S1-Le dépistage de l’hépatite B avant le traitement par rituximab  

Messages clés

• Au sein du Réseau de cancérologie Rossy (RCR), 45 % des patients atteints de cancer recevant un traitement par rituximab ont subi un test de dépistage du virus de l’hépatite B approprié avant l’amorce du traitement. Ce t traitement anticancéreux est commun chez les patients atteints de cancers du sang, de la moelle osseuse, des ganglions ou du système lymphatique. 29 % des patients n’ont pas subi un test de dépistage optimal. Soit que la série de tests de dépistage du virus de l’hépatite B n’a pas été effectuée de façon exhaustive ou qu’elle n’a pas été effectuée au bon moment.

• 26 % des patients n’ont pas subi de test de dépistage du virus de l’hépatite B avant d’amorcer le traitement par rituximab.


Contexte

Le virus de l’hépatite B (VHB) infecte le foie et peut être facilement détecté à l’aide d’un test sanguin. Une personne peut être infectée du VHB sans manifester de symptômes. Chez les patients atteints de cancer qui reçoivent certains traitements anticancéreux affaiblissant le système immunitaire, il se peut que le VHB devienne actif. Cette éventualité peut menacer le pronostic vital, mais il s’agit d’une affection que l’on peut prévenir à l’aide d’un dépistage et d’un traitement appropriés.

Rituximab constitue un traitement anticancéreux commun principalement utilisé pour traiter les patients atteints de cancers hématologiques (cancers du sang, de la moelle osseuse, des ganglions ou du système lymphatique). La réactivation du VHB constitue un risque important lié au traitement par rituximab. Les patients doivent subir un test de dépistage du VHB avant d’amorcer ce type de thérapie. Le dépistage approprié consiste d’une série de tests sanguins servant à mesurer, à la fois, la présence de l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (Ag HBs) et la présence d’anticorps de la nucléocapside de l’hépatite B (anti-HBc). Dépendamment des résultats, les patients qui sont activement infectés doivent amorcer un traitement antiviral. Les patients dont le test sanguin indique un risque de réactivation doivent faire l’objet d’un suivi étroit, à l’aide de tests sanguins plus fréquents, ou d’un traitement antiviral préventif.

Les lignes directrices de la pratique clinique, actualisées en 2015 par l’American Society for Clinical Oncology (ASCO), recommandent que tous les patients fassent l’objet d’une série de tests sanguins de dépistage du VHB avant l’amorce d’un traitement par rituximab.1 Une cible plus réaliste déterminée par le groupe tumoral des cancers hématologiques du RCR veut que 80 % des patients atteints de cancer recevant un traitement par rituximab fassent l’objet d’un dépistage approprié du VHB. Bien que le moment opportun du test de dépistage ne soit pas abordé dans les lignes directrices, nous travaillons avec la définition suivante : le test de dépistage du VHB approprié consiste d’une série de tests sanguins de dépistage du VHB devant être effectuée au cours d’une période de six mois avant l’amorce du traitement par rituximab. Les patients ayant subi un test de dépistage comportant seulement une des composantes de la série de tests complète, ou ayant subi la série de tests plus de 6 mois avant, ou à n’importe quel moment après l’amorce, du traitement par rituximab, sont considérés comme ayant subi un test de dépistage sous-optimal.

Signification des résultats

En général, au sein des hôpitaux partenaires du RCR, 45 % des patients atteints de cancer traités à l’aide de rituximab ont subi un dépistage approprié du VHB.

En revanche, nous avons constaté que 29 % des patients ont subi un dépistage sous-optimal du VHB. Soit que la série de tests de dépistage du VHB n’a pas été effectuée de façon exhaustive, ou qu’elle n’a pas été effectuée au bon moment.

Plus important encore, 26 % des patients n’ont pas subi de test de dépistage du VHB avant l’amorce du traitement par rituximab.

La mesure du respect des lignes directrices nous permet d’identifier les variations en matière de pratique clinique qui pourraient faire l’objet de futures stratégies d’amélioration de la qualité.

