En savoir plus sur le VPH

Qu’est-ce que le VPH?
Quelle est la distinction entre une infection au VPH à risque faible et à risque élevé?
Comment le VPH se transmet-il?
Quels sont les symptômes d’une infection au VPH?
Comment peut-on se protéger du VPH?
Quels sont les effets à court et à long terme du VPH?
Existe-t-il un test de dépistage?
Si je contracte le VPH, est-ce que je serai porteur (se) indéfiniment?
Si j’ai déjà été porteur (se) du VPH, puis-je le contracter à nouveau?
Y a-t-il un traitement?
Quelles sont les dernières avancées médicales concernant la prévention du VPH?
Où puis-je trouver plus d’information concernant le VPH et le santé sexuelle?

Qu’est-ce que le VPH?

Le virus du papillome humain, ou VPH, est un virus qui infecte la peau et la région génitale. Plus de 130 types de VPH ont été identifiés. Certains infectent la peau et peuvent provoquer des verrues, d’autres infectent la région génitale et peuvent provoquer des verrues génitales, et d’autres encore infectent la région génitale entraînant le cancer du col - le col étant la porte d’entrée de l’utérus. Certains types de VPH peuvent également causer le cancer du vagin, du pénis, de l’anus, de la bouche et de la gorge.

Qu’est ce que la distinction entre le VPH «à risque faible» et «à risque élevé» ?

Lorsque le virus du VPH est en contact avec des cellules humaines, il peut entrainer des changements chez celle-ci. Ces changements se nomment «lésions».

Les types de VPH à risque oncogénique élevé sont capables d’intégrer l’ADN de la cellule et en modifier son comportement dans une façon qui peut engendrer un cancer. Les VPH à risque élevé sont la cause de la quasi-totalité de tous les cancers du col de l’utérus. Ils peuvent aussi être la cause des cancers de l’anus, du pénis, du vagin et de la vulve. Par ailleurs, on constate de plus en plus que ce type de VPH peut aussi être impliqué dans certains cancers de la bouche et de la gorge.

À l’inverse, les types de VPH à risque faible ne causent pas le cancer. Certains types de VPH à risque faible peuvent causer des verrues génitales (ceux-ci se nomment condylomes) et d’autres lésions sans conséquences médicales ou encore, sans lésions. Bien que plusieurs peuvent être inconfortables d’avoir des verrues génitales, celles-ci ne présentent pas un risque à la santé et sont rarement impliquées dans des complications médicales. Les condylomes peuvent se développer de façon très lente ou très rapide, ils peuvent être indétectables à l’œil nu et ils peuvent disparaitre sans traitement.

Comment le VPH se transmet-il?

Les VPH qui infectent la région génitale sont transmis sexuellement.

Ces virus sont si courants que plus de 75% des hommes et des femmes contracteront ce type d’infection à un moment donné dans leur vie. De plus, 10 à 70% des femmes et également des hommes en sont porteurs. Le VPH est plus répandu chez les jeunes hommes et jeunes femmes, vers la fin de l’adolescence et dans le début de la vingtaine.

Le VPH peut être transmis par le contact de la peau lors de relations sexuelles sans pénétration. Il peut être transmis par pénétration vaginale ou anale, par sexe oral et par masturbation mutuelle (attouchements génitaux). Les relations sexuelles vaginales ou anales sont particulièrement susceptibles de transmettre le VPH et le risque de transmission est plus élevé lors de relations sexuelles sans usage de condom. Cela dit, le VPH est aussi retrouvé sur certaines parties du corps comme la vulve, le scrotum et l’intérieur des cuisses, lesquels ne sont pas couverts lors de l’usage du condom. Ainsi, il est possible de transmettre le VPH même si un condom est utilisé.

Le VPH peut se transmettre au cours de relations sexuelles vaginales et anales, à l’occasion de sexe oral ainsi que par contact direct de peau à peau avec les régions génitales.

Les chercheurs de l'étude HITCH ont trouvé que plus de la moitié (56 pour cent) des jeunes adultes contractent le virus du papillome humain (VPH) lors de relations sexuelles avec un nouveau partenaire. Près de la moitié (44 pour cent) d’entre eux sont infectés par un type de VPH qui cause le cancer. Les résultats indiquent également qu’il y a une forte probabilité de transmission du VPH entre partenaires. Les chercheurs ont observé que chez 42 pour cent des couples, lorsque l’un des partenaires est atteint du VPH, l’autre a également été infecté. En outre, les chercheurs ont découvert que la présence du VPH chez un partenaire constituait le meilleur indicateur pour découvrir le même type de VPH chez l’autre. Lorsque l’un des partenaires a été infecté au VPH, les risques que l’autre soit infecté à son tour avec le même type de VPH augmentent de plus de 50 fois.

Quels sont les symptômes d’une infection au VPH?

