Les services de voiturage : bons ou nuisibles à la qualité de l’air et à la circulation routière?

La densité urbaine est un facteur déterminant pour les répercussions que peuvent avoir les services de voiturage sur la congestion et la pollution

À l’heure actuelle, le transport routier génère 84 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports au Canada et 21 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre au pays. Au cours des dernières années, l’émergence de services de voiturage novateurs comme Uber et Lyft ont changé la donne en matière de transports. Cela dit, ces entreprises ont suscité de multiples controverses et critiques, notamment des préoccupations quant à l’aggravation de la congestion routière.

De nouvelles recherches, dirigées par Animesh Animesh, professeur à la Faculté de gestion Desautels, ont révélé que la densité urbaine était un facteur déterminant pour le type de répercussions que pouvaient avoir les services de voiturage sur la congestion et la pollution. Le professeur Animesh et son équipe ont constaté que dans les zones densément peuplées, où les gens avaient davantage l’habitude de marcher ou d’emprunter les transports collectifs, l’introduction de services de voiturage donnait lieu à une augmentation de la circulation et de la pollution.

« D’un autre côté, certains chercheurs voient les services de voiturage comme une solution de “fin de parcours” [dans les zones moins denses] : grâce à ces services, les personnes qui habitent loin peuvent faire la navette entre la maison et le réseau de transport en commun, se rendre à l’épicerie ou aller chercher les enfants à l’école, dit-il. Pour ces gens-là, Uber facilite l’utilisation des transports collectifs. »

Le professeur Animesh et ses coauteur(e)s ont étudié 42 régions métropolitaines des États-Unis, soit les principaux marchés des services de voiturage. L’équipe a employé des techniques économétriques pour analyser les raisons de l’arrivée d’Uber dans une ville et les effets de cette entreprise sur la congestion routière. Ainsi, elle a recoupé ces informations avec les données sur le transport en commun et les données issues d’enquêtes nationales auprès des ménages sur les modes de transport empruntés dans des zones urbaines précises.

Les chercheurs et chercheuses proposent une analyse nuancée et multifactorielle des avantages et des inconvénients des services de voiturage, et offrent un cadre global qui pourra orienter le processus décisionnel en matière développement durable en contexte urbain.

« Nous avons constaté qu’il est difficile de savoir si Uber entraîne des conséquences positives ou négatives sur l’environnement, conclut le professeur Animesh. Nous avançons donc qu’il serait avantageux pour les organes décisionnels de se servir de notre cadre conceptuel et de notre méthodologie pour déterminer quelle incidence peuvent avoir les services comme Uber dans leur ville ou leur région. »

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