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Camp haut niveau de l'Université McGill pour les élèves autochtones : miser sur l'habilitation d'une génération à l'autre

Publié: 17 May 2006

Dès son enfance, Mme Waneek Horn-Miller, coordonnatrice de la Maison des Premières nations de l'Université McGill, a appris de sa mère la valeur du sport pour renforcer l'estime de soi et la personnalisation de l'autonomie dans un milieu souvent difficile. « Ma mère était d'âge mûr lorsqu'elle a eu ses enfants; elle n'avait guère de modèles dont elle pût s'inspirer en ce qui a trait aux compétences parentales. Elle a donc misé sur le sport et l'éducation pour nous inculquer des valeurs et nous communiquer de nombreux messages ».

À l'instar de sa mère, l'activiste renommée en matière de droits autochtones et de droits de la femme Kahn-Tineta Horn, Mme Horn-Miller, qui a grandi sur le territoire des Mohawks de Kahnawake, a trouvé un moyen de transmettre ces enseignements à la génération suivante. Du 19 au 21 mai prochain, 24 élèves exceptionnels se réuniront à l'Université McGill pour participer au premier camp annuel de haut niveau pour élèves autochtones. Cette initiative de la Maison des Premières nations vise à stimuler et à habiliter les étudiants autochtones et à accroître les activités de recrutement et d'approche de l'Université par le biais du sport, de l'éducation et du mentorat.

« Je n'ai pas à remonter très loin pour prendre conscience de ce que le sport a représenté pour moi après la crise d'Oka, affirme Mme Horn-Miller en rappelant les problèmes et les événements tragiques qui ont frappé sa collectivité au cours de l'été de 1990. Il m'a sans doute sauvé la vie ». Le sport lui a également permis de participer aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney, en Australie, à titre de co-capitaine de l'équipe féminine canadienne de water polo. « Si je peux inciter ces jeunes à aborder les études universitaires comme le sport, ils pourront rentrer chez eux et faire de même auprès d'autres jeunes. Une bonne partie de nos activités de loisirs et d'approche visent à atteindre les enfants à risque au sein de nos collectivités, ce qui constitue un objectif très important. Toutefois, nous ne reconnaissons pas toujours suffisamment le comportement de nombreux enfants qui réussissent bien. Nous nous efforçons de renforcer ce type de modèle de comportement constructif ».

Les participants à ce premier camp de haut niveau pour les élèves ont de 14 à 18 ans et sont issus de Premières nations allant de la bande du Lac La Ronge, en Saskatchewan, à la bande du Pic Mobert du nord de l'Ontario. Le camp, rendu possible grâce à des dons de bienfaisance de la société Nike et de deux producteurs de films originaires de Montréal et anciens étudiants de McGill, Jake Eberts (fonds de dotation de la famille Eberts) et Robert Lantos, comportera des séminaires théoriques et des ateliers consacrés à la nutrition, à la psychologie et à la gestion du temps.

« Le sport joue un rôle encore plus percutant au sein des collectivités autochtones, déclare Mme Horn-Miller. Il contribue à la prévention du suicide et de la grossesse chez les adolescentes, au renforcement de l'estime de soi, à la formation en matière de leadership et à l'équilibre socioéconomique. Les enjeux sont beaucoup plus élevés; les avantages sont donc d'autant plus importants. »

Sur Internet :

Renseignements sur la Maison des Premières nations de l'Université McGill

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