Conçue pour favoriser la circulation des personnes et des idées, l’architecture du Complexe des sciences de la vie (CSV) donne lieu à un niveau de collaboration interdisciplinaire sans précédent entre les chercheurs. Le thème de recherche Biologie du développement, qui explore les mécanismes fondamentaux de la croissance des cellules et le rôle de la génétique dans ce processus, ne fait certainement pas exception. Le responsable du thème, le professeur de biologie Paul Lasko, a contribué à planifier la disposition des lieux avec ses collègues des autres groupes de recherche.
« Nous tenions tous à ce que le nouvel espace soit beaucoup plus ouvert », explique le Pr Lasko. « Puisque la science est devenue beaucoup plus collaborative et nécessite beaucoup plus d’équipement qu’auparavant, le bâtiment a été conçu autour d’espaces partagés qui encouragent les interactions et de zones réservées à des appareils utilisés par plusieurs laboratoires ».À son avis, cet esprit de collaboration a pris forme exactement comme ses collègues et lui l’espéraient. « Je crois que c’est justement ce qui a attiré les gens embauchés depuis l’ouverture du Complexe. Ils recherchent ce type de milieu, et ils y réussissent à merveille. »
Des chercheurs exceptionnels du monde entier travaillent au CSV. Parmi eux figure le professeur de biologie Siegfried Hekimi, titulaire de la Chaire Campbell de biologie du développement, qui a démontré avec son équipe que les dérivés réactifs de l’oxygène (ou radicaux libres) ne sont pas responsables du vieillissement, mais peuvent en fait servir à le combattre.Le professeur de biologie Gary Brouhard, ]dont les recherches sur les microtubules ont révélé la cause du syndrome du double cortex, une forme génétique rare d’épilepsie, fait également partie de ces scientifiques d’exception, tout comme le professeur de biologie Richard Roy, dont les travaux sur le rôle des cellules germinales en épigénétique promettent d’élucider ce processus mystérieux. « Nous sommes sans contredit passés à une ligue supérieure », affirme le Pr Lasko.
Le CSV a aussi eu un effet important sur les recherches du Pr Lasko, qui cite l’exemple de sa collaboration de longue date avec le professeur Nahum Sonenberg, titulaire d’une chaire James McGill au Département de biochimie et membre du Centre de recherche sur le cancer Goodman. « En 2012, nous avons publié un article dans Nature qui établissait le lien entre un mécanisme de régulation de la traduction et l’autisme dans un modèle murin. Ce n’est pas le genre de recherches que j’aurais pu faire à l’extérieur du Complexe. »
Le calibre exceptionnel des installations a également contribué au recrutement des meilleurs étudiants chercheurs « qui participent à part entière à ce genre de collaboration », ajoute le Pr Lasko. La doctorante Mary-Rose Bradley-Gill en est un bon exemple. Dans ses recherches au sein du laboratoire du professeur Nam-Sung Moon, elle explore les gènes dérégulés dans un contexte de cancer (en particulier le gène suppresseur de tumeur RB, en cause dans le rétinoblastome, un cancer de l’œil) en étudiant leur fonctionnement au sein du cycle cellulaire chez la drosophile. Mme Bradley-Gill précise que les plateformes de recherche – elle a régulièrement recours aux plateformes de bioimagerie avancée et de cytométrie en flux, et à l’occasion à celle de métabolomique – l’ont encouragée dans une démarche plus innovante et expérimentale. « Dans certains cas, j’ai réalisé des expériences que je n’aurais pas pu tenter ailleurs et qui ont produit des données vraiment utiles, donc en ce sens cela a fait progresser mon projet », dit-elle. L’accès à l’équipement est essentiel, mais l’entretien des appareils et la formation de leurs utilisateurs le sont tout autant. L’une des clés du succès du CSV, selon le Pr Lasko? La gestion centralisée des plateformes de recherche, menée avec brio par la professeure agrégée de physiologie Claire Brown. Comme le relate le Pr Lasko, les chercheurs exploitaient auparavant deux plateformes d’imagerie de façon indépendante, avant de les fusionner à la demande de l’Université. « Nous avons résisté à ce changement, mais en fin de compte c’est la meilleure chose qui pouvait arriver », conclut-il. « Tout fonctionne de façon plus fluide, la formation est meilleure, et c’est aussi moins cher et plus efficace. »Pour découvrir le thème Biologie du développement et quelques-unes des percées réalisées ces 10 dernières années, cliquez ici.