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Toux due à la COVID-19 : sans le port du masque, la distanciation ne suffit pas

Un programme de simulation permet de suivre la propagation causée par la toux à l’intérieur
Simulation illustrates how cough particles spread in an indoor space. Credit: Jayaveera Muthusamy et al. / La simulation montre comment les particules évacuées par la toux se propagent dans un espace intérieur. Source : Jayaveera Muthusamy et coll.
Implication of coughing dynamics on safe social distancing in an indoor environment. Credit: Jayaveera Muthusamy et al. / Répercussions de la dynamique de la toux sur les mesures de distanciation sécuritaire dans les environnements intérieurs. Source : Jayaveera Muthusamy et coll.
Publié: 3 December 2021

Selon des chercheurs du Québec, de l’Illinois et du Texas, la distanciation physique de deux mètres sans le masque ne suffit pas à prévenir la propagation de la COVID‑19 à l’intérieur. Cependant, le port du masque à l’intérieur peut diminuer d’environ 67 % l’étendue de la contamination des particules aériennes.

« Le port obligatoire du masque et une bonne ventilation sont extrêmement importants pour freiner la propagation des souches les plus contagieuses de la COVID-19, particulièrement durant la saison de la grippe et les mois d’hiver, où les gens socialisent davantage à l’intérieur », explique Saad Akhtar, ancien doctorant sous la supervision du professeur Agus Sasmito à l’Université McGill.

La plupart des directives de santé publique recommandent le maintien d’une distance de deux mètres entre les gens de ménages différents. Cela dit, les chercheurs affirment que la distanciation, à elle seule, n’est pas suffisante pour prévenir la propagation de la COVID-19. Dans le cadre d’une étude publiée dans Building and Environment, les chercheurs ont découvert que lorsque les gens ne portent pas de masque, plus de 70 % des particules aériennes franchissent le seuil de deux mètres en 30 secondes. En revanche, lorsque les gens portent un masque, moins de 1 % des particules se déplacent à plus de deux mètres.

Évolution d’une toux

Évolution d’une toux avec port du masque

Simulation de la toux

L’équipe de chercheurs de l’Université McGill, de l’Université de Sherbrooke, de l’Université Texas A&M et de l’Université du Nord de l’Illinois s’est basée sur le modèle utilisé par les scientifiques pour l’étude du mouvement des liquides et des gaz afin d’élaborer un programme informatique qui simule avec exactitude la dynamique de la toux dans les espaces intérieurs.

Les chercheurs ont constaté que la ventilation, la posture de la personne et le port du masque avaient une incidence majeure sur la propagation des contaminants biologiques, tandis que l’âge et le sexe avaient une incidence minime.

La toux est l’un des principaux modes de propagation des virus en suspension dans l’air par les individus symptomatiques. « Cette étude nous permet de mieux comprendre comment les particules infectieuses peuvent se déplacer de leur source à leur environnement. Elle aidera également les décideurs politiques et les gouvernements à prendre des décisions éclairées concernant les directives pour le port du masque et la distanciation dans les espaces intérieurs », affirme Saad Akhtar.

L'étude

L’article « Implication of coughing dynamics on safe social distancing in an indoor environment—A numerical perspective », par Jayaveera Muthusamy, Syed Haq, Saad Akhtar, Mahmoud A. Alzoubi, Tariq Shamim et Jorge Alvarado, a été publié dans Building and Environment.

DOI : https://doi.org/10.1016/j.buildenv.2021.108280


L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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