Les types de VPH qui causent des verrues génitales ne causent pas le cancer. Les verrues génitales (appelées également condylomes) peuvent être plates ou ressembler à un petit chou-fleur. Elles peuvent apparaître sur la vulve, le col de l’utérus, le pénis, le scrotum, le rectum ou dans la région des cuisses.

Les types de VPH qui peuvent causer le cancer entraînent souvent une “infection silencieuse”. En effet, les personnes ne présentent aucun signe ou symptômes et la plupart du temps elles ignorent qu’elles sont infectées. Pour les femmes, la préoccupation principale doit être l’infection des cellules du col de l’utérus. En effet, ces infections entraînent des changements au niveau des cellules cervicales qui peuvent être observés sous un microscope grâce au test de Pap.

Comment se protéger contre les infections au VPH?

Toute personne active sexuellement court le risque de contracter une infection au VPH.

La pratique de sexe sécuritaire, incluant l’utilisation de condoms, peut diminuer le risque d’infections transmises sexuellement. Toutefois, la recherche scientifique est partagée quant à l’efficacité des condoms dans la protection contre le VPH. Des recherches plus poussées, comme notre Étude de cohorte HITCH, sont nécessaires pour déterminer si les condoms réduisent effectivement les risques d’infection au VPH.

Les personnes ayant de multiples partenaires sexuels courent plus de risques de contracter une infection au VPH.

Quels sont les effets à court et à long terme du VPH?

Chez les jeunes femmes, les infections au VPH à risque élevé présentent actuellement un risque minime. La plupart ne causeront pas de lésions et vont disparaitre après quelques mois. Même les lésions superficielles régressent sur une courte période de temps sans traitement. Cela dit, certaines infections peuvent entrainer le développement d’un cancer et il est important pour les femmes d’effectuer un test de dépistage. La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus sont causés par le VPH. Le cancer du col de l’utérus était le cancer le plus fréquent chez les femmes canadiennes avant l’avènement du dépistage par le Pap test et il est encore l’un des cancers les plus communs chez les femmes de certains pays. Heureusement, plus de 99% des femmes qui vont être infectées par le VPH ne développeront jamais de cancer du col de l’utérus. La plupart des infections au VPH vont se résorber et ne causeront pas de cancer. Dans un faible pourcentage de femmes, le VPH causent des changements chez les cellules cervicales qui peuvent entrainer, éventuellement, un cancer, si le virus ne disparait pas. On estime que ce processus peut prendre 10 ans ou plus.

Chez les jeunes hommes, le risque actuel posé par une infection des types de VPH à risque élevé est très faible. Les cancers associés au VPH chez les hommes sont très rares. Chaque année, au Québec, moins de 1 homme sur 100 000 sera atteint du cancer du pénis.

Chaque année, environ 1 Canadien sur 100 000 obtiendra un diagnostique de cancer de l’anus.

Il existe des cas particuliers où le risque posé par le VPH peut être plus élevé. Ceci concerne les individus dont le système immunitaire est affecte, par exemple, par comorbidité avec le virus d’immuno-déficience (VIH). Les cancers associés au VPH, tels que le cancer du col de l’utérus et le cancer de l’anus sont plus communs chez les femmes et les hommes infectés par le VIH.

Existe-t-il un test de dépistage du VPH?

Un test de dépistage du VPH est disponible pour les femmes, mais, habituellement, il n’est pas couvert par l’assurance santé provinciale. Les femmes défrayer les frais demandés pour réaliser ce test. Il n’est généralement pas recommandé pour les femmes de moins de 30 ans.

Par contre, le test de Pap est disponible gratuitement car il est couvert par la Régie d’assurance-maladie. Le but du test de Pap est de détecter des changements cellulaires anormaux causés par le VPH avant que le cancer ne se développe ou bien de diagnostiquer la présence d’un cancer. Si vous êtes une femme active sexuellement, parlez à votre médecin du dépistage du cancer du col et du test de Pap. Les cellules cervicales précancéreuses ainsi que les lésions détectées grâce au test de Pap peuvent être traitées et le cancer peut ainsi être enrayé.

Si je contracte le VPH, est-ce que je serai porteur (se) indéfiniment?

La plupart des infections au VPH chez les jeunes hommes et jeunes femmes sont transitoires, soit d’une durée variant entre une ou deux années. Habituellement, le corps élimine l’infection par lui-même. Il est estimé que l’infection peut persister chez seulement 1% des femmes. C’est la persistance de cette infection qui peut entrainer l’apparition d’un cancer.

