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Le Mal dans le monde.

Publié: 28 May 2003

Le mal existe depuis la nuit des temps. Le mot lui-même cependant est aujourd'hui partout, depuis que le président américain George Bush a qualifié l'Iran, l'Iraq et la Corée du Nord d'« axe du mal ».

Du 2 au 6 juin, l'Université McGill accueillera un groupe d'universitaires nord-américains et le cinéaste Atom Egoyan dans le cadre d'une conférence intitulée « Evil and International Affairs : Moral Rhetoric, Reality and Responsibility » (Le mal et les affaires internationales : rhétorique morale, réalité et responsabilité). On y traitera des aspects religieux, philosophiques, politiques, juridiques et moraux du mal comme concept et enjeu mondial. Veuillez noter que cette conférence est ouverte uniquement aux médias.



Le 2 juin : La vision du mal dans les religions

Animateurs : R. Scott Apple, Kroc Institute for International Peace Studies, University of Notre Dame; Todd Lawson, Université de Toronto et Barry Levy, Études religieuses, Université McGill.

Atelier 1, 10 h à 12 h : Le judaïsme

Quelle est la source du mal dans le judaïsme et le christianisme ? Quelle influence l'existence du mal a-t-elle sur l'individu ? Quel rapport y a-t-il entre le mal, la souffrance et la foi. Existe-t-il une réponse moralement acceptable au mal et à l'injustice?

Atelier 2A, 13 h 30 à 15 h 30 : La religion, le mal et les conflits mondiaux

Comment les différences et conflits religieux et culturels influencent-ils les conflits politiques et la sécurité dans le monde ?

Atelier 2B, 15 h 45 à 17 h 30 : L'islam

Comment concilier l'image du Dieu de compassion avec celle du Dieu juge du bien et du mal ? Quelles responsabilités morales incombent à l'humain ?

Le 3 juin : Philosophie, politique et mal

Animateurs : Phil Buckley, Philosophie, Université McGill, et Alan Patten, Sciences politiques, Université McGill.

Atelier 3 , 9 h à 10 h 30 : Machiavel

Machiavel était-il un « maître du mal » ? Le mal est-il inhérent à la politique (et peut-elle justifier le mal) ? Comment tranchons-nous entre les diverses formes du mal ?

Atelier 4 , 11 h à 12 h 30 : Carl Schmitt et la distinction ami-ennemi

Quel rapport Schmitt fait-il entre la distinction ami-ennemi et la distinction bien-mal ? Comme représente-t-on l'« autre » dans les affaires internationales ? Quel rôle le langage du mal joue-t-il dans la représentation de l'autre, en particulier en temps de guerre ? Comment cette image de l'autre influence-t-elle le comportement des militaires ?

Atelier 5 , 14 h à 16 h : Hannah Arendt

Le mal est-il banal ? Comment tente-t-on de supprimer la notion d'être humain ? Quel rapport y a-t-il entre humanité et modernisme ? Entre mal et modernité ?

Le 4 juin : Mal, réalisme et néolibéralisme

Animateurs : Michael J. Smith, Department of Politics, University of Virginia, et David A. Welch, Political Science and Peace and Conflict Studies, University of Toronto.

9 h 30 à 12 h : Projection spéciale du film Ararat (2002)

Cinéma du Parc, 3575, av. du Parc

Atelier 6 , 12 h à 14 h : Le mal dans la pensée réaliste

Quel lien ou dichotomie y a-t-il entre le mal et la tragédie dans la pensée réaliste ? Quel lien y a-t-il entre la responsabilité morale et ces deux notions ?

14 h à 15 h : Atom Egoyan parle de son film Ararat

Atelier 7 , 15 h 30 à 17 h : Reinhold Niebuhr

Quelle conception Neibuhr a-t-il du mal et de son influence sur la politique ?

Atelier 8, 17 h 15 à 18 h 45 : Judith Shklar et le libéralisme de la peur

Y a-t-il lieu d'associer le libéralisme au summum malum ? Suffit-il d'éviter le mal pour affermir la moralité ? Comment le « libéralisme réaliste » de Shklar contribue-t-il à départager réalisme et idéalisme dans la théorie des RI ?

Le 5 juin : Responsabilité morale et juridique

Animateurs : Jutta Brunnée, Faculty of Law, University of Toronto ; Tony Lang, Carnegie Council on Ethics and International Affairs ; Stephen Toope, Faculté de droit, Université McGill.

Atelier 9, 9 h à 10 h 30 : Mal, instrument et responsabilité

Que signifie la « responsabilité » à l'échelle mondiale ? Les individus, États et institutions peuvent-ils être jugés responsables ? Comment des gens ordinaires comme le serviteur du roman d'Ishiguro, Les Vestiges du jour, participent-ils aux grands maux politiques ? La notion morale de responsabilité aide-t-elle les citoyens et les dirigeants à évaluer les politiques mondiales ? Ne mène-t-elle pas plutôt à une attitude de condamnation qui n'apaise aucun problème ?

Atelier 10, 11 h à 12 h 30 : Responsabilité juridique internationale

Comment le droit international tient-il les acteurs responsables d'actes répréhensibles (crimes contre l'humanité) ? Les acteurs sont-ils tous traités de façon semblable ? Les tribunaux sont-ils une solution adéquate aux enjeux de responsabilité ? Le recours à la force se justifie-t-elle ? Comment des poursuites légitimes peuvent-elles être engagées contre des acteurs autres que des États (dont les actes peuvent avoir l'appui tacite ou direct des États) ?

Atelier 11, 14 h à 16 h : Le procès de Milosevic, et le Congo c. la Belgique

Comment les dirigeants équilibrent-ils les intérêts de leur pays avec la nécessité morale de protéger les droits humains ? Les États ont-ils tous le devoir de punir les crimes contre l'humanité commis dans le monde ? Des États étrangers peuvent-ils tenter de punir les fautifs lorsqu'un pays adopte un processus de réconciliation plutôt que d'imputabilité ?

Le 6 juin : La vie morale après le mal

Animateurs : Peter Digeser, Political Science, University of California at Santa Barbara, et Catherine Lu, Sciences politiques, Université McGill.

Atelier 12, 9 h à 10 h 30 : Révolution, réconciliation et régénération morale

Le discours sur les droits humains peut-il transcender les politiques de révolution/contre-révolution ? Une tragédie est-elle un cadre approprié pour juger du mal causé par l'homme? La « justice réparatrice » prend-elle le mal suffisamment au sérieux ? La régénération morale est-elle trop ambitieuse ?

Atelier 13, 11 h à 13 h : Le pardon, l'impardonnable et les RI

Quel rôle joue le pardon en politique ? Est-il trop ou pas assez contraignant ?

La conférence « Evil and International Affairs: Moral Rhetoric, Reality and Responsibility » a été commanditée par l'Université McGill, la Foundation Arsenault et le Carnegie Council on Ethics and International Affairs.

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