La qualité des soins du cancer reçoit tout un remède

Les subventions de recherche du RCR favorisent la collaboration, tout en optimisant les résultats des patients 

« L’optimisation de la qualité des soins prodigués aux patients atteints du cancer repose sur le travail d’équipe. Les problèmes cliniques ne sont pas uniques aux hôpitaux individuels; il est possible d’apprendre les uns des autres », explique Dr Ari Meguerditchian, le chef du Programme cancérologie, qualité et innovation du RCR. Le but des subventions de recherche du RCR est de stimuler l’innovation, la collaboration et une approche réseautique à la résolution de problèmes.

L’automne dernier, le RCR a versé six subventions de recherche d’un total de 550,000 $. Les projets sélectionnés visent à transformer la qualité des soins anticancéreux, aider le réseau à améliorer la prestation des soins, élever les taux de survie et alléger le fardeau du cancer.

Les subventions contribuent également à favoriser un niveau de collaboration sans précédent entre les établissements partenaires du RCR, puisque les équipes devaient inclure les codemandeurs d’au moins deux hôpitaux du réseau.

« Les centres qui mènent des recherches portant sur la qualité des soins contre le cancer tendent à être plus efficaces », explique Dr Meguerditchian. « Les subventions nous permettent aussi de nous assurer que les hôpitaux affiliés à McGill deviennent des chefs de file en matière de qualité des soins anticancéreux, inventent de nouvelles façons de distribuer des soins et évaluent leur impact. »

Dans ce numéro, nous lançons un coup de projecteur sur trois des six projets en cours.

Le franc-parler au sujet du cancer du sein

Lorsqu’une femme reçoit un diagnostic de cancer du sein, elle n’a aucune idée à quoi s’attendre et il souvent difficile de trouver de l’information fiable.

Une équipe de spécialistes du cancer du sein du RCR du Centre hospitalier de St. Mary’s (CHSM) et du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a entrepris un projet de recherche qui implique interviewer des patientes canadiennes atteintes du cancer du sein, ainsi que des survivantes, dans le but de documenter leur expérience en leurs propres mots.

L’enregistrement vidéo des entrevues seront ensuite affichées sur le HealthExperiences.ca et permettront aux chercheurs de déterminer si le type d’informations transmises aux patientes est plus utile que les sources d’informations standards présentement disponibles. Les entrevues permettront également aux professionnels des soins de santé de mieux comprendre l’expérience du cancer du sein.

L’initiative repose sur le travail du Groupe de recherche Health Experiences Research Group de l’Université d’Oxford en Angleterre.

Les patientes, qui proviennent d’une grande variété de différents groupes culturels et socio-économiques d’un bout à l’autre du pays, racontent leur histoire. L’équipe a fait appel à des méthodes de recherche qualitative rigoureuses dans le but de dresser le portrait de la gamme complète des expériences reliées au cancer du sein : que ce soit des patients nouvellement diagnostiqués ou des survivants depuis de nombreuses années. L’interviewer posera des questions aux patientes, mais l’emphase sera placée sur son vécu et ce qui l’a le plus marquée, incluant les émotions entourant le diagnostic et les traitements, ainsi que les systèmes de soutien disponibles.

« C’est beaucoup plus conséquent d’entendre quelqu’un parler de son expérience réelle : cela aide les autres à comprendre la réalité d’être atteinte du cancer du sein. C’est comme un groupe de soutien en ligne », dit Dre Donna Stern, dirigeante du projet et oncologue au CHSM. « De plus, nous espérons que ce projet dressera un nouveau portrait du cancer du sein, un portrait qui n’est pas habituellement visible aux professionnels des soins de santé, ni décrit de façon précise sur l’internet. »

Équipe CHSM-CUSM : l’oncologue Dre Donna Stern dirigera une équipe comportant entre autres Dr Tarek Hijal, Dr Neil Kopek, Dre Susan Law et Mme Ilja Ormel.

Réduire les lymphœdèmes

Surmonter le cancer est une énorme victoire, par contre certains patients doivent ensuite faire face à des complications invalidantes à long terme. Par exemple, 10 à 30 % des patientes qui subissent une chirurgie à cause d’un cancer gynécologique développeront le lymphœdème.
Lymphœdème. Une condition selon laquelle un excès de liquide (lymphes) s’accumule en dessous de la peau et cause de l’enflure (œdème), habituellement trois à six mois après la chirurgie, qui a un grand impact sur la confiance en soi du patient et sa qualité de vie. Les symptômes de lymphœdème aux membres inférieurs du corps provoquent des sentiments de gonflement et de raideur dans les jambes et des difficultés à marcher.

