Shirin Ebadi naît en Iran, en 1947. Elle étudie au Département de droit de l’Université de Téhéran et obtient son diplôme en 1969. Elle devient officiellement juge cette même année. Cette nomination fait d’elle la première femme à présider un tribunal en Iran. Deux ans plus tard, elle obtient un doctorat en droit privé. En 1975, elle devient la première femme à accéder au poste de présidente de la cour municipale de Téhéran, fonction qu’elle occupe jusqu’à la Révolution islamique d’Iran, en 1979. Elle est alors contrainte de quitter son poste, tout comme les autres femmes juges. On lui attribue la fonction de greffière à la cour qu’elle présidait jadis. Elle s’y résout avant de demander une retraite anticipée.
Après avoir obtenu son permis d’avocate en 1992, Shirin Ebadi érige sa propre pratique privée. En 1994, elle fonde la Société de protection des droits des enfants iraniens. En 2000, elle est condamnée à plusieurs semaines de prison et se voit révoquer son permis de pratique du droit pendant cinq ans pour avoir diffusé, de concert avec un collègue avocat, une vidéo diffamant supposément des membres du gouvernement. Cette même année, elle gagne le prix Rafto pour avoir contribué à la promotion de la démocratie et à la défense des droits de la personne dans son pays natal. En 2001, elle fonde le Centre de défense des droits de la personne en sol iranien.
En 2003, Shirin Ebadi reçoit le prix Nobel de la paix pour ses efforts consacrés à la promotion des droits de la personne, notamment les droits des femmes, des enfants, des prisonnières et des prisonniers politiques en Iran. Elle est la première femme musulmane à recevoir le prestigieux prix. En 2006, elle érige, avec l’aide de la lauréate Jody Williams, la Nobel Women’s Initiative.
Shirin Ebadi a rédigé de nombreux mémoires, dont Iran Awakening: One Woman’s Journey to Reclaim Her Life and Country, paru en 2007, et Until We Are Free: My Fight for Human Rights in Iran, paru en 2016. Elle a également écrit plusieurs articles, essais et livres, dont Refugee Rights in Iran, paru en 1993, et The Golden Cage: Three Brothers, Three Choices, One Destiny, paru en 2011.
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Transcription: Archives de l’Université McGill
Image: United Nations Photo Library, photographer, Mike Garten