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Une aile fossilisée : source de renseignements sur la biodiversité du Labrador durant le crétacé

Des chercheurs de McGill découvrent une nouvelle espèce de « cigale velue »
Publié: 21 February 2020

Une aile d’insecte fossilisée découverte dans une mine abandonnée du Labrador a permis à des paléontologues de l’Université McGill et de l’Université de Gdansk d’identifier une nouvelle espèce de « cigale velue » ayant vécu il y a environ 100 millions d’années.

Le Maculaferrum blaisi, caractérisé dans une étude publiée dans Acta Palaeontologica Polonica, est le premier insecte hémiptère (punaise) découvert à la formation de Redmond, un gisement fossilifère de l’époque du crétacé situé près de Schefferville, au Labrador.

Alexandre Demers-Potvin, étudiant à la maîtrise sous la supervision du professeur Hans Larsson, directeur du Musée Redpath de McGill, souligne qu’une seule aile a suffi à identifier la famille de l’insecte.

« Nous avons pu démontrer facilement que l’insecte appartenait à la famille des Tettigarctidae grâce au motif formé par les nervures sur son aile », explique M. Demers-Potvin, qui est aussi explorateur National Geographic (2018).

Le nom générique Maculaferrum vient du latin macula (tache), en raison du motif tacheté de certaines parties de l’aile, et ferrum (fer), en raison de la teneur élevée en fer des roches rouges du site de Redmond. Le nom de l’espèce blaisi a quant à lui été choisi en l’honneur de Roger A. Blais, qui a mené la première étude sur la formation de Redmond et ses fossiles en 1957 alors qu’il travaillait pour la Compagnie minière IOC.

« Cette découverte nous donne une meilleure idée de la biodiversité des insectes du site à l’époque du crétacé, une époque antérieure à l’extinction des dinosaures, ajoute M. Demers‑Potvin. Elle montre aussi que des espèces rares peuvent être identifiées à la mine de Redmond, et que celle-ci mérite donc l’attention des paléontologues. »

« Cette découverte est captivante puisqu’elle a pris place dans le lieu où on trouve les fossiles d’insectes les plus anciens et les plus diversifiés au Canada. C’est aussi d’une époque passionnante où s’est produite une explosion de plantes à fleurs et d’insectes pollinisateurs qui sont à l’origine des écosystèmes terrestres que l’on connaît aujourd’hui », précise le professeur Larsson.

À propos de cette étude

Demers-Potvin, Alexandre V., Szwedo, Jacek, Paragnani, Cassia P. et Larsson, Hans C. E. « First North American occurrence of hairy cicadas discovered in a Late Cretaceous (Cenomanian) exposure form Labrador, Canada », Acta Palaeontologica Polonica.

Ces travaux ont obtenu un financement du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, une bourse de début de carrière de la National Geographic Society, des fonds du Programme de formation scientifique dans le Nord, une bourse « Class of 66 » du musée Redpath et une subvention à la découverte du CRSNG.

L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Grand établissement et haut lieu de la diversité, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au‑delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au‑delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

Renseignements

Cynthia Lee
Service des relations avec les médias de l’Université McGill
514 398-6754

cynthia.lee [at] mcgill.ca

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