Professeure en vedette en sciences infirmières à l’Université McGill : Rosetta Antonacci

Avant d’assumer les fonctions de chargée de cours à temps plein à l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII) en 2008, Rosetta Antonacci, IA, B. Sc. Inf., M. Sc. adm., a travaillé au Centre hospitalier de St. Mary durant trente ans, où elle s’est spécialisée en oncologie et en médecine d’urgence.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir infirmière?

Je ne suis pas sûre d’avoir choisi les soins infirmiers… mais plutôt d’y avoir été prédisposée. Très jeune, j’étais d’un naturel curieux et j’étais consciente de mon environnement. J’ai toujours été attentive aux sentiments des gens, à leurs réactions aux choses, et j’arrivais à déterminer ce qui n’allait pas dans la vie des gens. C’est difficile à expliquer, mais j’ai toujours su que je devais prendre soin des gens, et aider les plus vulnérables traversant des moments difficiles. Alors, j’ai fait une demande à l’École des sciences infirmières et je suis très fière de la profession que j’ai embrassée. Après trente et un ans dans le secteur des soins de santé, je reste animée de la même passion et de la même ardeur pour les soins infirmiers.
 

Quel est votre domaine de compétence ou votre spécialisation, et pourquoi?

Mon expertise est en évaluation de l’état de santé physique. Mon expérience en soins aux personnes atteintes de cancer et en soins intensifs au service des urgences, ainsi qu’en gestion d’une unité d’enseignement en soins de courte durée a contribué à approfondir et à enrichir mon savoir-faire en évaluation de l’état de santé physique, ce qui me vient très naturellement. Au quotidien, ma pratique infirmière a toujours été rythmée par l’apprentissage de quelque chose de nouveau; chaque expérience avec un patient et sa famille a été différente et enrichissante. Les signes cliniques et les symptômes sont distincts chez chaque personne et, en tant que professionnels de la santé, nous devons adapter nos soins en fonction du caractère unique des gens et de leur famille. Chaque situation et chaque cas sont riches d’enseignements sur la façon d’offrir des soins à tous, quelle que soit la culture ou la génération. Mes expériences m’ont aidée à acquérir une expertise que je ne cesse de parfaire. La profession infirmière évolue rapidement et nous devons progresser en conséquence pour mieux appuyer le personnel infirmier qui fait ses premiers pas dans la profession.
 

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire partie du corps professoral de l’École des sciences infirmières Ingram?

J’ai commencé à enseigner l’évaluation de l’état de santé physique en 2008, tout en continuant à travailler comme infirmière gestionnaire. Cette situation m’a permis de tenir ma pratique à jour, de rester fidèle à mon équipe exceptionnelle à l’unité, et de présenter des expériences et des cas vécus en classe. J’ai gagné en crédibilité et j’ai pu élaborer le cours d’évaluation de l’état de santé physique. J’ai aussi pu travailler avec d’anciens étudiants et collègues à l’unité d’enseignement clinique, et voir les étudiants pendant leurs stages cliniques, ce qui a facilité les rapports avec eux.

Après 30 ans en contexte clinique, l’occasion de devenir membre du personnel enseignant contractuel à plein temps s’est présentée. Le moment était opportun pour m’engager dans un environnement où je pourrais continuer à cultiver mes deux passions : être une infirmière et contribuer à la formation de futurs chefs de file en sciences infirmières. Les étudiants et mes collègues à l’école m’ont aidée à décider de passer de la pratique clinique à l’enseignement, et je suis tellement fière de faire partie de l’École et de rester associée au milieu clinique.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

Je vois tous les jours des étudiants brillants, motivés et doués, à qui je fais part de mes connaissances et de mon expertise pour qu’ils préparent bien leur carrière. Je suis très fière de cette profession si passionnante et j’aime observer les étudiants débordants d’enthousiasme s’épanouir à McGill. C’est un privilège d’être témoin de leurs efforts pour mettre leur savoir en pratique et façonner leur avenir. Mon contact étroit avec des étudiants du premier cycle et des cycles supérieurs dans différents cours, comme Évaluation de l’état de santé physique (Health and Physical Assessment) et Apprentissage par l’exploration (Inquiry-Based Learning), et en contexte clinique me permet de voir l’intégration de nouvelles connaissances au chevet des patients. Nos étudiants travaillent fort et sont acquis à leurs études et à la profession, et nous devons les encourager, les appuyer et être présents afin de faire une différence.
 

Qu’aimeriez-vous que les gens sachent au sujet de la profession d’infirmière en général?

Les étudiants en sciences infirmières doivent savoir que cette profession extraordinaire recèle de vastes possibilités où développer une expertise et y exceller. Je sais aussi par expérience personnelle à quel point notre profession peut être exigeante, et j’encourage nos étudiants à se tisser un réseau de soutien qui leur sera solidaire en période difficile comme heureuse. Les deux premières années peuvent souvent être les plus ardues, et nos étudiants doivent être prêts et appuyés.

La profession d’infirmière permet de vivre la gamme complète des émotions. Au cours de ma carrière, j’ai pleuré, j’ai ri et j’ai partagé les moments les plus intimes avec nombre de patients, de familles et de collègues. La différence que j’ai pu faire dans la vie des gens que j’ai côtoyés tout au long de ma carrière m’a été rendue au centuple et je suis reconnaissante à ma profession de ce don précieux.


Aimeriez-vous ajouter quelque chose?

Ma carrière en sciences infirmières m’a beaucoup apporté. Je souhaite pouvoir avoir une influence aussi grande auprès des étudiants et de l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII). La transition d’infirmière spécialisée à enseignante novice est une leçon d’humilité, mais j’ai la vitalité, l’esprit et la motivation afin de m’investir complètement, pour les étudiants, mes collègues, ma famille et moi-même. Je suis fière de faire partie du corps professoral de l’ÉSII.

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