Il n’existe pas de lignes directrices présentement qui portent sur la prévention du lymphœdème des membres inférieurs chez les patientes atteintes d’un cancer gynécologique traitées par lymphadénectomie chirurgicale. Une équipe de professionnels des soins de santé du RCR composé d’experts du CUSM et de l’Hôpital général juif (HGJ) détermineront si le taux de lymphœdème peut être réduit à l’aide d’un programme exhaustif de réduction des risques.

Le projet recrutera 50 patientes et sera d’une durée de deux ans. L’équipe sera à la recherche de patients à risque de développer le lymphœdème selon leur historique de traitement et le stade de leur cancer. Le groupe cible recevra ensuite des chaussettes de compression conçues sur mesures, un programme d’exercice individualisé, ainsi que des informations indiquant comment réduire les risques de développer cette condition, alors que le groupe témoin recevra uniquement les informations.

« Notre hypothèse veut que les patients qui portent les chaussettes de compression aient moins de chance de développer un lymphœdème ou le développera de façon moins sévère beaucoup moins rapidement », explique Shirin Shallwani, codirigeante du projet et physiothérapeute pour le programme de lymphœdème du CUSM.

Équipe de projet CUSM-HGJ : Dre Shirin Shallwani physiothérapeute et Dre Anna Towers codirigeante, guideront une équipe compose entre autres de : Dre Lucy Gilbert, Dr Walter Gotlieb, Mme Pamela Hodgson, Mlle Lisa Kham, Dre Shannon Salvador et Mme Angela Yung, avec le soutien de leurs collaborateurs, Mme Rachel Pritzker, Dre Judith Soicher et Dr Jadranka Spahija.

Favoriser la récupération à la suite d’une chirurgie

Imaginez que nous soyons en mesure de potentiellement réduire de moitié les complications postchirurgicales à la suite d’une chirurgie de traitement du cancer du rein. Voilà un seul des nombreux objectifs du projet de recherche du RCR entrepris par les urologues de l’HGJ et du CUSM. Le but général de l’étude est d’optimiser la qualité des soins prodigués aux patients atteints du cancer du rein et réduire les complications, les effets secondaires, le taux de mortalité et la durée du séjour hospitalier. 

Pour ce faire, une équipe de Récupération rapide après chirurgie (RRAC) sera mise sur pieds dans les services d’urologie de l’HGJ et du CUSM.
La RRAC est un programme reconnu sur le plan international (programmes ERAS : Enhanced Recovery After Surgery) qui met l’emphase sur l’amélioration des résultats de patients et l’accélération du processus de guérison. Les programmes RRAC visent à s’assurer que les patients sont des membres actifs de leur propre récupération. Ils visent également à s’assurer que les patients reçoivent toujours des soins basés sur les données probantes au moment opportun.  

« L’équipe RRAC parrainée par le RCR se penchera sur tous les aspects du cheminement du patient tout au long du processus chirurgical, dans le but de remplacer les pratiques traditionnelles par les meilleures pratiques basées sur les données probantes, lorsque nécessaire », explique Dr Franck Bladou, chercheur principal et chef de l’urologie à l’HGJ.

L’équipe RRAC, composée d’experts de l’HGJ et du CUSM, dont des infirmières, urologues, anesthésiologistes et diététistes, a déjà entamé des rencontres. L’étude préalable a été lancée afin d’établir des protocoles, créer du matériel éducatif, dresser des listes de vérification et mener des sondages auprès des patients.
L’équipe surveillera de près des données spécifiques avant et après l’implantation du programme RRAC dans le but de déterminer si au bout de deux ans, les résultats des patients se sont améliorés.

« Si notre étude entraîne les résultats attendus, si l’on est en mesure d’améliorer l’expérience du patient et réduire les taux de complications postchirurgicales, d’autres programmes chirurgicaux de traitement du cancer ou d’autres maladies tenteront d’implanter leur propre programme RRAC », dit Dr Bladou.

Équipe de projet HGJ-CUSM : Dr Franck Bladou, urologue, dirigera une équipe comportant Dr Maurice Anidjar, Dr WassimKassouf, Dr Simon Tanguay

 

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