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Expertes : La loi sur la laïcité du Québec parle-t-elle à la génération montante?

Publié: 18 March 2022

Des chercheurs des universités McGill et Concordia ont fait équipe pour examiner comment la loi sur la laïcité du Québec, la Loi 21, affecte les choix de carrière et les expériences de discrimination des étudiants, en particulier dans les facultés de droit et d'éducation de la province. La loi, qui interdit à certains fonctionnaires, dont les enseignants du système public et les procureurs, de porter des symboles religieux au travail, a été mise en œuvre en juin 2019. L'enquête bilingue volontaire en ligne a été envoyée entre la mi-octobre 2020 et le début du mois de novembre 2021 et ont invité les volontaires à envoyer des commentaires écrits ainsi que des réponses au sondage.

51 % des étudiants interrogés ont indiqué qu'ils chercheront du travail hors du Québec en raison de la loi 21. Les résultats soulèvent la possibilité d'un fossé générationnel au Québec entre la génération plus âgée, qui est informée par un ensemble particulier d'expériences historiques, et les plus jeunes qui sont les enseignants et les avocats de demain.

Voici deux expertes qui peuvent s’exprimer à ce sujet:

Elizabeth Elbourne, professeure agrégée, Département d’histoire et d’études classiques

« Nous avons remarqué que de nombreux étudiants nous ont fait part de leur profonde détresse en constatant l'impact de l'adoption de la loi sur leurs camarades de classe, les membres de leur famille, leurs amis et leurs camarades de classe. Un certain nombre d'étudiants en éducation ont laissé des commentaires indiquant qu'ils n'étaient pas disposés à enseigner au Québec en raison de la Loi 21, même s'ils n'étaient pas directement touchés personnellement ».

Elizabeth Elbourne est professeure agrégée au Département d'histoire et d'études classiques de l'Université McGill. Elle est historienne spécialisée sur les questions liées à la religion, le colonialisme, le genre et les droits de la personne. Elle s'est intéressée au projet à la fois parce qu'il correspondait à ses intérêts en matière d’histoire et parce qu'elle souhaitait explorer certaines des questions plus larges entourant cette question complexe. 

elizabeth.elbourne [at] mcgill.ca (anglais, français)

Kimberley Manning, professeure agrégée, Départment de science politique, Université Concordia

« Compte tenu du fait que les étudiantes et étudiants sont surtout des jeunes, ces résultats semblent indiquer un manque de soutien de leur part, surtout à Montréal. Cela évoque la possibilité d’un fossé générationnel concernant l’attitude envers la Loi 21 qui mérite que les législateurs y accordent plus d’attention et effectuent plus de recherches à ce sujet. »

Kimberley Manning est professeure agrégée au Département de science politique à l'Université Concordia et ancienne directrice de l'Institut Simone de Beauvoir. Elle s'est intéressée au projet lorsqu'elle a été témoin de l'impact de la loi sur ses amis et collègues. Si les professionnels de l'éducation et du droit se débattaient avec la loi, comment se débrouillaient les étudiants du programme?

kimberley.manning [at] concordia.ca (anglais)

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