Des priorités claires pour le ministre des Finances du Québec

En poste depuis quelques mois à peine, le nouveau ministre des Finances du Québec, Eric Girard, sait déjà où il s’en va. Pour cet ancien diplômé de l’Université McGill, l’amélioration du sort des Québécois passera par l’éducation et une croissance de l’économie de la province.

Ces thématiques étaient d’ailleurs des éléments phares du plan de la Coaltion Avenir Québec (CAQ) de François Legault lors de l’élection de l’an dernier. La formule est assez simple : en investissant en éducation, M. Girard compte améliorer la situation financière des Québécois, ce qui fera progresser la performance économique de la province et, ultimement, lui permettra de renoncer aux paiements de péréquation fédéraux.

Pendant sa campagne, la CAQ a notamment promis de donner accès à la maternelle dès l’âge de 4 ans.

« Le Québec doit faire des efforts pour augmenter le taux de diplomation dans ses écoles secondaires et ses universités », affirme le ministre.

La CAQ a aussi promis d’allonger la semaine des écoles secondaires de cinq heures, à raison d’une heure par jour.

« J’aime beaucoup cette mesure, ajoute-t-il. Cette heure supplémentaire sera consacrée à l’aide aux devoirs ainsi qu’à la pratique d’activités sportives et artistiques. C’est déjà le cas dans les écoles privées. »

« D’après les statistiques, les Québécois qui parlent français à la maison représentent 19 % de la population canadienne, mais seulement 15 % des diplômés de l’université, précise le nouveau ministre. J’aimerais que ce chiffre soit de 19 % dans dix ans. »

Plus d’argent pour les contribuables

Eric Girard affirme se trouver dans une situation inhabituelle pour un nouveau ministre des Finances grâce à l’excédent budgétaire enregistré par son prédécesseur libéral, Carlos Leitão, également diplômé de McGill. La pression est donc grande, car on s’attend à ce qu’il annonce des réductions d’impôts importantes et de nouveaux engagements de dépenses.

Le gouvernement caquiste, rappelle M. Girard, a déjà annoncé certaines mesures qui devraient donner un coup de pouce aux Québécois et aux entrepreneurs. Dans sa mise à jour budgétaire de décembre, M. Girard a annoncé des remises totalisant 1,7 milliard de dollars. Cette somme tient compte d’une augmentation des allocations familiales (jusqu’à 500 $ pour les familles comptant deux enfants et jusqu’à 1 000 $ pour celles en comptant trois ou plus) et d’un crédit d’impôt pour les aînés à faible revenu de 70 ans ou plus (200 $ par année pour un aîné qui gagne moins de 22 000 $).

Pour les entreprises, il a annoncé un amortissement accéléré de 100 % des investissements consacrés au matériel informatique, aux logiciels, à la propriété intellectuelle, au matériel de fabrication et de transformation et à l’énergie propre.

Premiers pas en politique

Nouvellement élu, Eric Girard n’est pas tout à fait un néophyte en politique. En 2015, il avait fait campagne comme candidat du Parti conservateur avec Stephen Harper. Plus tard, une rencontre avec monsieur Legault l’a convaincu de se présenter à nouveau, cette fois au niveau provincial et au sein de la CAQ.

« Je ne connaissais pas très bien la CAQ, mais j’ai aimé monsieur Legault parce qu’il m’a parlé d’éducation et d’économie », explique Eric Girard.

En acceptant ce mandat, Eric Girard a quitté son poste de premier vice-président et trésorier à la Banque Nationale du Canada.

« J’ai 52 ans, et je pense pouvoir donner dix ans au Québec, a affirmé Eric Girard lors d’une entrevue donnée récemment dans son bureau de la capitale nationale. J’ai passé 24 ans à la Banque Nationale; je peux sûrement en donner dix au Québec. »

Il admet que le passage du milieu bancaire de haut niveau à la politique québécoise lui a fait vivre un léger choc culturel. « La trésorerie est le cœur financier de la banque », précise Eric Girard, qui occupait toutefois des fonctions techniques et plutôt discrètes.

McGill pour apprendre l’anglais

Eric Girard a grandi à Québec, dans le secteur Sainte-Foy. Après le cégep, il a envisagé de miser sur ses compétences en mathématiques et d’étudier l’actuariat à l’Université Laval, mais il a finalement choisi l’Université McGill « pour apprendre l’anglais ».

McGill avait aussi un autre atout : un programme spécialisé en économie et finances. « J’étais très fier de faire une double spécialisation. »

En plus de cours donnés par des sommités de McGill telles que John McCallum, actuellement ambassadeur du Canada en Chine, et le regretté Tom Asimakopulos, Eric Girard a choisi le hockey et la politique comme moyens d’établir des contacts sociaux et de mettre en pratique ses connaissances de l’anglais. « J’ai joué au hockey intramural au sein des Backalley Bruins.”

Il s’est joint au groupe Libéral McGill, mais s’est ensuite tourné vers le Parti progressiste‑conservateur de Brian Mulroney lorsque les libéraux se sont opposés au libre‑échange et à l’accord du lac Meech, dont le but était de faire adhérer le Québec à la constitution. Selon Eric Girard, « les libéraux étaient à contre-courant de l’histoire ».

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