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The Guardians remporte le Prix Cundill

Susan Pedersen obtient le prestigieux Prix Cundill assorti d’une bourse de 75 000 $ US
Publié: 3 November 2015

Le nom de la lauréate du Prix de littérature historique Cundill 2015 de l’Université McGill a été annoncé hier à l’occasion d’un dîner de gala qui s’est tenu à Toronto. Créé il y a huit ans, le Cundill est le plus important prix international décerné à un ouvrage non romanesque. The Guardians a remporté le premier prix de 75 000 $ US.

The Guardians: The League of Nations and the Crisis of Empire, œuvre de Susan Pedersen, est un ouvrage fascinant sur l’histoire du monde. À la fin de la Première Guerre mondiale, la Conférence de paix de Paris a été le théâtre d’une lutte pour l’avenir de l’empire. Les puissances alliées victorieuses désiraient annexer les territoires ottomans et les colonies allemandes, mais Woodrow Wilson et un groupe d’activistes anti-impérialistes s’y opposaient. Les pays ont accepté avec réticence de conserver et d’administrer ces conquêtes sous l’égide de la nouvelle Société des Nations. The Guardians nous permet de voir la Société des Nations, devenue par la suite l’Organisation des Nations Unies, d’un œil nouveau et de réaliser à quel point cette première grande expérience de l’internationalisme était à la fois complexe, multidimensionnelle et lourde de conséquences.

Trois finalistes internationaux étaient en lice pour le prix de 2015. Il s’agit de l’historien américain Sven Beckert pour son ouvrage Empire of Cotton: A Global History (Alfred A. Knopf), de l’historienne canadienne Susan Pedersen, pour The Guardians: The League of Nations and the Crisis of Empire (Presses universitaires de l’Université d’Oxford), et de la philosophe allemande Bettina Stangneth, pour Eichmann Before Jerusalem: The Unexamined Life of a Mass Murderer (Bodley Head).  Les finalistes ont été choisis parmi 159 inscriptions soumises par des éditeurs des quatre coins du monde. 

Outre le grand prix, le jury a décerné un prix « Reconnaissance de l’excellence » de 10 000 $ US aux deux autres finalistes.

Eichmann Before Jerusalem: The Unexamined Life of a Mass Murderer permet pour la première fois de comprendre Adolf Eichmann, l’homme au centre de l’ouvrage intitulé Manager of the Holocaust. L’auteure Bettina Stangneth, philosophe de Hambourg, s’est basée sur des documents d’archives exposés pour la première fois, particulièrement des notes compulsives écrites de la main d’Adolf Eichmann pendant son exil, ainsi que sur des enregistrements d’entretiens découverts récemment, pour tracer le portrait effrayant non pas d’un criminel de guerre effacé et taciturne en exil en Argentine, mais bien celui d’un habile manipulateur doté d’une capacité infinie à se réinventer et de l’auteur impénitent d’un véritable massacre désireux de discuter avec ses acolytes de son passé glorieux et de son avenir politique.

Empire of Cotton: A Global History, de Sven Beckert, retrace l’ascension et la chute de l’empire du coton, ainsi que son rôle déterminant pour l’économie mondiale et la montée du capitalisme. « Le coton est si omniprésent qu’il en devient presque invisible; pourtant, la compréhension de son histoire est essentielle à la compréhension des origines du capitalisme moderne », écrit Sven Beckert. L’historien primé explique comment les entrepreneurs européens et les puissants hommes d’État ont été à l’origine de la refonte de l’industrie manufacturière la plus importante au monde, associant expansion impériale et esclavage d’une part, et nouvelles machines et travailleurs salariés d’autre part, pour changer le monde.

 « Souligner le travail essentiel des historiens et le rôle de l’histoire au sein de nos sociétés constitue l’une des valeurs fondamentales qui sous-tendent le Prix Cundill. L’Université McGill est fière d’administrer ce prix, et nous sommes ravis de la qualité des ouvrages qui nous ont été soumis », affirme le professeur Hudson Meadwell, président administratif du Prix Cundill. « Ce prix suscite un intérêt grandissant chaque année. Il continuera de faire connaître et de récompenser ceux et celles qui façonnent notre compréhension historique du monde. »

Cette année, le jury Cundill était composé d’Anthony Cary, délégué britannique du Programme de bourses d’études et de recherches du Commonwealth; de David Frum, auteur et rédacteur principal de The Atlantic; de Chad Gaffield, professeur d’histoire et titulaire de la Chaire de recherche en version numérique à l’Université d’Ottawa; de Maya Jasanoff, titulaire de la Chaire d’études en histoire Coolidge, professeure à l’Université Harvard et auteure de l’ouvrage Liberty’s Exiles: American Loyalists in the Revolutionary World; et d’Anna Porter, auteure des œuvres Buying a Better World: George Soros and Billionaire Philanthropy et The Ghosts of Europe, et lauréate du prix de journalisme politique Shaughnessey Cohen.

À propos du Prix Cundill : Le Prix Cundill de littérature historique de l’Université McGill est la plus importante récompense au monde décernée à l’auteur d’un ouvrage de littérature historique non romanesque. Créé en 2008 par le diplômé mcgillois F. Peter Cundill, décédé en janvier 2011, le prix est administré par le décanat de la Faculté des arts, de concert avec l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill. Il est décerné chaque année à un auteur dont l’ouvrage a eu un réel impact littéraire, social et académique dans le domaine de l’histoire.

 

 

 

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