Pr Ian Watson
milieu collaboratif a inspiré de nombreux partenariats avec des cliniciens-chercheurs des hôpitaux affiliés à McGill, ainsi que des scientifiques d’autres départements et d’autres thèmes de recherche du CSV. « Jusqu’à 50 % des articles publiés par le CRCG sont maintenant l’œuvre de plus d’un laboratoire. »

Ces dernières années, le CRCG a recruté plusieurs jeunes chercheurs réputés, dont le professeur adjoint de biochimie Ian Watson,

Pre Daniela Quail
auparavant du MD Anderson Cancer Center, Daniela Quail,
Pr Logan Walsh
professeure adjointe de physiologie et Logan Walsh, professeur adjoint de génétique humaine et premier titulaire de la Chaire de recherche sur le cancer du poumon Rosalind Goodman, tous deux du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, ainsi que
Pr Lawrence Kazak
le professeur adjoint de biochimie Lawrence Kazak, de l’Université Harvard.

Outre ces nouvelles embauches, les équipes déjà établies au sein du thème Recherche sur le cancer ont continué de faire la lumière sur la biologie du cancer. Le laboratoire du professeur de biochimie et ancien directeur du CRCG,

Pr Michel Tremblay
Michel Tremblay, a notamment poursuivi son élucidation du rôle d’une famille d’enzymes, les protéines tyrosine phosphatases (PTP), dans les cellules immunitaires. Ces avancées ont permis de mettre au point une nouvelle thérapie cellulaire dendritique contre la leucémie myéloïde chronique qui est actuellement en essais cliniques. Avec son équipe de l’axe Oncométabolisme,
Pr Peter Siegel
le professeur agrégé Peter Siegel, des départements de médecine, de biochimie, et d’anatomie et biologie cellulaire, a récemment approfondi notre compréhension des mécanismes de modification du métabolisme cellulaire observés dans les cellules cancéreuses du sein lorsqu’elles s’implantent dans des organes distincts (os, poumon, foie) et les colonisent. Une troisième percée importante, bien que sans lien avec le cancer, a été réalisée par
Pr Nahum Sonenberg
l’équipe du professeur Nahum Sonenberg, titulaire de la Chaire de biochimie Gilman Cheney, qui a démontré que la metformine, un médicament approuvé par la FDA et largement utilisé contre le diabète de type 2, corrige plusieurs anomalies phénotypiques dans un modèle murin du syndrome du X fragile (SXF). Cette découverte fait aussi l’objet d’essais cliniques.

Les nombreux partenariats entre chercheurs en sciences fondamentales et en milieu hospitalier sont un autre aspect important de la mission du CSV et du CRCG. « Nous collaborons étroitement avec les cliniciens et les cliniciens-chercheurs des hôpitaux mcgillois », souligne la Pre Park. « Cette approche intégrée et collaborative permet de relever les grands défis du cancer et enrichit le processus d’application des découvertes en milieu clinique. » La nouvelle Chaire de recherche sur le cancer du poumon Rosalind Goodman, occupée par le Pr Walsh, illustre bien ce principe. « Logan Walsh travaille en concertation avec des cliniciens et des cliniciens-chercheurs pour créer un réseau mcgillois sur le cancer du poumon qui s’étend au-delà de McGill », poursuit la Pre Park.

Dr George Zogopoulos
« Le dernier gala du CRCG, en juin, visait à recueillir des fonds pour ce réseau, sachant que pour véritablement changer les choses, il faut intégrer la recherche fondamentale et la recherche clinique. » Parmi les autres collaborations importantes entre le CRCG et les hôpitaux, citons les travaux sur le cancer du pancréas du Dr George Zogopoulos, professeur agrégé de chirurgie et chercheur au CRCG, et la création d’un réseau panquébécois de recherche sur le mélanome par le Pr Ian Watson et
Dr Wilson Miller
le Dr Wilson Miller, professeur de médecine et d’oncologie affilié au Réseau de cancérologie Rossy et à l’Hôpital général juif.

La doctorante Gabrielle Brewer, dont les recherches sont codirigées par la Pre Park et le professeur adjoint de génie chimique et membre du CRCG Christopher Moraes, est un bon exemple du genre de scientifique que le CRCG et le CSV visent à former. « Mon projet est relativement interdisciplinaire », explique-t-elle. « Je mène des recherches sur le cancer du sein avec l’aide d’un laboratoire en génie chimique. J’étudie le microenvironnement tumoral, c’est-à-dire les cellules autour de la tumeur qui dictent comment celle-ci va métastaser et comment une patiente réagira à un traitement donné. »

À l’instar de la majorité des étudiants et chercheurs du CSV, les travaux de Mme Brewer dépendent largement de l’équipement de haut calibre des plateformes de recherche. « J’ai beaucoup profité des installations d’imagerie. Le CSV compte de nombreux experts en microscopie, dans un système partagé qui ouvre la porte à une importante collaboration et nous permet de tirer parti de leur expertise », explique-t-elle, ajoutant qu’elle ne s’imagine travailler nulle part ailleurs. « Je me passionne pour la recherche sur le cancer, et ça n’avait pas vraiment de sens de travailler dans ce domaine ailleurs que dans un complexe comme celui-ci. »

Pour découvrir le thème Recherche sur le cancer et quelques-unes des percées réalisées ces 10 dernières années, cliquez ici.

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