Efforts déployés

Le groupe tumoral des cancers hématologiques du RCR a déterminé que les taux de dépistage approprié varient d’un hôpital partenaire du RCR à l’autre, et c’est le cas également du protocole de prise en charge des patients présentant un risque de réactivation du VHB. Dans le but d’harmoniser la pratique clinique, d’améliorer l’innocuité du traitement anticancéreux par rituximab et de procéder au dépistage approprié de plus de 80 % des patients, le groupe tumoral du RCR vise à :  

• Élaborer des lignes directrices pour le RCR visant à harmoniser le dépistage du VHB et la prise en charge des patients présentant un risque de réactivation du VHB;

• Travailler en collaboration étroite avec des virologues afin d’offrir des séances d’apprentissage ciblé aux spécialistes prescripteurs de rituximab afin d’améliorer le taux de conformité aux lignes directrices;

• Mettre en œuvre des procédures du côté du service de pharmacie, comme jumeler la prescription de rituximab à une ordonnance standard de dépistage du VHB, et donner aux pharmaciens l’autonomie de prescrire les tests de dépistage du VHB. 

Notes

Spécifications des données

DÉFINITION    

Pourcentage de patients atteints d’une hématopathie maligne ayant subi un dépistage approprié de l’hépatite B (VHB) avant l’administration de rituximab

SOURCE DES DONNÉES   

Registre du cancer, systèmes hospitaliers des pharmacies et laboratoires

NUMÉRATEUR  

Nombre de patients atteints d’une hématopathie maligne ayant reçu leur première dose de rituximab entre le mois d’avril 2014 et le mois de mars 2016, et ayant subi un dépistage du VHB approprié ou sous-optimal, ou n’ayant jamais subi de test de dépistage du VHB (voir définitions dans les Notes)

DÉNOMINATOR    

Nombre de patients atteints d’une hématopathie maligne ayant reçu leur première dose de rituximab entre le mois d’avril 2014 et le mois de mars 2016 

EXCLUSIONS    

Patients âgés < 18 ans

FRÉQUENCE DE MESURE

Avril 2014 à mars 2016 (2 ans)

NOTES

Les définitions :

Dépistage approprié : les patients ont subi à la fois un test de dépistage de l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (Ag HBs) et un test de dépistage des anticorps de la nucléocapside de l’hépatite B (anti-HBc) au cours des 6 mois précédant l’administration de la première dose de rituximab

Dépistage sous-optimal : les patients ont subi soit un test de dépistage de l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (Ag HBs) ou un test de dépistage des anticorps de la nucléocapside de l’hépatite B (anti-HBc), mais non pas les deux, au cours des 6 mois précédant l’administration de la première dose de rituximab, et/ou n’ont pas subi de test de dépistage précédant l’amorce du traitement par rituximab

Aucun dépistage : absence de résultats de tests de dépistage du VHB dans le système laboratoire hospitalier

Selon les lignes directrices de l’ASCO 2015, il existe peu de données probantes appuyant le recours à la présence ou l’absence d’anticorps dirigés contre l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (anti-HBsAg) pour déterminer le risque de réactivation du VHB. C’est pourquoi cet élément n’est pas pris en compte dans les définitions ci-dessus

Références

1.    Webster TM, Newell C, Amrhein JF, Newell KJ. Cancer Care Ontario Guidelines for radical prostatectomy: striving for continuous quality improvement in community practice. Can Urol Assoc J 2012;6:442-5.

2.    Armen Aprikian, MD. Chairman of the Procure Quebec Prostate Cancer Biobank. Personal communication.

Avertissement: le Réseau de cancérologie Rossy a tenté de veiller à la précision des données signalées pour chacun des hôpitaux partenaires. Les valeurs affichées en ligne sont sujettes au changement alors que de nouveaux renseignements font surface ou que des corrections sont apportées; cela pourrait altérer les valeurs accumulées.

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