Certaines recherches suggèrent que le virus peut cacher très profondément dans les muqueuses ou dans la peau pour plusieurs années, demeurant indétectable. Ces infections sont nommées « infections latentes ». Obtenir un résultat positif au VPH suivi d’un résultat négatif peut révéler deux choses : que le virus a été éliminé par le corps ou que l’infection demeure si petite que son analyse n’a pas été en mesure de la détecter. Par conséquent, le VPH pourrait « réapparaitre » plusieurs années plus tard depuis l’infection initiale (qu’elle ait été traitée ou non) lorsque le système immunitaire est affaibli (causé par le vieillissement, une grossesse, une maladie, etc.) et causer des lésions. Actuellement, la proportion d’infections au VPH qui demeurent latentes et celles qui est éliminées par le corps reste inconnue.

Si j’ai déjà été porteur (se) du VPH, puis-je le contracter à nouveau?

Cela est possible. Il existe plusieurs types de VPH. Une infection à l’un des types de VPH n’entraine pas une immunisation aux autres types. De plus, la recherche n’a pas déterminé si l’infection et son élimination par le corps de l’un des types de VPH offrent une immunisation contre des infections subséquentes par ce même type.

Y a-t-il un traitement?

Il n’y a pas de traitement contre l’infection au VPH, mais il existe un traitement pour les effets du VPH.

Les verrues génitales peuvent être éliminées grâce à des gelées ou des crèmes pharmaceutiques ou par excision chirurgicale.

Si, à l’occasion d’un test de Pap, une anomalie mineure est détectée au niveau des cellules cervicales, le médecin demandera à sa patiente de revenir dans 6 mois afin de subir de nouveau un test de dépistage. Si l’anomalie est importante, la femme devra se présenter à une clinique de gynécologie afin qu’un médecin procède à l’observation minutieuse des cellules cervicales (colposcopie). Les lésions peuvent être excisées chirurgicalement.

Quelles sont les dernières avancées médicales concernant la prévention du VPH?

En 2006, Santé Canada a approuvé le vaccin Gardasil®, qui s'est révélé être efficace contre l'infection au VPH de types 6, 11, 16 et 18. Les types 6 et 11 sont responsables de la plupart des verrues génitales et les types 16 et 18 de la plupart des cancers du col. Les jeunes filles et les femmes de 9 à 45 ans ainsi que les hommes agés entre 9 et 26 ans peuvent recevoir Gardasil®. Un autre vaccin, appelé Cevarix®, a été approuvé pour les jeunes filles et les femmes de 10 à 25 ans et offre une protection contre les infections au VPH de types 16 et 18. Etant donné que ces vaccins ne prévienent pas les infections de tous les types de VPH, les femmes qui se font vacciner devraient tout de même avoir un test de Pap régulièrement.

En 2008, le Quebec a introduit un vaccin offert sur une base volontaire. Gardasil® est offert aux filles des niveaux secondaires 3 et 4, suivant un programme financé par le gouvernement provincial. Cliquez ici pour plus de détails. Les jeunes filles et les femmes peuvent recevoir le vaccin Gardasil® gratuitement jusqu'à l'age de 18 ans, après quoi le vaccin leur est toujours disponible mais le coût n'est plus couvert par le régime d'assurance maladie provincial. Plus d'information sur la vaccination contre le VPH a été préparée par le Comité consultatif national de l'immunisation et est disponible ici.

De plus, la Division d'épidémiologie du cancer de l'université McGill a récemment lancé l'étude TRAP-VPH, visant à explorer les effets de la vaccination des deux partenaires chez les jeunes couples hétérosexuels sur la transmission du virus. L'étude TRAP-VPH est donc à la recherche de jeunes couples hétésexuels dans la région de Montréal agés entre 18 et 26 ans pour prendre part à cette étude. Davantage d'information à ce sujet est disponible au TRAP-HPV ou bien au 514-398-8191.

Aussi, des développements technologiques comme la cytologie liquide (ThinPrep) et l’incorporation du test de VPH à l’intérieur du test de Pap, ont été réalisés afin d’améliorer les techniques existantes de dépistage du cancer du col. L’utilisation de ces technologies est actuellement en cours d’expérimentation.

En ce sens, l'étude CATCH présentement en cours à McGill espère évaluer l'éfficacité d'un lubrifiant à base de carraghénane dans la prévention de la transmission du VPH. Le carraghénane pourrait représenter une méthode de prévention peu couteuse contre tous les différents types de VPH. L'équipe de CATCH est toujours à la recherche de femmes agées entre 18 et 29 ans pour participer à cette étude. Pour plus d'information, n'hésitez pas à consulter le CATCH ou bien à appeler au 514-398-8191.

Pour en savoir plus

Pour obtenir plus d’information sur le VPH, le cancer du col, et le santé sexuelle, consultez les sites suivants:

La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada
La Société canadienne du cancer
Ma sexualité.ca
Fédération canadienne pour la santé sexuelle
L'agence de la santé publique
Les services de santé pour étudiants de l'université McGill

Back to top