Comment développer une idée clinique

Le Dr Rafael Galli est un chirurgien craniofacial d’origine brésilienne qui carbure à l’innovation clinique et à la recherche de pointe. Il est arrivé à McGill en 2015 pour suivre une formation postdoctorale de deux ans en chirurgie craniofaciale, qu’il a fait suivre d’une formation postdoctorale de deux ans en innovation chirurgicale. Il est maintenant en voie de terminer sa thèse de maîtrise ès science en chirurgie expérimentale. Ce programme donne une expérience pratique aux étudiants qui désirent acquérir les compétences nécessaires pour travailler avec des équipes multidisciplinaires à la création de prototypes de dispositifs chirurgicaux et médicaux novateurs, à la fois commercialisables et axés sur les besoins.

« Pendant leur formation, les chirurgiens découvrent bien des choses à améliorer, mais ils n’ont pas nécessairement le temps ni les connaissances pour s’y attarder, explique-t-il. On sait ce qui ne fonctionne pas, mais on a besoin de connaissances en ingénierie et en affaires pour développer et améliorer nos idées. Ma plus grande motivation consiste à trouver des moyens cliniques et objectifs pour déterminer les besoins et créer des solutions qui aideront le chirurgien à travailler avec plus d’efficacité et de rapidité. Au bout du compte, on cherche à répondre aux besoins du patient. On est tous là pour le patient. »

Par exemple, le Dr Galli décrit un incident fréquent en salle d’opération : l’instrument utilisé pour éliminer les sécrétions bloque et suscite des retards. Le problème est évident : comment rendre l’instrument plus puissant ou accroître la fluidité? « On arrive à la meilleure solution lorsqu’une équipe interdisciplinaire se réunit pour réfléchir à un problème. Chacun possède ses propres expériences et examine le problème sous un angle différent. Le point de vue de chacun est précieux, et quelqu’un peut proposer une perspective précieuse à laquelle un autre n’a pas pensé. Ce peut être le point de bascule qui transformera l’innovation en produit viable. C’est ce que le programme d’innovation chirurgicale apporte. Surtout, ce programme nous apprend à travailler en équipe, à échanger des idées et à nous répartir la charge de travail. On ne choisit pas toujours ses collègues et les membres de son équipe et on n’est pas toujours d’accord, mais les groupes diversifiés sont souvent les plus efficaces. C’est l’un des meilleurs apprentissages à acquérir. Même si l’idée ne permet pas de faire fortune, le fait d’apprendre à travailler en équipe et à affronter les obstacles sera toujours utile, peu importe l’endroit où on aboutira. »

L’innovation chirurgicale réunit le génie et la médecine et amène des ingénieurs en milieu hospitalier. Il est très utile pour les ingénieurs de vivre d’autres expériences que celles auxquelles ils sont habitués et d’assister à une opération pour mieux comprendre les difficultés. De même, il est utile pour les professionnels de la santé de tirer des enseignements des ingénieurs. Comme le souligne le Dr Galli, les chirurgiens sont comme les ingénieurs de la médecine, parce qu’ils doivent procéder à une planification complexe pour reconstruire des structures anatomiques. « La technologie a beaucoup d’importance en chirurgie craniofaciale. On travaille avec des neurochirurgiens à reconstruire la face et les orbites, à assembler un visage à l’aide de plaques et de vis miniatures biocompatibles. » Les concepts d’ingénierie peuvent être très utiles pendant ce processus, et la combinaison des deux disciplines permet d’améliorer l’équipement et les systèmes.

Même si le Dr Galli a terminé sa résidence au Brésil il y a plus de six ans, cette formation n’est pas reconnue au Canada. Il effectue donc sa résidence en chirurgie plastique à McGill. « Grâce à mes connaissances en innovation et à mon expérience, j’aurai plus de compétences pour imaginer des moyens d’améliorer les processus chirurgicaux pendant ma résidence », affirme-t-il.

Le Dr Galli adore courir par temps froid à Montréal et a récemment parcouru 10,5 km en moins d’une heure au Demi-marathon hypothermique d’Oka. Cette initiative témoigne de son approche de l’innovation, de sa détermination et de sa volonté à relever un défi et à développer une idée, à composer avec les forces extérieures et à s’en servir comme motivation pour aller de l’avant.

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